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Après les cours...

Dans les couloirs déserts des fous rires et des cris joyeux des élèves d'une académie, une silhouette se découpait au milieu de ce silence. Une jeune femme, aux longs cheveux soyeux et roses qui retombaient dans son dos sur sa blouse de chimie, marchait tranquillement. Elle n'était pas âgée de plus de trente ans. On entendait que le claquement de ses talons et le bruit de frottement de  ses verres de lunettes contre un tissu.

En s'approchant de plus près et sans ses lunettes, on pouvait s'apercevoir que la jeune femme possédait de magnifiques yeux vairons: son œil droit était d'un bleu glace, dur et froid, celui de gauche était jaune, un jaune d'or chatoyant et profond.

Celle-ci ne nettoyait qu'avec peu d'assiduité ses verres et observait autour d'elle ce silence. Connue pour être une vraie démone auprès de ceux de son entourage et de ses élèves, il valait mieux ne pas déroger aux règle avec elle ou bien c'était la punition assurée.

Soudain, entendant un tintement de verre qui éclatait au sol elle leva la tête. Ses yeux parcoururent le couloir jusqu'à apercevoir de la lumière à travers l'interstice d'une porte. Elle s'y dirigea d'un pas assuré. Se demandant qui elle pouvait bien trouver à une heure pareille, elle toqua à la porte sur laquelle se trouvait l'écriteau: "Infirmerie".

La jeune femme fut accueillie par le doux et délicieux sourire d'une femme au visage accueillant et avenant. Son sourire s'étira et elle prononça quelques mots d'une voix si tendre qu'ils retournèrent le cœur de notre chère scientifique.

"-Yukka-chan que me vaut le plaisir de ta visite?"

La chimiste s'attarda sur les yeux chaleureux et pétillants implantés dans un visage aux traits fins. Ses prunelles étaient terriblement attrayantes et de couleur noisette. Sa peau était pâle mais encadrée par une chevelure mi-longue ondulée d'une couleur rose plus porté vers les tons de rouge qui réhaussait son teint. Son cœur ratait un battement à chaque fois qu'elle croisait son regard d'autant plus que cette fois-ci , il était dirigé droit sur elle. Elle dût remettre en ordre ses idées et ses lunettes avant de bredouiller quelques mots:

"-J-j'ai cru entendre une brisure de verre et...c-comme il n'y a plus personne à cette heure normalement....je me suis demandé qui cela pouvait bien être..."

La demoiselle pétillante en tenue d'infirmière, blanche mais raffinée, marquant un goût certain pour les tenues féminines, se frotta la nuque dévoilant sa poitrine avantageuse et sa taille fine. La dénommée Yukka sentit ses joues chauffer en observant les contours de l'infirmière. Qu'est-ce qu'elle est belle....et craquante...mais à quoi est-ce que je pense moi! Elle détourna les yeux et en profita pour inspecter l'intérieur de la pièce. Les lits soigneusement faits, le matériel rangé dans les placards et des fleurs pour ajouter une touche de couleur à ces murs tristement blancs. Cependant, elle remarqua une fiole brisée dont le contenu s'étendait au sol.

"Eh bien...ma foi ce n'est que moi...je souhaitais faire l'inventaire de ce qu'il me manquait pour passer commande prochainement...mais une fiole m'a échappée des mains et s'est brisée..."

Elle fit un petit sourire timide et gêné qui retourna le cœur et l'estomac de Yukka. Comment on peut être aussi mignonne... Cela devrait être interdit par la loi... La douce jeune femme continua:

"-Je m'apprêtais à ramasser les bris de verre quand tu as toqué à la porte..."

Yukka hocha la tête en la regardant:

"-Si tu le souhaites je peux t'aider à ramasser et finaliser Reiju..." sur un ton calme et doux qu'on lui savait rare.

Les yeux de l'infirmière brillèrent d'un éclat nouveau et celle-ci lui donna un de ses plus beaux sourire qui fit s'accélérer le cœur de Yukka à tout rompre. Si bien que dans le silence du couloir on aurait facilement pu entendre son rythme cardiaque assourdissant. Reiju ouvrit davantage la porte pour laisser entrer la chimiste. Elle passa donc et s'agenouilla au sol pour ramasser les débris. L'infirmière en fit de même mais gémit de douleur. Yukka leva les yeux et remarqua que la demoiselle en blanc s'était coupée en ramassant un des morceaux. Un liquide rougeâtre s'écoulait de la plaie tandis que Reiju se tenait la main en se retenant de grimacer de douleur. La chimiste se leva et s'approcha d'elle en s'agenouillant.