From the ashes we will rise

Plus jamais

Pdv Clarke

La sonnerie de mon téléphone résonna dans le dortoir, suivie d'une série de grognements endormis, je me précipitai alors hors de la chambre pour décrocher.
-Allô?
-Clarke? C'est Anya!
-Anya? Pourquoi tu m'appelles si tard?
Je jetai un regard à ma montre, il était une heure et demie.
-C'est Lexa...
Mon coeur rata un battement, la peur s'empara de mon ventre et j'attendis la suite sans pouvoir prononcer un seul mot.
-Elle a reçu une balle dans le ventre, elle est à l'hôpital... J'ai pensé que tu voudrais savoir...
J'ouvris la bouche pour lui répondre mais aucun son n'en sorti, je ne pouvais plus bouger. Une terrible douleur irradiait mon corps tout entier en prenant source dans mon coeur. Je basculai contre le mur et m'assis par terre sans aucune maitrise sur mon corps, je réussis néanmoins à former une phrase.
-Elle est où?
-Je t'envoie l'adresse.
Elle raccrocha et portée par une force inconnue, je courus jusqu'à ma voiture et démarrai en trombe pour la rejoindre.
Le trajet me parut interminable, les larmes menaçaient de dévaler mes joues mais j'étais déterminée à ne pas les laisser s'échapper.
Quand j'arrivai enfin à l'hôpital, la nuit était déjà bien avancée. Je rejoignit l'accueil en courant et retrouvai Anya dans la salle d'attente. Je lui sautai dans les bras et libérai mes larmes, elle me serra contre elle le temps que mes sanglots se tarissent. Elle m'emmena ensuite vers la chambre de Lexa mais s'arrêta devant la porte.
-Les médecins ont fait ce qu'ils ont put, mais ils ne peuvent pas se déclarer. Et... Son frère est là...
-Lincoln?!
-Oui, ils ont renoués peu après votre rupture...
Anya poussa la porte et mon coeur se déchira quand je posai mes yeux sur elle. Son teint hâlé était devenu pâle comme celui d'un fantôme, un masque à oxygène lui mangeait la moitié du visage, des cernes violets s'étalaient sous ses yeux et ses cheveux maintenant ternes s'étalaient mollement autour de ses épaules.
-Clarke? Ça va?
La voix d'Anya me tira de mon immobilité et je fis un pas dans la chambre.
-Clarke?!
Cette fois, c'est une voix d'homme qui m'interpella, je tournai mon visage vers mon interlocuteur qui n'était autre que le frère de Lexa. Son visage était crispé et une haine froide semblait vouloir s'échapper de ses orbites.
-Je ne veux pas te voir ici.
Sa voix était froide et dure, elle me faisait penser à celle de Lexa quand elle cachait ses émotions. Il n'avait pas crier, mais sa voix ne laissait pas place à la discussion, il était rester calme mais on pouvait voir qu'à l'intérieur il bouillonnait.
-Tu sors.
-Je...
-Lincoln! C'est moi qui l'ai appelée!
-Je m'en fous Anya, elle n'a pas le droit d'être là! Tu penses un peu à Lexa?!
Il se leva précipitamment, m'attrapa le bras et me tira dehors. Il se planta ensuite devant la porte tel un garde du corps, m'empêchant de rentrer. Je sentis une vague de rage monter en moi, je laissai sortir toute ma rancoeur, ma tristesse, ma frustration en me jetant sur lui. Je martelai son torse de manière totalement désordonnée, mais il me maitrisa facilement et me repoussa. Je me résignai à frapper le mur de mes faibles poings, laissant s'échapper ma rage. La douleur qui irradiait maintenant de mes mains et mon immense frustration firent dévaler à nouveau mes larmes.
-Je veux la voir!! Tu ne peux pas me l'interdir!
Il ne prit pas la peine de répondre, ce qui ne fit qu'alimenter mon sentiment d'impuissance. Mes pleurs finirent par se tarir et ma force par m'abandonner, je m'assis contre le mur dans cette position que me paraissait maintenant familière. J'enfouis ma tête dans mes bras, complètement abattue, j'avais peur, peur de la perdre. Et de la perdre sans avoir su prendre soin d'elle, sans avoir su la traiter comme elle le méritait, sans avoir osé lui avouer à nouveau mes sentiments... Et c'est cette peur viscérale, cette peur qui me déchirait les entrailles, c'est elle qui me fit ouvrir les yeux, elle me fit comprendre que je l'aimais. Je l'avais toujours aimée, j'avais tenter d'étouffer mes sentiments, je m'était aveuglée, mais mon amour pour Lexa avait toujours été présent.
Je sentis un bras me relever et je levai la tête pour voir Anya, le visage fermé. Sans dire un mot, elle me tira à l'intérieur en ignorant Lincoln qui tentait de nous arrêter. Elle ferma ensuite la porte à clés et souffla énervée.
-Tu as totalement le droit d'être ici, Lexa ne lui a pas parler des derniers événements donc il n'est pas en position de dire quoi que ce soit!
Je la remerciai avant de m'installer près de Lexa puis je prit sa main avec hésitation. Je détestais la voir si faible, surtout lorsque, comme c'était le cas maintenant, j'étais totalement impuissante.
Je passai donc la nuit à son chevet mais je me forçai à partir le matin pour être à l'heure à mon premier cours.
Je passai une journée horrible, le manque de sommeil et mon inquiétude pour Lexa m'assommaient. Le soir, je retournai à l'hôpital, mais Lincoln n'avait pas bougé et cette fois Anya n'était pas là pour prendre ma défense. Je patientai assise dans le couloir, voulant être présente à son réveil.
Mais les jours passaient et son état ne s'améliorait pas. Mon énergie me quittait du fait de mon manque de sommeil et je perdais espoir. Le week-end suivant, Lincoln dut s'absenter pour une mission, me laissant enfin entrer dans la chambre. Je me glissai silencieusement dans la pièce, les mains tremblantes. Je marquai un arrêt en la voyant toujours aussi mal. Je m'approchai finalement du lit et déposai mes lèvres sur son front. Au contact de sa peau, les larmes que j'avais retenues depuis quelques jours se déversèrent. Les perles salées dévalaient mes joues pour aller s'écraser sur le frond de ma brune, je m'assis en silence et me saisis de sa main. Mes larmes finirent par se tarir, mes yeux secs reflétaient pourtant toujours autant de douleur. Je finis par m'endormir, ma tête posée sur son ventre et sa main pressée dans la mienne.
Un bruit strident retentit dans la chambre, je me réveillai en sursaut et assistai à une invasion d'infirmiers et de médecins, la petite chambre se gorgea vite d'une foule bruyante. On me tira rapidement hors de la chambre et je ne pût qu'observer de l'extérieur ce ballet médical si bien organisé tenter de réanimer Lexa.
Cette fois, les larmes ne coulèrent pas, mes yeux étaient trop secs pour pleurer. Mais mon coeur saignait quand il voyait ces inconnus s'agiter vainement autour du lit et il se résignait doucement à l'évidence.
Plus jamais je ne reverrai ses beaux yeux verts,
Plus jamais je n'entendrai son rire mélodieux,
Plus jamais je ne sentirai ses lèvres contre les miennes,
Plus jamais je ne pourrai me réfugier dans la chaleur de ses bras,
Plus jamais je ne pourrai savourer son sourire sincère,
Plus jamais je ne pourrai essuyer ses larmes,
Plus jamais elle n'éteindra ma rage d'une simple caresse,
Plus jamais je ne sourirai niaisement à la simple vue de son corps parfait,
Plus jamais...
Plus jamais.