CHAPITRE 1:

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Je m'appelle Ayden,  ce qui signifie " petit feu ". D'où m'est venu ce nom ? C'est simple, imaginez un barbecue pas très contrôlé, une maman hystérique lorsqu'elle apprend sa grossesse et un papa avec un torchon à la main. J'ai 18 ans et j'ai perdu l'amour de ma vie.
Tout a commencé dix ans en arrière.
Mes parents aimaient beaucoup retrouver des amis à eux dans un parc municipal où la pelouse restait bien verte toute l'année grâce aux sous volés à la population de cette charmante petite ville pour que les chiens puissent uriner dessus. Je me souviens de la chaleur du soleil qui se faisait ressentir sous ce beau ciel bleu accompagnée par les éclats de rire des adultes dûs aux péripéties de leur travail. J'aimais y venir aussi pour la voir. Quand nous sommes un petit garçon, nous sommes censé selon les stéréotypes sexistes de notre société aimer jouer aux jeux de ballon, seulement notre truc à nous c'était d'attraper le soleil. Le but du jeu c'était de se déplacer de zone ensoleillée en zone ensoleillée toujours plus grosse que la précédente sans toucher une zone d'ombre plus de trois secondes. Celui qui l'emporte : gagne le soleil pour briller.
_ 3..2..1.. ATTRAPEZ LE SOLEIL !! Hurle Zoé la bouche si grande ouverte afin de pouvoir prendre assez de puissance pour se faire entendre, que nous pouvions observer ses dents de lait manquantes.
Elle c'est Zoé, c'est la définition parfaite du type de fille qui te fout les tripes et le cerveau en vrac rien qu'en te regardant. Petit je la désirais déjà quand j'ai appris que ce que j'avais entre les jambes (d'après mon père) la rendrait amoureuse de moi.
_ C'est de la triche Ayden, t'es resté trop longtemps à l'ombre. T'es éliminé c'est le jeu !
Zoé adorait ce jeu, moi j'ai fini par le détester à force d'être disqualifié et d'avoir l'étiquette du grand perdant à tout bout de champs. À chaque fin de partie, je la regardais être fière de son soleil imaginaire avec ses longs cheveux bruns légèrement ondulés volant au rythme du vent et ses yeux verts brillants. Un jour, elle eut l'idée de me maquiller, malgré mon refus, elle eut raison de moi et pour conclure je ressemblais à une vraie fille. Mes parents ont alors cru que j'étais gay, difficile de les convaincre du contraire ce sont deux têtes de mule. Ils m'ont charrié longtemps sur ça, jusqu'à ce qu'ils tombent sur ce fabuleux magazine de pornographie vers l'âge de ma puberté. Faut dire aussi que j'ai toujours eu une difficulté à me faire des amis, j'ai toujours trouvé les gens bêtes et sans grand intérêt, incarnation de l'ennui profonde.
Au CE2, Zoé et moi étions dans la même classe, et durant une récréation elle pleurait devant les toilettes des filles alors je suis allé la voir. Elle s'était faite punir parce qu'elle avait oublié sa trousse. D'après notre professeur : un oubli de fourniture scolaire est impensable et inacceptable. De retour en classe, je lui ai donné mon stylo ; elle m'a souri. Je lui ai dit qu'il était magique et qu'il lui porterait chance si elle le garde près d'elle. Après ça, elle est devenue ma voisine et ma partenaire de bêtises, nous étions ensemble du matin au soir. Chacun son tour on passait le goûter et la soirée chez l'autre et ça du lundi au dimanche. On pouvait dire qu'on était inséparables comme les deux doigts de la main, il n'y avait pas de Zoé sans Ayden ni de Ayden sans Zoé. Ça prenait vraiment  la tournure d'un conte de fée moderne pour enfants, une jolie fille, des bonbons, quelques biscuits au chocolat, des jouets par millier et nos zigomatiques plus musclés que jamais.
Et puis, tout a pris une tournure, mes parents ont divorcé, j'ai déménagé et je ne l'ai plus jamais revue. Il s'est avéré que finalement l'inséparable pouvait être séparable et que cette phrase si célèbre n'était qu'un tissu de mensonge. Triste fin, pas vrai ? Je n'ai jamais eu de nouvelles, jamais. J'avais envoyé une lettre qui m'est restée sans réponse, pas d'appels téléphoniques, pas de pigeon voyageur débarquant de nulle part avec un bout de papier coincé dans son bec, pas de Zoé Michel, ce fabuleux nom composé de deux prénoms, certes pas très poétique mais il rimait avec la mère Michel qui nous empêchait de jouer au ballon étant plus petits. Mes parents ont refait leur vie. Ma mère s'est remariée avec un certain Joé ; il est guitariste dans un groupe de rock, et mon père, lui, il a fini alcoolique, se faisant héberger par de vieux collègues à lui. Je me demande comment il en est arrivé là. Ma mère a décidé d'avoir la garde des enfants, enfin celle de Kate ma petite sœur et moi.
On est passé de ville en ville, d'école en école puis on s'est installés dans le sud. Je suis scolarisé dans un lycée privé qui coûte très cher, où la cantine est infecte mais il est réputé pour sa bonne fréquentation : des filles, des garçons (tout ce qu'il y a de plus banal), des hétéros, des gays, des lesbiennes, des bisexuels, des homophobes, des chauves, des mal rasés, des barbus, celles aux cheveux longs, courts, raides, bouclés, colorés, des petits, des grands, des maigres, des fans de hamburgers et coca frites, ceux qui suivent un régime, ceux qui surveillent chaque taux de pourcentages de lipides, protéines, glucoses calories se situant sur tous les côtés de la boîte, des drogués, des nouveaux comme moi et une quarantaine de professeurs. Par exemple, Monsieur Passart ; professeur d'anglais, dort pendant qu'on recopie les six pages qu'il nous a donnés. Il pense réussir à nous faire développer une mémoire visuelle. Madame Ruiz qui est très maniaque, elle devient hystérique si les tables ne sont pas parfaitement alignées, inutile de vous préciser que nous avons tous le risque de finir l'année scolaire avec une audition très minimale voire carrément proche de zéro.
Ces derniers temps mon rythme de vie est un peu bidon. Je fais deux, trois taffes quand ça me chante, des jobs pourris l'été, le patron qui gueule, les parents qui t'engueulent, la petite sœur et ses caprices, le lycée, les profs', les cours, les grèves de train, les mots d'excuses merdiques, les fausses signatures, les contrôles, les mauvaises notes, les heures de colle, les heures supplémentaires à refaire ce qu'on fait déjà, une perte de temps jusqu'à ce qu'on n'en ai plus. Je vois le lycée comme un cercle temporaire ancré dans un labyrinthe : primo parce que le temps passe affreusement lentement et que notre semaine se résume à se réveiller, suivre des cours techniquement intéressants mais qui officiellement ne le sont pas, se faire bousculer dans la queue pour aller au self, suivre à nouveau des cours, rentrer chez soi et faire ses devoirs pour finir par aller dormir. Avec ce programme je n'arrive pas à voir où le gouvernement éducatif trouve la place pour l'épanouissement personnel de l'adolescent. Secondo c'est un labyrinthe parce que nous devons passer par une centaine de problèmes avant de trouver la solution qui dans cette métaphore est la sortie, sachant que nous n'y arrivons pas tous puisque le redoublement n'a pas encore été banni.
Heureusement que j'ai ma bande de copains. Dimitri mais pour les intimes c'est Dim, c'est le plus gros fumeur de nous tous, je dirais même le plus gros fumeur d'Europe. Il est aussi fan de dynamite enfin de toutes les explosions en général et des feux d'artifice, d'ailleurs il se fait souvent arrêter par la police mais le père de Jonathan fait partie de la brigade des jeunes délinquants alors il le tire d'affaire. Jonathan, c'est le plus intellectuel de la bande, sa moyenne générale est toujours au-dessus de 18 : il est premier de sa classe et c'est un professionnel pour nous faire des anti-sèches. C'est comme ça qu'il est devenu notre pote. Pour finir, il y a Lucas, lui il pense que l'alcool c'est de l'eau alors il en boit au petit déjeuner, à midi et avant d'aller dormir aussi du coup il est bourré tous les jours sauf quand il est à court d'argent (ce qui ne dure jamais plus de deux jours car sa voisine âgée de 92 ans pense qu'il est son petit-fils alors elle lui donne fréquemment des sous). Nous sommes quatre énergumènes, une belle équipe de bras cassés comme on dit mais nous sommes les meilleurs amis au monde.
La rentrée débute dans deux jours et psychologiquement je ne suis pas prêt. Mon truc à moi c'est les vacances car qui dit vacances dit : grâce matinée, beau temps, dormir, sortir pour rentrer tard ou veiller toute la nuit parce qu'on aura le lendemain pour se reposer : m'amuser et profiter.
Dimweed : Mec, tu viens à la soirée costumée de ce soir ?
Moi : Ma mère fait des heures supplémentaires, je dois garder Kate.
Dimweed : Allez viens, ça va être l'éclate.
Moi : Si ma mère apprend que ma sœur est restée seule je risque de me faire tuer, dans tous les sens du terme.
Dimweed : 20H devant chez toi.
Dimweed : Tu n'as pas le choix vieux.
Dimweed est hors ligne.
_ Ce soir je sors Kate, tu te commanderas une pizza.
_ Donne moi 10 euros et je dis rien à maman.
_ 5 euros.
_ 10 ou rien du tout, affirme Kate.
Je lui tends le billet et soupire.
_ Vas te faire voir.
Ma montre affiche 20H passé. Deux coups de klaxon résonnent dans la rue, Dimitri est là. Je finis de nouer ma cravate et je vérifie si mon costume est droit et sans trop de plis dans le miroir juste à l'entrée du couloir.
Les garçons et moi avions choisi de représenter les quatre mousquetaires. Mais pour ne pas me mentir à moi-même, à présent je trouve cette idée totalement nunuche et dépassée mais il était trop tard pour trouver une excuse. On se croirait dans un vieux remake comique, notre crédibilité est assez limitée.
_ J'ai emprunté la caisse à mon père alors faites attention les gars.
Nous sommes arrivés après un gros quart d'heure de route. C'est une grande villa aux murs blancs et aux volets bleus avec une immense véranda au rez-de-chaussée. Il y a un tas de voitures de luxe garées devant et une foule de personnes dehors. La musique résonne dans tout le quartier qui a première vue m'a l'air plutôt tranquille. C'est de l'électro. Alcools et drogues sont au rendez-vous. Certains ont l'air déjà ivres. La plupart portent des masques, d'autres sont déguisés en personnages de manga et le reste je ne serais trop définir.
_ Les gars regardez- moi cette baraque de malade, c'est une soirée de riche, c'est l'éclate, hurle Lucas !!
À l'intérieur, il y a des projecteurs de lumières multicolores et un grand nombre d'enceintes branchées dans tous les coins de la maison. On pourrait croire que c'est un espèce de projet X à la française. Un long buffet est dressé, dessus il y a plusieurs cocktails différents, des paquets de chips, des bonbons mis dans des bols, des verres en plastique bleu (original) et de la cendre de cigarette je suppose.
_ 10... 9... 8... 7... 6... 5... 4... 3... 2... 1... CUL SEC ! Cria Lucas déjà à moitié bourré.
En une vingtaine de minutes il est déjà à son cinquième shooter. Jonathan lui, fait un concours de jeu d'échecs avec une bande de punks le deal c'est de gagner pour éviter la plus grosse cuite à la vodka de toute leur vie. Dimitri est sur un canapé entouré de filles bourrées, puis il y a moi. Je me sens comme un chat parmi des chiens. J'observe les photos de famille accrochées aux murs tout en ressentant une timide nostalgie. Après ça, je décide de m'isoler au fond du jardin qui est le seul endroit où l'air est encore à peu près respirable. Je regarde l'heure qu'affiche mon téléphone, 21H18 ce qui fait environ une heure que je suis à cette fête et qu'aucun miracle ne m'est tombé dessus alors que Lucas lui, roule des pelles à différentes filles.
Je me demande comment tous ces gens arrivent à aimer ce genre de fête, le nombre de personnes présentes est incroyable et c'est pas prêt de se finir lorsque je fixe les aller venue de la porte d'entrée. Quand je débloque de toutes les questions que mon cerveau se pose, j'aperçois une fille à la silhouette parfaite. C'est une grande brune aux cheveux longs. Vêtue d'un collant noir effilé et d'un long tee-shirt bleu marine, un peu grunge. C'est la première personne que je croise à cette fête n'ayant pas respecté le dress code infligé. Elle dansait pas très loin de moi, seule avec sa cigarette à la main. Elle avait l'air d'une créature maléfique ou d'une sorcière prête à vous charmer en un regard pour vous avoir tout à elle. Afin de vous dévorer d'un baiser et de voler votre âme toute entière avant de vous laisser sur place en effaçant tout souvenir du plaisir que vous venez de ressentir en touchant ses lèvres.
_ Excuse moi, tu aurais du feu ?
Je lui tends mon briquet, malheureusement il est rose fluo.
_ Sympa la couleur, dit-elle l'air moqueur.
_ Ouais, en fait je l'ai emprunté à ma mère.
_ Merci.
Je ne sais ni pourquoi et ni comment elle a fait mais elle réussit à me déstabiliser. Ce sont ces yeux verts profonds, comme si elle pouvait rentrer dans notre cerveau et lire au plus profond de nous.
Je rentre à l'intérieur rejoindre les copains ce qui tombe plutôt bien car je croise Jonathan en premier. Il était assis par terre dans une immense pièce à la lumière rouge semblable à celle dans 50 nuances de Grey sans les objets sexuels.
_ T'as gagné ?
_ Si ce n'était pas le cas, je ne serais pas ici mais aux toilettes en train de vomir mon estomac et probablement même mon foie avec, répond-il.
_ Tu as vu les autres ?
_ Non, et toi ?
_ Non plus.
_ Tu sais quoi mec ? Je suis heureux d'être ton pote malgré les super grosses lunettes ovales que tu portes.
_ J'ai failli croire que tu pouvais être mignon mon cher Ayden.
Nos verres un peu trop pleins d'alcool à la main, tous deux adossés au mur on laisse notre esprit s'évader. Qui est-elle ? Les minutes défilent à toute vitesse, la musique devient de plus en plus bruyante et mon cœur y bat en rythme. Son visage me reste en tête malgré mon effort à me concentrer sur mon verre. Devrais-je aller la voir, l'interpeller et lui dire: petit 1) " excuse moi, on se connaît ? ", petit 2) " puis-je te servir quelque chose à boire ? " ou petit 3) " hé ! Tu es belle " mais je penche davantage pour la deuxième option, avec la troisième j'aurais l'air d'un gars pas normal. Je me lève d'un pas décidé, que j'accompagne avec un autre pas, puis encore un autre et BOUM. Je trébuche, ma tête se cogne au sol puis en me relevant, je finis par rentrer dans quelqu'un. Misère, c'était elle ; ma belle inconnue. La chaleur me monte au cou, des gouttes de sueur glissent sur mon front.
_ Pa... pardon je n'ai pas fait exprès.
_ J'espère bien.
_ Tu veux un verre ? j'allais justement m'en prendre un.
Elle se met à rire aux éclats, toute seule. Elle me regarde, rit, regarde son tee-shirt, me regarder à nouveau puis lance :
_ Maintenant que tu m'as renversé le mien dessus, je veux bien oui.
_ Ne bouge pas.
Mes lèvres soulignent une certaine satisfaction. Vite, il me faut un verre ! L'excitation se fait de plus en plus grande. Je me dirige en direction de la cuisine, là-bas une longue table en verre se trouve au milieu, sur laquelle il y a deux gros saladiers verts de punch. Une fois les verres remplis, demi-tour en priant quelqu'un du ciel que cette fois si je ne le lui renverse pas dessus.
_ Te voilà.
_ Je ne me suis pas enfuie.
Je lui tends son verre, et elle recommence à rire.
_ C'est mon costume il est trop grand peut-être ou mon nœud papillon est-il de travers ? Ou alors j'ai complètement foiré et tu n'aimes pas le ponch ?
_ Ils sont très bien. Mais t'as une trace noire sur le front.
Elle sourit, se met sur la pointe des pieds, fronce les sourcils tout en tirant le bout de sa langue entre ses dents et m'essuie le front à l'aide de son index.
_ Merci.
Nous nous sommes isolés sur le balcon à l'étage, bières et clopes sur la table. Le vent s'est levé, et la fraîcheur de la nuit se fait plus dominante. Les frissons sur les bras, des picotements dans les jambes, je me complaisais dans cette situation.
_ À quoi tu penses, demandais-je ?
_ Je me dis que la vie, elle est quand même sacrément égoïste. Elle t'entraîne dans de beaux endroits, elle te laisses t'imaginer les rêves les plus fous avant de te plonger dans le néant. Puis elle est son copain le malheur, ils jouent avec toi, genre un coup tout roule comme sur des roulettes, et un autre où tu as l'impression que le monde s'est retourné contre toi. Tu vois ce que je veux te dire ? Ils te pourrissent l'âme et quand ils ont fini c'est la mort qui vient frapper à ta porte et là, tu es foutu. C'est dingue.
À première vue elle a l'air un peu un peu disjonctée, c'est vrai, qui parle de la mort et du côté sombre de la vie le premier soir ? Seulement, elle en parle comme si elle le vivait, comme si c'était une page de sa vie, comme si elle attendait de pouvoir le dire depuis longtemps parce que ça lui cisaillait le cœur en deux. Aucun mot ne me vient, j'ai pourtant chercher une réponse mais rien n'est sorti. Je dois avoir l'air un peu surpris ou perdu, moi-même je ne saurais dire.
_ Je rigole, je pense simplement au fait qu'il se fait tard.
Je l'ai vu baisser les yeux, ses yeux qui lancent un appel s.o.s chaque fois qu'ils croisent les miens. Après quelques minutes allongées à côté d'elle sur le sol en bois, elle part sans dire un mot, ni même me prévenir.
_ Où vas-tu ?
_ Je rentre.
_ Est-ce qu'on se reverra ?
_ Peut-être, seul le temps nous le dira Ayden.
Je ne sais toujours pas ce qui m'a paru le plus choquant dans ce qu'elle vient de dire. Si c'est le fait qu'elle connaisse mon prénom qui laisse sous-entendre qu'on s'est déjà rencontré auparavant ou le " peut-être " qui n'est pas un non. Il ne m'aura fallu qu'une seconde d'inattention et la voilà disparue.

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⏰ Dernière mise à jour : Nov 10, 2020 ⏰

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