E N P A U S E
Un bus. Une carte. Un pays. Six adolescents. Six histoires. Six secrets.
"Mesdemoiselles, messieurs, merci d'attacher vos ceintures. Les turbulences de la vie risqueront de secouer le navire durant quelques années mais, pas de paniqu...
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Anaëlle.
Alors qu'un cri provient des arbres, curieuse et inquiète, je décide de suivre Sacha. Elle est tellement angoissée qu'elle ne prend pas le temps d'enfiler des vêtements et court maintenant comme une folle. La blonde doit être une grande sportive car je la perds rapidement de vue. Je dois vraiment me remettre au sport.
J'arrive finalement à m'orienter à l'aide des éclats de voix. Ne voulant pas paraître indiscrète, je ne m'approche pas trop des deux adolescents et me cache derrière un arbre. La scène se jouant devant moi est aussi adorable qu'écœurante.
Je me mets à trembler et, sans mon accord, des souvenirs censés être enterrés refont surface. La plaie que je croyais cicatrisée se réouvre dans un déchirement assourdissant.
Ce ne sont plus Max et Sacha.
Ce sont Lucas et Alyzée.
*
Un an plus tôt.
- Je ne veux pas y aller !
- Ne t'en fais pas, chérie. Tout se passera bien.
- Maman, je ne connais personne !
- Tout le monde va t'adorer.
- Mouais.
- Mais si ! Aller, maintenant vas-y !
- Je ...
- Anaëlle ! Respire un bon coup et sors de cette voiture.
- Je t'aime, Maman.
- Moi aussi, chérie. Amuse-toi bien.
Le voilà. Mon nouveau lycée.
J'essaie de suivre les conseils de ma mère, mais c'est peine perdue. Mes jambes ne veulent pas avancer.
- Toi aussi, tu es nouvelle ?
Une magnifique brune se tient devant moi, et c'est apparemment à ma pauvre personne qu'elle s'adresse.
- Euh ... Oui. Je viens du collège Hugo.
- Oh, c'est pour ça que tu me disais quelque chose !
- Tu y étais aussi ?
Elle éclate d'un rire franc qui dévoile sa dentition parfaite. Mon Dieu, cette fille va me faire péter un plomb avec sa silhouette tout droit sorti d'un magazine mode.
- Non ! Mais mon copain y était, donc j'y passais souvent.
- Oh.
Evidemment. Ce mannequin a dû coucher avec tous les mecs de mon ancien établissement.
- D'ailleurs, je suis Alyzée, se présente-t-elle en me tendant sa douce main gracieuse.
Je sais qu'elle est douce car je la lui sers en m'introduisant à mon tour :
