Le pouvoir des 5 de Kenzazou

Chapitre trois

Le trajet jusqu'à la Salle commune des Gryffondors paraissait étonnamment long, fait dans un silence complet. Chacun de nous trois marchions sans faire de bruit, en échangeant de temps à autre un regard gêné. Au bout d'un certain temps, la jolie rousse rompit le silence en me demandant :

-Pourquoi es-tu arrivé dans cet état dans la grande salle ?

-Lily ! La morigéna celui que j'avais reconnu comme étant Remus Lupin, mon futur professeur de défense contre les forces du mal.

La concernée pris une teinte pivoine avant de marmonner des excuses pour son manque de délicatesse. Le jeune homme enchaina:

-Tu n'es pas obligé d'en parler, tu sais ? Au fait, reprit-il alors que Lily donna le mot de passe à la Grosse Dame, tu voudrais bien me tenir compagnie ce soir ? Je pourrais t'expliquer tout ce qu'i savoir sur ce château. Et tu rencontreras mes amis bien sûr.

Cette initiative me faisait vraiment plaisir, surtout de la part de Remus, qui n'est pas d'un naturel entreprenant. Il était certain que je connaissais ce château comme ma baguette, et que je devais en savoir beaucoup plus que tous les maraudeurs réunis sur les passages secrets disponibles. Mais, afin de ne pas trahir ma « couverture » de nouvelle élève, je m'empressais d'accepter, et d'afficher un visage soulagé.

A peine étions-nous rentrés dans cette pièce pleine de chaleur que je côtoyais quotidiennement depuis 5 ans, que je me sentis enfin dans mon environnement, comme chez moi. Après un moment d'hésitation, Lily s'excusa puis monta dans le dortoir à grands pas. Je ne compris sa réaction que lorsque je vis le visage déçu d'un jeune homme qui regardait toujours avec tristesse l'endroit où venait de disparaitre la préfète. Harry ? Non, cela était tout bonnement impossible, je suis la seule à être venue de mon époque. Se pourrait-il que ça soit son père ? Ils se ressemblent tant !

Oui. Devant moi, se tenait James Potter, le défunt père de mon meilleur ami, et il regardait avec tristesse sa future femme, Lily Evans, défunte mère de Harry. Tout à coup, la tristesse me submergea moi aussi.

Quelqu'un passa sa main dans mon dos, à l'endroit exact où se situait mon tatouage. Je ne pus retenir une expression de douleur, et les larmes me montèrent aux yeux. Lorsque je me retournais brusquement, évitant ainsi de prolonger le contact douloureux, je vis l'expression surprise et vexée de Remus. Il devait se dire que c'était lui qui me dégoutait ?

-Excuse ma réaction mais tu m'as touché à l'endroit exact où j'ai mon... une plaie encore fraiche, bafouillai-je, le cœur encore battant dans mes oreilles.

-Je suis désolé ! Je ne savais pas, murmura-t-il, assez gêné. C'est Hermione c'est ça ?

-Oui. Hermione Granger.

-Je vois James et Peter assis près de la cheminée. Viens que je te présente ! Enfin... si tu veux, ajouta-t-il précipitamment, sentant mon hésitation.

-Oh ! Oui, d'accord, j'étais juste perdue dans mes pensées, le rassurai-je.

Lorsque je m'assis sur le fauteuil de velours rouge râpé, aux côtés de Remus, la discussion cessa entre ses deux amis. Ce silence ne dura que quelques secondes, car James afficha son plus beau sourire avant de me demander :

-Alors, tu vas mieux depuis cette entrée fracassante dans la grande Salle ? Tu sais, avec les autres Maraudeurs on a toujours voulu faire une entrée aussi remarquée mais la tienne état un poil trop dramatique pour nous.

Je ne pus m'empêcher de sourire à sa réflexion, qui me rappelait à mon bon souvenir Harry, même si à côté de moi Remus lui jeta un regard lourd de reproches. Je répondis tout de même :