🌻Cinquante-neuf🌻

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Trent.


J’ai arraché une feuille de mon classeur, et je me suis mis à dessiner Cat. Elle est allongée sur le ventre, mon MacBook posé devant elle, matant des animés japonais, en brassant l’air de ses pieds d’un geste qui se veut nonchalant. Cette position me fait penser à celle qu’elle a adoptée quand elle était sur mon lit.

Je n’ai pas résisté à l’envie de la caricaturer à nouveau, si elle savait le nombre de feuilles que j’ai tachées en la dessinant sous tous les angles possibles, elle me prendrait sûrement pour un fou.

En même temps, je le suis. Fou d’elle, envahi par un désir incommensurable qui me dépasse. J’ai envie d’elle à un tel point que c’en devient douloureux pour ma bite. Et puis, ça fait combien de temps je ne me suis pas envoyé en l’air? Le problème n’est pas une question de sexe, c’est juste que, j’ai ce besoin de m’enfouir profondément en elle, de goûter sa moiteur, d’entendre ses halètements qui glisseraient dans mes tympans comme de fines gouttelettes d’eau.

Cat est belle, même avec cette cicatrice sur le visage, elle reflète un charme naturel. Je reconnais avoir dit au début qu’elle n’était pas fameuse, cependant j’étais aveuglé par ma colère envers elle pour avoir un jugement objectif. Toute personne ayant deux yeux qui fonctionnent à merveille, dirait la même chose. Elle n’est pas belle comme les mannequins qu’on peut rencontrer dans des magazines ou télé-réalités, toutefois elle a un charme qui lui est propre, avec son éternel naturel. Elle n’a pas besoin de maquillage à outrance ou de bling-bling pour briller. Non, son halo lumineux fait très bien ce travail.

Ça fait déjà plusieurs heures que nous sommes rentrés de la fête foraine, et dehors il pleut des cordes. Ce n’est pas étonnant, après tout nous sommes à Seattle.

Je balaie la silhouette de Cat envoûté, et je me rends à peine compte d’avoir cessé de dessiner. Depuis que je l’ai vu hier soir dans ce peignoir en coton, j’ai été saisi brusquement par un désir ardent qui m’a happé les tripes. J’ai essayé de penser à autre chose lors de notre promenade, et ce feu en moi s’est amenuisé sans jamais disparaître. Maintenant, les flammes se sont ravivées avec une telle intensité que j’en demeure pantois quelques instants.

J’ai la trique, ça c’est certain. Je ne veux pas faire peur à Cat. J’attendrai qu’elle soit prête, on ne fera rien tant qu’elle n’est pas d’accord. Son consentement m’est précieux, et sans ça je ne pourrai pas dépasser la ligne rouge.

N’empêche je ne peux plus rester assis sur ce fauteuil comme un con, il faut que je la touche. Je veux sentir son odeur, sa peau extrêmement douce contre la mienne. Si je pouvais, je la dissoudrais en moi pour qu’on ne soit jamais séparés. Putain! C’est flippant ce que j’avance.

Ressaisis-toi mec. T’as des couilles ou des ovaires?

Avant que je ne me rende compte de ce que je fais, j’ai déjà un genou enfoncé dans le matelas. Cat rigole alors que je me penche à califourchon au-dessus d’elle, mes pieds bloquant son corps menu de part et d’autre.

Je ferme les yeux alors que mes mains se posent sur son dos. Même le coton de son t-shirt ne réussit pas à stopper l’énergie électrique qui charcute délicieusement mes doigts.

Je lui mords tendrement la nuque, en profitant pour la renifler, comme un chien ayant repéré son os fétiche. Elle soupire d’aise alors que je passe mes doigts à l’intérieur de son t-shirt et masse tendrement son dos.

J’ai une trique d’enfer. Soit elle fait semblant de rien, ou alors elle ressent mon érection contre ses fesses, et c’est pour cette raison qu’elle enfonce son visage dans le matelas, pour cacher sa gêne. Je souris.

Je déteste t'aimer. (Tome 1)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant