Il passa une main assurée dans sa chevelure soigneusement coiffée, puis laissa s'étirer un sourire d'une ironie presque paresseuse, comme s'il se délectait d'avance d'un échange où il avait déjà l'avantage.
Lui : Si ceci ne relève pas d'une intrusion, alors dis-moi... de quelle autre manière pourrais-je l'interpréter ?
Sa voix était basse, mais chaque mot semblait peser lourdement dans l'air, comme un avertissement dissimulé derrière une fausse indifférence.
Il avança d'un pas, et en un instant, sa présence devint accablante.
Sa taille imposante, son port altier et son regard inquisiteur suffirent à me faire reculer d'un pas, presque malgré moi.
Lui : Quelle étrange coïncidence... Tu prétends ne pas m'espionner, tu jures n'être ni une envoyée de ma mère, ni une fouine trop curieuse, et pourtant... voilà deux jours que je te croise plus souvent que quiconque dans ce palais.
Moi : Je... Je ne vois absolument pas de quoi vous parlez !
Répondis-je en tentant de repousser cette accusation avec une certaine hésitation.
Lui : Quel est ton nom, déjà, jeune fille ?
Je plisse les sourcils, le regard scrutateur, tandis qu'il soutenait le mien, dans une attente pleine de signification.
Moi : Merveille, et je...
Lui : Très bien, écoute-moi attentivement, Claveille. Il me semble avoir été suffisamment explicite dans mes propos. Dois-je, par hasard, recourir à des termes plus rudimentaires, afin que ton esprit, semble-t-il distrait, puisse pleinement saisir le sens de mes paroles ?
Un silence épais s'étira.
Lui : Je préfèrerais, à l'avenir, que nous évitions ces rencontres fortuites qui semblent t'être si chères.
Son ton n'admettait aucune réplique. Il parlait comme si j'avais minutieusement orchestré chacune de nos rencontres, comme si je me plaisais à rôder autour de lui avec des intentions inavouables.
Et pourtant, je savais qu'au fond, il était conscient de l'absurdité de ces accusations.
Mais son mépris était un feu qu'il entretenait volontairement, comme s'il trouvait un plaisir amer à m'imputer des fautes que je ne commettais pas.
Un instant, j'eus l'irrépressible envie de lui demander pourquoi.
Pourquoi cette rancœur injustifiée ? Pourquoi cet acharnement ? Que lui avais-je fait, pour mériter ce regard chargé d'un tel dédain ?
Mais il était intimidant.
Effroyablement intimidant.
Et plus encore, je n'étais pas assez téméraire pour risquer un affront direct au fils du roi et de la reine.
Sa mère n'hésiterait pas un seul instant à me faire payer le prix d'une telle audace.
Et pourtant...
Mon sens de la justice, toujours plus fort que ma prudence, me poussa à parler malgré moi.
Moi: Ce...Ce serait difficile, je travaille ici monsieur...
Je détestais la façon dont ma voix faiblit légèrement sur la fin, mais c'était la seule réponse logique.
Un instant, il ne dit rien, se contentant de me fixer avec cette expression indéchiffrable qu'il semblait manier à la perfection.
Puis, d'un léger mouvement du sourcil, il marqua un signe d'agacement.
Moi : Je... Je ne me reconnais pas dans vos accusations. Si nous nous sommes souvent croisés, ce n'était que pure coïncidence.

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LE PRINCE ET LA CHRÉTIENNE
RomanceTravailler au palais royal ? Ce n'était pas dans ses rêves. À vingt ans, Merveille n'avait qu'un seul objectif : réussir ses études en médecine , aider sa famille, et garder pour elle certaines blessures qu'on préfère ne pas nommer. Quand une oppor...