Aimer la réalité.

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Je me suis toujours demandée comment cela devait être d'aimer la réalité. De ne pas avoir les problèmes que j'ai, ou d'avoir les problèmes que je n'ai pas. De ne pas réussir à trouver une once de volonté pour se lever le matin et accomplir des tâches si normales pour le monde entier, de ne pas pouvoir regarder quelque chose sans se demander comment, pourquoi, qui, où, quand, de ne pas admirer quelque chose de technologique mais de trouver beaucoup trop d'intérêt à une simple plante. De ne pas se sentir épuisé à longueur de journée, peu importe les heures de sommeil qui s'accumulent ou le temps passé à ne rien faire. Comment cela doit être, de voir son avenir et d'avoir des buts pour l'accomplir, de se sentir capable de réaliser des choses, de devenir quelque chose, même la plus petite des choses. De se représenter dans la semaine d'après, ouvrant les yeux au petit matin avec des taches singulières et habituelles à accomplir et qui seront comme d'habitude remplie sans effort. De réussir à parler à la voisine, à indiquer le chemin à un inconnu, à répondre à tous ses mails et messages, à faire son sport matinal en souriant aux passant. Je me suis toujours demandée comment c'était de vivre une vie qu'on considère normale, de ne pas avoir de mal à faire ce que tout le monde fait machinalement. Je me suis toujours demandée ce que c'était de vivre, car au final la définition ne correspond pas à la vie que je mène moi-même. Alors j'ai décidée d'essayer de vivre, après tant d'année à essayer seule, un soir de raison, j'ai décidée de partir me faire aider. Réussirais-je, où suis-je simplement bannie à mourir jeune par manque de vivacité? 

Extrait d'histoire (FR)Where stories live. Discover now