Снαριτπε 14 : Impuissance affligeante

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Je mis de longues minutes avant de pouvoir de nouveau me lever avec l'aide d'Eren. J'étais épuisé et j'attendais avec hâte le moment où je pourrais enfin me reposer mais ce moment n'était malheureusement pas encore arrivé. Eren m'escorta jusqu'au "placard" où il avait laissé l'Empereur et malgré tous mes efforts je ne pus résister au sourire qui choisit de fleurir sur mon visage. Le dit placard devait sûrement être une simple chambre de domestique mais la vision de ce bon Empereur au milieu d'une pièce si vétuste dans ses habits excessivements chargés de dorures était à la limite du grotesque. Alors c'est tant par respect que pour cacher mon sourire que m'agenouillai face à l'Empereur et inclinai la tête quand il nous eu remarqué.

- Pardonnez-moi Votre Majesté Impériale, j'ai failli à mon devoir de protection envers Votre Grandeur, dis-je d'un ton calme en reprenant bien vite un visage neutre.

- Relevez-vous Capitaine Ackerman et escortez-moi plutôt jusqu'aux portes du palais auprès de mon peuple, ordonna sobrement l'Empereur en passant devant moi.

J'hochai discrètement la tête en me redressant lentement et me détachai d'Eren qui me soutenait discrètement d'une de ses grandes mains posée sur ma hanche en lui faisant signe de partir.

- Que ce jeune homme nous accompagne aussi, Capitaine, vous seriez actuellement incapable de repousser le moindre ennemi, indiqua le monarque sans stopper sa marche calme.

Ma mâchoire se crispa sous l'appréhension qu'un des anciens camarades d'Eren ne le dénonce. Cependant, mon compagnon ne réagit pas et suivit l'Empereur en laissant de nouveau son bras entourer ma taille et le mien sa nuque pour me soutenir, un soupir m'échappant discrètement en suivant son mouvement, ne pouvant malheureusement pas m'opposer aux ordres du souverain qui me faisaient pourtant discrètement frémir jusqu'aux os.

Arrivés face aux immenses portes du palais subissant toujours les vains assauts des troupes de Mikasa, nous ouvrîmes difficilement ces dernières pour arriver devant les mines ahuries de mes soldats à la vue leur ancien camarade abandonné dans les montagnes aux côtés de l'Empereur. Je ne relevai pas leur comportement et leur indiquai de se mettre en formation plus ordonnée pour faire place à ce dernier qui s'avança dans les marches pour saluer le peuple, Eren l'escortant toujours. Je ne tardai pas à les rejoindre sans un mot d'un pas lent et encore peu stable dû aux multiples blessures qui devaient actuellement parcourir mon corps, attirant l'attention du souverain.

- Je vous pardonne de votre faute Capitaine Ackerman pour avoir sauver ma vie et l'empire de Chine, assura l'Empereur en posant sa main sur mon épaule dans un geste presque paternel. Et vous, jeune homme, à qui ai-je le plaisir d'adresser mes remerciements, questionna le monarque en se tournant vers Eren.

- Il s'agit d'un de mes élèves, Votre Grandeur, en réalité la Chine n'aurait jamais pu être sauvée sans lui, répliquai-je avec un fin sourire en désignant mon subordonné qui ne semblait plus savoir où se mettre.

- Et bien, apprenti soldat, la Chine et moi-même vous remercions, sourit l'Empereur en s'inclinant légèrement sacrant ainsi, volontairement ou non, Eren comme le nouveau héros de notre grand empire et provoquant parmi la foule encore sur la place devant le palais une vague de respect, s'agenouillant en témoignage.

- Arrêtez Votre Majesté, ces vermines ne méritent pas tant d'honneurs, intervint une voix féminine vibrante de colère dans le silence révérencieux de l'assemblée alors que je m'apprêtai à m'agenouiller à mon tour. Je.. j'ai suppris ces deux hommes en train de s'embrasser après la bataille dans la montagne, finit-elle en se plaçant bravement aux côtés de l'Empereur tandis que mon coeur ratait un battement tant de peur que de rage.

- Mi-Mikasa... mais... pourquoi, balbutia Eren d'un air interloqué et blessé.

- Pour la même raison que tous ceux qui t'ont accusés dans les montagnes, répondis-je en prenant la main du plus jeune dans la mienne pour le faire passer derrière moi dans un vain réflexe de protection. Elle se serait même fait un plaisir de nous tuer tous les deux de ses propres mains si elle avait pu nous dénoncer tous les deux sans risquer d'être associée à ma déchéance, ajoutai-je en fusillant ma cousine du regard.

- C'est toi l'anomalie Livaï, il faut stopper le mal avant qu'il ne se répande et provoque la chute de la Chine, grogna doucement la concernée en daignant à peine nous adresser un regard. Tu as déjà contaminé Eren, et ça je ne peux te le pardonner, ajouta-t-elle avec hargne, de fines perles d'eau brillant dans ses yeux.

Face à notre échange, alors que parmi la foule dans notre dos les murmures faisaient peu à peu place aux cris clamant trahisons, mort et disgrâce, la panique prit seule possession de mon corps, rongeant toute conscience de ces événements si affreusement absurdes alors que ma prise sur la main dans la mienne se raffermit inconsciemment. Je ne comprenais pas, ne comprendrais jamais sans doute, la raison de cette haine, me ramenant bien vite à la seule conclusion possible. Je refusais cette impuissance insupportable qui m'avait saisi face à cette violence dans les regards de mes hommes il y a seulement quelques jours et qui m'était sans doute maintenant adressée, alors je lâchai la main de mon ancien subordonné en inspirant calmement.

- Tu as raison. Eren est jeune et blessé, il a dû virer fou à cause de ses blessures. Je suis le seul responsable, affirmai-je fermement en me plaçant face à l'Empereur.

L'apprenti soldat {Riren}Où les histoires vivent. Découvrez maintenant