X. Un jour, tu y croiras aussi

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- Entrez !

- Bonjour, Monsieur Harrison.

- Monsieur Tomlinson ! l'accueillît le proviseur en se levant de sa chaise pour lui serrer la main. Que me vaut le plaisir de vous voir ? J'espère que personne n'a encore voulu refaire la peinture de votre voiture ! plaisanta-t'il.

Louis lança un petit rire qui sonna faux, gêné.

- J'aimerais vous parler de quelque chose, dit-il en s'asseyant sur l'une des chaises faisant face au bureau du proviseur.

- Je vous écoute, répondit celui-ci l'air plus sérieux.

- Je parlais récemment avec l'une de mes collègues qui m'a mit au courant d'un certain concours d'écriture organisé chaque année pour les écoles anglaises.

Mr. Harrison hocha la tête, l'incitant à lui en dire plus.

- J'aimerais vous demander la permission d'y participer, en représentant notre lycée.

Le proviseur se redressa puis mit ses deux coudes sur la tables, les mains jointes comme à son habitude quand il pensait, se triturant sa barbe grisonnante. Comme il ne répondait pas, Louis décida de plaider d'avantage sa cause.

- Un seul élève peut représenter son lycée. Normalement les écoles organisent une sorte de concours interne pour sélectionner cet élève. Cependant, dans notre cas, comme nous n'avons jamais participer avant, j'aimerais sélectionner moi-même cet élève, et je pense que vous pouvez déjà imaginer qui.

Mr. Harrison sembla déjà plus intéressé.

- Et bien, ça me semble plutôt une bonne idée. Je ne vois pas pourquoi nous ne participerions pas. Par contre, pourquoi ne faisons-nous pas comme les autres écoles, peut-être que plusieurs élèves pourraient être intéressés d'y participer?

Louis était déjà enthousiaste face à la réponse positive du proviseur.

- Oui, évidemment. Cependant j'aimerais prendre l'avantage que nous avons de n'avoir jamais participer. Les élèves ne seront pas au courant. De plus, l'élève dont je parle est Harry Styles, et comme vous pouvez l'imaginer, je pense que ce sera plus facile de le convaincre s'il est sélectionné pour représenter l'école.

Le proviseur hocha de nouveau la tête.

- Oui, je peux le comprendre. Vous me semblez bien intéressé par ce jeune homme dites donc.

- Comme je vous l'ai dit l'autre jour monsieur, je suis convaincu du talent qu'il a. Il faut simplement le pousser un peu.

- C'est d'accord Monsieur Tomlinson, mais à condition qu'on gagne ! dit-il en lui faisant un clin d'œil.

Louis fut un peu embarrassé par ce geste de complicité, mais lui serra la main avec véhémence, trop heureux qu'il lui ait accordé la permission.

- Je m'occuperais de toutes les démarches administratives, vous n'aurez rien à faire !

- Ne vous inquiétez pas de ça Tomlinson, je ne vous accorde pas la permission pour ne pas vous épauler par la suite.

Louis fut surpris par sa remarque. Il semblait bon vivant, et avait un regard paternel qui inspirait confiance, ce qui contrastait avec la relation qu'il semblait avoir avec Harry.

Il se leva, prêt à tourner les talons.

- Comment faites-vous pour qu'il vous écoute ? On m'a dit qu'il était aller en heure de colle avec vous, c'est la première fois en deux ans. Pourtant il n'avait vraiment pas l'air de vous apprécier il y a de cela quelques semaines...

Louis ne sut pas quoi lui répondre, qu'il ne le savait pas vraiment non plus. Son beau-père ne semblait pas non plus être le genre d'homme qui n'encourageait ou ne croyait en personne, il l'avait même encourager quand il lui avait parlé du talent de son beau-fils. Pourtant, Harry le détestait.

- J'aimerais vous dire que c'est parce que je crois en lui Monsieur, mais je ne crois pas que ce soit tout. Je pense surtout qu'il a comprit que... quoi qu'il dise ou quoi qu'il fasse, je ne laisserai pas tomber.

*

Après le cours de littérature donné aux Terminales, Louis demanda à Harry de rester quelques minutes.

- Tu te souviens du livre dont je te parlais la dernière fois ? Je te le prête, dit-il en le brandissant devant lui, tout content.

Malgré lui, Harry ne put s'empêcher de sourire face à l'enthousiasme de son professeur. Il le prit entre ses mains et lu à voix haute « L'attrape-cœur par J.D Salinger».

Louis le fixait toujours, attendant sa réaction ; bien que le premier sourire sincère que lui avait lancé Harry l'avait cloué sur place : une des choses pour lesquelles il était devenu professeur.

- Ce n'est pas tout, ajouta Louis, cette fois-ci plus timidement. J'aimerais te proposer quelque chose.

Harry leva la tête vers lui, curieux.

- Il y a un concours d'écriture qui se déroulera dans le monde entier à la fin de l'année, et j'aimerais que tu y participes. J'en ai déjà parler au proviseur, il est d'accord : tu es sélectionné pour représenter notre lycée.

La bonne humeur d'Harry disparut, remplacée par son visage fermé et ses sourcils froncés.

- J'ai pas envie de participer à votre foutu concours, je suis pas votre bête de foire ! Utilisez quelqu'un d'autre pour avoir l'air plus glorieux aux yeux du proviseur, dit-il en crachant particulièrement sur le dernier mot de sa phrase.

- Je m'en fou du proviseur, je lui en ai parlé parce que j'avais besoin de sa permission pour t'y inscrire. Louis mit ses deux mains sur les épaules de son élève et planta son regard dans le sien. Harry, je crois réellement que tu as un talent, et j'aimerais que tu y participes pour te le prouver, et que tu puisses y croire toi-même à ton tour.

Harry se détendit, la proximité et les deux yeux bleus de Louis le déstabilisant quelque peu. Gêné par ce sentiment, Harry se dégagea. Au même moment, Amy débarqua dans la classe, tout sourire aux lèvres. Louis parût ennuyé qu'elle arrive à ce moment là.

- Salut Amy, répondit-il. Harry, on en reparlera, d'accord ?

Harry se sentit rejeté face à celle qui prenait l'attention de Louis. Une colère inexplicable et soudaine monta en lui. Il partit d'un pas pressé, sans un mot. Louis soupira, en ayant le sentiment qu'Amy venait de tout gâché; il avait presque réussi à le convaincre. 

Lost soul in WonderlandWhere stories live. Discover now