Laïra, la fille du Temps

Chapitre 13

Le reste du repas ce passa sans qu'aucun de nous deux ne parle, jusqu'à ce que je remarque qu'Elenwë ne venait pas manger. Il me répondis simplement qu'elle avait déjà mangé un truc elfique et que ça lui suffisait. Je crois que si on me disait qu'il fallait que je récupère un anneau maudit gardé par un Hobbit qui a trop fumé pour le détruire, j'en serais même pas surprise. On commence avec Marvel, ensuite le Seigneur des anneaux... Ca va être quoi après ? Harry Potter ?

Sur cette note de bizarrerie, je sortis du salon et rejoignis ma chambre 5 étoiles et m'allongeais sur le lit avec la grâce d'un sac à patates.

Je m'endormis presque aussitôt sans prendre la peine de revêtir la chemise de nuit mise à ma disposition. Pas que j'étais trop fatiguée pour me changer, non, juste la flemme.

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Je me trouvais dans un endroit sans lumière, tombant dans le vide. J'essayais de bouger, mais rien à faire, je ne sentais ni mes jambes, ni mes bras, ni mon corps. Je me sentais vidée de toute mon énergie et de tous mes pouvoirs, puis comme aspirée dans un trou sans fond. Il n'y avait rien autour de moi, c'était le néant. Je sentais mon esprit partir dans les ténèbres pour ne plus jamais en revenir. Et puis, au loin, j'aperçus une lumière blanche se rapprochant de plus en plus de moi. Je luttait pour m'en approcher, autant physiquement que mentalement, mais cela semblait peine perdu.

Soudain, la lumière m'engloba totalement et je me retrouvais dans un endroit blanc du sol au plafond. Je mis mes mains sur mon visage, le tâtant sous tous les angles, et fus soulagée de voir que mon corp était redevenu matériel. Je continuais de vérifier que j'avais toujours des jambes, quand une horrible douleur me fit lâcher un gémissement de douleur. En baissant les yeux, je vis mon ventre couvert de sang et transpercé par une espèce de lance en terre qui se désintégra à l'instant où je la touchais.

Je m'écroulais lourdement sur le sol désormais couvert de tâches rouges. Je baignais dans mon sang, attendant de voir venir la mort. Ou alors, peut-être l'étais-je déjà, qui sait ?

Pour la énième fois dans ma vie, tout semblait définitivement perdu. Peut-on dire que je fus surprise quand une forme verte ressemblant à un arbre apparut devant moi ? Eh bien, la réponse est non, je me suis un peu habituée, ces derniers temps.

Enfin, pour en revenir à l'arbre, c'était assez bizarre. On aurait dit qu'il était vivant, avec ses branches et ses racines qui bougeaient un peu comme des bras et des jambes.

Et puis, d'un coup, sans prévenir ni rien, ses espèces de bras de racines s'enfoncèrent dans mon ventre, au niveau de ma blessure. Tandis que j'hurlais de douleur, les racines ressortirent par mon dos et m'élevèrent dans les airs en me rapprochant de l'arbre, ou plutôt d'un trou noir en bas de son tronc. La racine me relâcha juste au-dessus du gouffre, me faisant tomber à l'intérieur.

Un réflexe me sauva. Mes mains étaient agrippées à un morceau de l'arbre, qui, je le pensais, ne supporterait pas mon poids très longtemps vu sa taille.

La lumière éclairant les ténèbres où je me trouvai me fit apercevoir une étrange forme que faisaient les racines de l'arbre : deux boucles d'infinis reliées entre elles, l'une au-dessus et l'autre en-dessous, et ayant un commencement et une fin.

J'essayais de remonter à la surface à la force de mes bras, quand une racine attrapa brutalement ma jambe et tentait de m'attirer vers le fond. Je luttais, mais c'était perdu d'avance, je le savais déjà, j'avais plus la force de tenir. 

Quelque chose me traversa le corps et me fis frissonner. Une sorte d'énergie à l'état brut, qui parcourait chacune des parcelles de ma peau. 

Ils étaient revenus. Mes pouvoirs étaient revenus.