Psycho killer, qu'est-ce que c'est ?

Fête de fin d'année

Le dernier jour des cours arriva enfin. Les élèves de première relurent une dernière fois leurs prises de notes, puis se préparèrent aux épreuves anticipées. Emmy et Rose révisèrent ensemble. Emmy assura le rôle du tuteur pour l'épreuve de sciences de Rose, et Rose fit la même chose pour l'épreuve de français d'Emmy. 

"T'es sûre que tu ne veux pas que je t'apprenne à disséquer des souris ?" demanda Emmy en riant. 

"Pour la énième fois, Emmy, non ! Tu sais très bien que l'épreuve de sciences pour les L ne comporte que des exercices théoriques."

Emmy s'enfonça dans son siège et soupira :

"C'est bien dommage. Ils vous enlèvent toute la partie fun des sciences."

Rose sourit, puis secoua la tête. 

La semaine tant redoutée arriva. Emmy passa son épreuve de français dans un tel état de stress qu'elle s'était rongé les ongles jusqu'au sang. Pourtant, lorsqu'elle était sortie de son épreuve orale, elle avait appelé Rose pour lui raconter à quel point cela s'était bien passé, et pour la remercier de lui avoir donné tant de conseils. Puis ce fut au tour de Rose d'angoisser. Elle redoutait plus que tout son épreuve de sciences. Le français s'était bien passé pour elle, mais les matières scientifiques étaient sa hantise. Elle fit ce qu'elle put, et rentra chez elle totalement confuse. 

"Alors, comment ça s'est passé ?" demanda sa mère alors que Rose était en train de prendre son goûter dans la cuisine. 

"J'en sais rien... Je la sens pas trop, cette épreuve. J'ai l'impression d'avoir échoué."

Le regard que son père lui jeta lui fit froid dans le dos. Puis elle entendit sa mère lâcher le couteau dans le lavabo, et dit :

"Tu as intérêt à avoir plus de 30 points d'avance, Rose. On a accepté que tu ailles en L, ce n'est pas pour que tu finisses femme de ménage."

Rose trouva la réaction de ses parents tellement démesurée que pour une fois, elle eut le courage d'hausser la voix.  

"Je n'ai même pas encore eu mes résultats, et vous commencez déjà à flipper ? Et puis je ne vois pas en quoi c'est mal d'être femme de ménage."

"Tu rigoles ?" s'insurgea son père. "J'espère bien que tu as plus d'ambition que ça, jeune fille !"

Rose se leva et s'écria :

"Que je veuille faire femme de ménage, coiffeuse ou architecte, ce ne sont pas vos affaires ! C'est ma vie, et mes choix !"

Les yeux de la mère de Rose s'écarquillèrent, et elle dit :

"Que tu le veuilles ou non, c'est nous qui payerons pour tes études, Rose. Alors nous avons notre mot à dire quant à tes choix. Quels qu'ils soient !"

Les yeux de Rose se remplirent soudain de larmes. Elle comprit à ce moment-là que ses parents étaient encore moins ouverts qu'elle ne le pensait. Elle se dit qu'ils ne l'accepteraient jamais, parce qu'elle était bien trop différente d'eux. 

"J'ai jamais vu de parents aussi nuls et coincés !" hurla Rose en quittant la cuisine. 

Elle eut le temps de voir le visage rouge de colère de son père. Sa mère la suivit dans les escaliers et s'écria :

"Pour ton impertinence et ton ingratitude, tu es privée de sortie jusqu'à nouvel ordre !"

"C'est ça ouais !" brailla Rose. 

Elle entra dans sa chambre et claqua la porte tellement fort qu'un cadre tomba du mur, contenant des photos de famille. La plaque en verre se fissura davantage lorsque Rose l'écrasa avec sa botte. Elle ferma la porte à clef, et s'écroula sur son lit, fixant le plafond. Sa poitrine se soulevait et se baissait rapidement, ses sourcils étaient froncés. Les paroles de ses parents tournaient en boucle dans sa tête. Ils avaient un droit sur tous ses choix, quels qu'ils soient ? Si seulement ils savaient tout ce qu'elle avait fait, toutes les règles qu'elle avait enfreintes ! Et toutes les bêtises qu'elle s'apprêtait à faire ! Elle n'en pouvait plus de cette pression permanente chez elle, des jugements hâtifs et injustifiés de ses parents à son égard. Elle ne supportait plus leurs commentaires désagréables qui étaient de plus en plus fréquents. Parfois, elle se demandait si elle était vraiment leur fille, tant elle se trouvait différente. Ils étaient froids, lui portaient rarement des preuves d'amour, faisaient très attention à leur image, avaient des préjugés sur tout. Elle les avait entendus plus d'une fois avoir de drôles de discours sur les minorités ethniques... De son côté, Rose aimait profondément la vie et ses amis, qui lui donnaient l'affection qui lui manquait. Elle était très ouverte, très cultivée dans de nombreux domaines, sensible, juste, réfléchie, délicate... Rien à voir avec eux.