Chapitre 7

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Nous avions finalement trouvé un endroit où passer la nuit. C'était juste un endroit où se trouvait plusieurs troncs d'arbres, mais je pense qu'on pouvait se tenir au chaud grâce à mes cheveux et peut-être un feu.

Nous nous assîmes sur l'un des troncs, et je vis alors la coupure que Richie s'était faite.

« Laissez-moi guérir tout ça... »

J'enroulais alors ma chevelure autour de sa plaie, et une fois que celle-ci fut bien recouverte, je me mis à chanter. Mes cheveux se mirent à s'illuminer, et je pus voir la surprise et l'émerveillement sur son visage, ce qui me fit sourire.

Quand je finis de chanter, j'enlevai mes cheveux et sa main était alors de nouveau lisse et n'avait même pas de cicatrice. En voyant cela, les yeux de Richie s'agrandirent, il devait sûrement être perplexe, et je ne pus m'empêcher de rire doucement.

« Mais...C'est trop génial ! Cette douleur de chien est partie à présent... Merci beaucoup. »

Il me prit dans ses bras et je me surpris à fortement rougir à ce contact. A vrai dire, à la moindre interaction avec lui, je sentais le sang me monter aux joues, mon cœur battre plus vite, et comme si mon ventre se nouait.

Serait-ce cette sensation que j'avais tant vue dans les livres que je relisais encore et encore, qu'ils appellent l'amour ?

Cette étreinte ne dura pas bien longtemps, à ma grande tristesse. Il me tapota l'épaule, ce qui me fit frémir – mon dieu, que j'étais fragile ! – et me dit qu'il allait chercher du bois pour faire un feu, car même si j'avais une masse de cheveux assez importante, ça ne suffirait pas à nous réchauffer.

Je me retrouvai seul, alors que l'obscurité commençait à se montrer petit à petit. Mon cœur n'était plus rempli de bonheur, il était rempli de peur.

Et j'avais raison, car des pas se faisaient entendre. Et ces bruits de pas, je les reconnaîtrai entre milles.

C'était ceux de mère.

Elle m'avait retrouvé, à l'aide des anciens acolytes de Richie. Et elle était bien décidé à me ramener à la tour.

Je me mettais à trembler, mon cœur battait la chamade à nouveau. Malgré moi, je la craignais. Je savais très bien de quoi elle était capable. Son air mielleux ne me dupera pas. Je ne reviendrai pas, je ne me laisserai pas faire comme à chaque fois.

Alors qu'elle me tirait le bras, je réussis à me débattre. Même si à l'intérieur de moi, la peur prenait le dessus, j'essayais d'en faire abstraction, et me mis en face d'elle avec un air de défi.

« Je ne repartirai pas avec vous, mère. Vous ne profiterez pas de moi encore une fois. R... Flynn m'aide, et vous ne pourrez rien y faire.
-Vraiment ? Pourtant, on dirait que ton prince charmant t'a abandonné... Ou bien, il t'abandonnera une fois que lui auras remis ceci ! »

A ces mots, elle plaqua une sacoche contre moi. C'était celle de Richie, que j'avais oubliée dans la tour.

Je ne pouvais pas la prendre. La peur qu'il me laisse seul si je lui redonne avait de nouveau submergé. C'est l'un des éléments qui ont fait que je me suis rendu compte que je l'aimais vraiment.

Je savais qu'elle faisait ça pour me faire sentir comme un moins que rien. C'est là que je me suis rendu compte qu'elle ne cherchait pas à me protéger, mais depuis le début, elle voulait juste user de mes pouvoirs.

Alors pour prouver que ça ne me faisait rien, je pris la sacoche. Et elle se mit à pouffer.

« On verra qui de nous deux a raison, mon trésor. »

Elle commença finalement à s'éloigner, et je savais que d'un côté, j'avais gagné la bataille, car elle n'allait pas me ramener dans sa prison. Mais avant de disparaître dans le noir, elle s'était retournée, son éternel sourire ayant disparu.

« Tu me dégoûtes, Edward. Je le savais que tu étais une erreur de la nature, à aimer des hommes. Et surtout de ce genre. »

Non, je n'en étais pas une. Même si je ne connais rien au monde, je sais que n'importe qui peut aimer n'importe qui.

Je m'en fiche si Richie est un homme. Même si j'ai peur qu'il me laisse, je l'aime. J'en étais sûr, à ce moment-là. Car la haine qu'elle portait pour une chose aussi futile m'avait enfin fait totalement réaliser.

Après avoir caché la sacoche derrière un arbre, Richie était enfin revenu.

« J'espère que je ne vous ai pas fait attendre, mon prince. Et que rien de grave ne s'est passé pendant mon absence... ?
-Oh non, pas le moins du monde ! Et rien ne s'est passé, ne vous inquiétez pas pour ça. »

Il alluma finalement le feu, et nous nous blottissions dans ma chevelure comme prévu malgré tout.

Je savais quand lui dire tout ce que je ressentais.

Le ciel étoilé - [FF REDDIE FR]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant