L'odeur enivrante du meatloaf et du chili con carne se répandait dans toute la pièce de ses effluves riches et épicés. Et les volutes de vapeur s'élevaient paresseusement au-dessus de la table.
Mon assiette qui était presque vide, me suppliait d'y remédier. L'envie de me resservir était soudainement irrésistible.
Depuis combien de temps n'avais-je pas savouré un repas aussi simple, et pourtant si profondément ancré dans mes souvenirs ? Trop longtemps, sans doute.
Aussi longtemps que je n'avais pas goûté aux plats de ma mère et à ses mets inégalée qui sont en l'occurrence, mes préférés.
Et pourtant, j'avais passé quatre mois au palais. Quatre mois où le faste et la discipline avaient remplacé la chaleur des miens.
Quatre mois à vivre dans un univers où tout était impeccable, où chaque repas était un festin, mais où rien n'avait le goût de l'enfance, où rien n'avait cette saveur simple mais inestimable de la maison.
Maman: Tu es bien pâle, Merveille... Tu ne dormais donc pas au palais ?
La voix de ma mère perça mes pensées. Assise en face de moi, elle m'observait avec cette acuité propre aux mères avec ce regard qui savait lire au-delà des apparences.
Je déposai ma cuillère dans mon assiette et me resservis distraitement une louche de chili en laissant la sauce épaisse s'étendre sur mon riz.
Moi: Je dormais, maman...
Répondis-je avec un sourire rassurant.
Moi: Mais tard. Et je me réveillais tôt. Le rythme était différent... Pas facile à concilier avec mes habitudes d'ici.
Elle pinça les lèvres ce qui était un signe qu'elle n'était pas convaincue.
Maman: Je t'ai dit que c'était une mauvaise idée.
Lança ma mère avec une pointe de reproche dans la voix.
Maman: Tu as l'air vidée de ton sang !
Je ris doucement, amusée par son exagération, bien que je perçoive dans son regard une inquiétude sincère.
Moi: Maman, n'abuse pas... Je vais bien. Je vais juste retrouver ma routine de sommeil, et tout ira pour le mieux. Je compte profiter pleinement de ces deux semaines avant la reprise des cours à la fac.
Alors que je prononçais ces mots, une boule d'angoisse naquit dans ma gorge.
L'université...
Je devais penser à préparer mes documents et à déposer ma demande d'autorisation pour les examens des promos de dernière année.
La simple idée de ces formalités administratives alourdissait déjà mes pensées.
Willy : Elle est simplement un peu pâle, mais je ne pense pas que ce soit une mauvaise chose d'avoir travaillé au palais.Intervint mon frère avec entrain sans doute pour alléger l'atmosphère.
Willy: C'est une expérience prestigieuse ! Peu de gens ont eu l'opportunité d'approcher d'aussi près des personnalités influentes. Elle peut être fière d'elle !
Mon père posa calmement ses couverts avant de répondre d'une voix grave:
Papa : C'est peut-être une belle expérience, mais aucune réussite ne vaut la santé.
Willy : Elle va bien, n'est-ce pas, soeurette ?
Moi : Totalement bien ! D'ailleurs, vous devriez écouter Willy pour une fois. J'ai bien l'intention d'inscrire cette expérience sur mon CV. Travailler au palais, ça en impose, non ?

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LE PRINCE ET LA CHRÉTIENNE
RomanceTravailler au palais royal ? Ce n'était pas dans ses rêves. À vingt ans, Merveille n'avait qu'un seul objectif : réussir ses études en médecine , aider sa famille, et garder pour elle certaines blessures qu'on préfère ne pas nommer. Quand une oppor...