Cauchemar à Venise

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« Moi aussi j'ai ressenti la peur l'hiver dernier, par une nuit de décembre. »

« J'habitais à Venise, dans une minuscule rue pas loin de la place Saint Marc. Ma petite demeure était constituée d'une boutique où je vendais masques et costumes pour le carnaval et d'une arrière boutique juste assez grande pour que j'y habite convenablement et pour que je dispose d'assez de place pour mon atelier.

Je rentrais chez moi après avoir acheté de nouvelles étoffes qui me serviraient pour mes prochains costumes. Je sentais, derrière moi, depuis quelques minutes, une présence m'épiant discrètement. J'accélérai le pas, mais je me doutai bien que cela ne changerait rien aux événements qui allaient suivre.

Serrant ma sacoche pleine de tissus contre mon corps, je m'engageai sur le dernier pont qu'il me fallait traverser pour arriver chez moi.

Deux hommes jaillirent de leur cachette, de chaque côté du pont, m'enlevant toute chance de m'enfuir. C'étaient des hommes grands et musclés derrière leurs costumes noirs, leurs grands chapeaux à plumes et leurs masques de velours.

Ensuite, tout se passa très vite. Je n'était pas quelqu'un fort et ils n'eurent aucun mal à me dépouiller. L'un me tenait les poignets pendant que l'autre s'empara de ma sacoche. Ils s'envolèrent aussi vite qu'ils étaient apparus, emportant ces tissus qui m'avaient coûté si cher.

Je rentrais donc chez moi, dépité. Pour me calmer, je décidai de continuer la robe que j'avais commencée le matin même. Je ne tardai pas à m'endormir sur mon travail, fatigué par cette rude soirée. »


« Il devait être minuit passé quand le bruit du vent qui soufflait sous la porte, accompagné d'un autre bruit Etrange, me réveillai. J'écoutai attentivement...Et j'entendis... des bruit... de... de pas ! Quelqu'un était entré chez moi ! Était-ce ces bandits qui m'avaient attaqué ce soir ? Sûrement. Après m'avoir dévalisé, ils avaient dû me suivre jusqu'à chez moi.

J'avais laissé une bougie allumée dans ma boutique et la porte qui menait là bas était entrouverte. J'observai donc en silence. D'abord, je ne vis rien. Puis je distinguai une ombre qui se dessinait sur le mur blanc. Mais... Cette ombre n'avait pas de silhouette humaine. Elle était vague, pâle, elle changeait de forme quand elle se déplaçait et, en fonction de l'intensité de la bougie, sa taille se modifiait. Elle disparaissait par moment puis réapparaissait un peu plus loin. Elle était...Fantomatique. Cette réflexion me fit frissonner mais c'était le mot qui la qualifiait. Fantomatique.. Mes pensées s'embrouillaient dans ma tête, était-ce les voleurs, un fantôme ou est-ce que je perdais l'esprit tout simplement ? J'avais peur. Plus je réfléchissais à la question, moins je n'y trouvais de réponse et plus mon esprit penchait pour la réponse surnaturelle qui se dessinait, en grosses lettres, dans ma tête : FANTOME.



Quand mon cerveau fut sur le point d'exploser, je décidai d'aller inspecter la pièce. Je rassemblai tout mon courage et me levai silencieusement. J'approchai de la porte. Une bouffée d'angoisse me submergea mais je résistai à la tentation de faire marche arrière. Je passai la tête par la porte. Je ne vis rien. Je l'ouvris doucement. L'ombre était là. J'entrai dans ma boutique. L'ombre disparut. J'observai la pièce. L'ombre réapparut ! Je sursautai. Je fis le tour de ma boutique et inspectai chaque recoin. Pas la moindre trace d'un être vivant autre que moi. Je fus rassuré un court instant puis me revint ce mot écrit en gros : FANTOME.

Je tournai la tête pour regarder à l'endroit où se trouvait le spectre. Volatilisé ! Ma tête se mit à tourner. Je m'assis par terre.

Que m'arrivait-il ?

Ce fût la seule Question que je pus me poser avant de recevoir un coup sur la tête. Ensuite, ce fût le noir. Étais-je mort ou dormais-je juste ? Je ne me souvenais de rien.

Alors que je me réveillais, peu à peu, Je me souvins de ce qui s'était passé et m'étonnai de ne pas avoir mal à la tête. Je regardai autour de moi. Mais où étais-je ? J'avais l'impression de connaître cet endroit sans pouvoir me rappeler de ce que c'était.

Une vive lumière filtrait par une porte. Je m'approchai de cette source lumineuse et vis par cette porte un jeune homme qui se réveillait. Je l'interpellai. Il ne m'entendit pas ou fit tout comme. Il se redressa, observa la pièce où il se trouvait puis la porte entrebâillée où je me tenais. Son regard s'arrêta sur moi. Je lus sur son visage stupeur et effroi. Il s'approcha silencieusement de la porte, sans m'adresser la parole puis l'ouvrit brusquement. Je n'eus pas le temps de me pousser avant que la porte ne m'atteigne. Le temps ralentit. Je vis la porte traverser mon corps transparent, Sans consistance, de part et d'autre, comme si je n'étais qu'un simple courant d'air.


Je n'existais plus. »  


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Merci d'avoir lu. J'espère que cela vous a plut.

Eponine_13  

Cauchemar à VeniseOù les histoires vivent. Découvrez maintenant