~Dimanche 23 mars, 0:45, banlieue Sud du Bronx~
Des centaines d'ombres et de silhouettes se dessinaient dans les coins sombres de ce petit quartier. De jeunes filles sur les bords des routes attendant d'être attrapées par des hommes bons a rien et sans pitié. Parmi celles-ci, se trouvait Kylie. Kylie était une jeune fille ayant à peine 16 ans. Elle avait encore un visage innocent d'enfant. Elle était brune, et avait une peau mate comme celle d'une brésilienne. Elle avait des yeux bruns très profonds, remplis de tristesse et de haine. Elle était forcée à faire ce genre de choses, et elle en avait juste horreur. Elle se sentait seule, oubliée, et surtout, elle se sentait salie. Oui, c'était cela. Tout les soirs, depuis plus de 6 mois, son père l'envoyait ici, sur le bord de la route, en la surveillant de loin. Son père était un homme violent, alcoolique et un dealeur à ses heures perdues. Il passait ses journées sur le canapé du salon de leur appartement vétuste, et la nuit, il dealait. Et il vivait comme ça. La mère de Kylie elle, était une femme douce, gentille et surtout jolie, mais la dureté de son mari avait fait d'elle un esclave. Elle restait à la maison, faisait le ménage, la cuisine, et protégeait comme elle le pouvait Kylie lorsqu'elle rentrait.
Autant dire que pour Kylie, la vie était loin d'être facile. Elle n'allait plus ou presque plus au collège, et elle passait ses journées à lire des livres et à écrire. Elle lisait des grands classiques, ou de simples fictions que l'on trouve sur la toile. Elle écrivait des poèmes, des romans ayant tous un petit lien avec sa façon de vivre médiocre. Elle y racontait ses sentiments, ses émotions, décrivait en quelques points ses journées qui se ressemblent toutes. Elle n'avait presque plus ou plus d'amis, elle ne le savait même plus. Il faut bien s'avouer que personne ne veut être ami avec une "traînée". Personne ne veut avoir la même image que ce genre de filles, non, de nos jours on préfère juger sans connaître. C'est bien plus enrichissant, c'est bien connu.
Kylie avait été heureuse, bien sûr. Jusqu'à l'arrestation de son père. Il avait été arrêter pour une histoire de vol pas très importante. Il avait fait 6 mois de prison, et c'est à sa sortie que cette nouvelle vie avait commencé. Kylie était devenu le souffre douleur de son père, et elle subissait. Elle avait envie de partir, de recommencer une nouvelle vie ailleurs, d'oublier tout ça. Elle s'était intimement promis de le faire un jour, avant ses 18 ans, et de sauver sa mère par la même occasion.
Et moi? Comment je sais tout cela ? Et bien, on peut dire que je suis le dernier ami qui lui reste, et qu'elle n'en est peut-être plus consciente, mais je tiens à elle.
J'avais traversé tout cela avec elle, et je lui avais promis de rester avec elle, à ses côtés, même dans les moments les plus durs, et c'est ce que j'ai fais. J'ai passé mes après-midi avec elle, en l'écoutant et en essuyant ses larmes. En lisant ses nouveaux poèmes et en la félicitant. Je devais être le seul a l'avoir soutenue autant dans cette histoire. Je la connaissais depuis notre premier année de maternelle, et nous ne nous étions jamais réellement séparés. C'est comme ma petite sœur, et je sais très bien qu'elle me considère comme son grand frère. Qu'elle ne me le dit pas ou ne le montre pas, mais elle compte sur moi. Je le sais, je le sens.
Je la protège en quelque sorte, et je lui change les idées comme je le peux. Mais tout les soirs, elle est toujours sur ce bord de route en face de mon immeuble. Je la vois, et elle sait que je la surveille. Je lui fait souvent des petits signes de soutient, mais toujours très discrets. J'ai déjà fait les frais de la violence de son père, et il n'est pas délicat.
J'essayais de l'aider, mais en vain.
Et ce dimanche matin, jusqu'à presque 6heures, elle est restée ici.
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Stay with me.
General Fiction~Dimanche 23 mars, 0:45, banlieue Sud du Bronx~ Des centaines d'ombres et de silhouettes se dessinaient dans les coins sombres de ce petit quartier. De jeunes filles sur les bords des routes attendant d'être attrapées par des hommes bons a rien et...