* * *- Outsider
Le vent souffle lentement, le ciel est si éblouissant et lumineux. On ne croirait presque pas au cadre horrifiant qui se tenait juste en dessous de cette beauté radiante. De la fumée dans une quantité incroyable polluait l'atmosphère, comme si tout le globe terrestre avait pris feu. L'air était nauséabond, et une odeur âcre résidait aux alentours.
"S'il vous plaît... épargnez-le, ayez pitié, c'est mon seul et unique fils !" entendait-on la voix brisée d'une femme.
"– C'est surtout de lui dont j'ai besoin, vous devriez plutôt vous inquiéter pour vous-même." Répliqua un homme portant un masque tout en pressant encore plus l'enfant dans ses bras musclés, celui-ci laissa échapper un cri de douleur. Cri dans lequel se mélangea un étrange sifflement. Le petit garçon commençait à respirer très difficilement, tandis qu'il criait sa mère.
"S'il vous plaît ! Il est très malade ! Prenez au moins ces médicaments ! Je vous en supplie !" elle se mit à genoux, paniquée et les yeux larmoyants, tentant de chercher dans son sac les comprimés en question dans une hâte évidente.
Mais l'expression de l'homme s'assombrit tout d'un coup, il répéta plus sombrement "Il est malade...?"; au ton de cette voix glaciale, aussitôt elle s'arrêta et le regarda.
Elle comprit qu'elle venait de commettre une boulette.
"Si c'est le cas, alors il n'a aucun intérêt."
Déclara-t-il d'une voix totalement obscure en sortant une épée, la femme cria de tous ses poumons. Mais la seconde d'après, un bruit évident retentit.
La lame pénétra d'une aisance divine.Elle rouvrit les yeux, s'attendant à voir une scène épouvantable, mais ce ne fut pas son enfant qui s'effondra. Ce fut l'homme. Il tomba à genoux d'abord, ensuite il s'aplatit totalement contre le sol; ventre contre terre, dévoilant ainsi la manche dorée et luisante d'un poignard enfoncé dans son dos.
Aussitôt libéré, Théo accourra vers sa mère le visage baigné de larmes, son corps tremblotant encore de cet horrible incident qui venait d'avoir lieu. Celle-ci essaya de le calmer en caressant sa tête, tandis qu'elle essayait de voir qui venait de tuer cet homme. Le cœur battant, elle parcourra tout le lieu du regard, mais il n'y avait pas un seul bruit, pas un seul indice montrant une quelconque autre présence. Juste quelques crépitements de bois qui tombaient sous l'attaque du feu dévastateur.
Alors que l'angoisse du moment commençait à croître doucement en elle;
Soudain, des pas presque inaudibles retentirent lentement.
Au loin, à travers l'épaisse fumée, une silhouette se dessinait petit à petit. Elle plissa les yeux, perdue, ne sachant si elle devait craindre cette personne qui s'approchait, ou au contraire, l'accueillir à bras ouverts. Parce qu'après tout, elle lui devait la vie de son fils... Son petit Théo. Alors elle caressa une dernière fois la tête de l'enfant et genou après l'autre, se leva et attendit avec une certaine hésitation mêlée à un grain d'espoir cette apparition, le cœur battant.
Tout d'un coup, elle écarquilla des yeux, ébahie.
Des bottines d'un noir de cuir écrasaient quelques brindilles fumées, une veste d'un blanc inouï avec des bordures noires, un ensemble d'uniforme éclatant qui semblait tirer ses origines directement de l'aristocratie au vu de sa qualité, mais aussi de sa splendeur.
Mais ce n'était pas là le plus choquant; cette personne, qui venait de leur sauver la vie, c'était une magnifique et jeune femme.
"– Êtes-vous blessés ? " demanda cette divine créature en s'approchant doucement, la femme secoua la tête, totalement troublée. Leur fameuse sauveuse s'arrêta au niveau de l'homme, arracha le couteau d'un coup sec, l'essuya avec un petit tissu pâle, et puis le rangea rapidement sous sa veste : ce geste dévoila toute une collection de ces petits poignards identiques rangés soigneusement sous l'habit. Ensuite, elle fit retourner le cadavre et dégagea le masque du pied.
"– Encore eux... Ils sont vraiment partout, et toujours sans scrupule." Déclara-t-elle tout en fixant le visage de l'homme. "– Eux ?" osa demander la trentenaire, aussitôt elle-même tiqua devant tant d'audace; mais l'inconnue lui répondit calmement :
"– Ils sont payés pour voler des enfants. Bien sûr... Ils ne s'arrêtent pas qu'à ça." avant de relever d'un coup la tête; "– ...Ira-t-il bien ?" demanda-t-elle en fixant l'enfant.
La pauvre femme tiqua. "– ...O-oui... Quand il est dans cet état, caresser sa tête le calme... C'est..." elle n'arrivait même pas à parler correctement, elle n'arrivait pas à croire à cette apparition divine. Elle n'avait aucun doute sur l'identité de la personne qui se tenait à deux pas d'elle et de son fils; c'était une de ces personnes qu'on disait exceptionnelles, que tout le monde voulait rencontrer, que tout le monde rêvait de devenir. C'était...
"Je suis une Gardienne au service de La royauté. Je sers Son Seigneur Khail."
Des êtres totalement extraordinaires et rares, ils servaient la royauté au péril de leur vie, c'était eux qu'on avait nommés "Les gardiens". Mais quelle chance incroyable avait-elle eu de tomber sur cette personne, c'était inimaginable. Impossible aurait-elle dit. Elle n'en avait jamais vu, surtout pas de femme. Ne devaient-ils pas être à tout moment près de leur maître ? Son seigneur Khail... Rien qu'à entendre ce nom, ses yeux s'étaient écarquillés; elle avait souvent entendu parler de ce jeune aristocrate, un homme effrayant et tyrannique qui avait été sujet de grands nombres de débats politiques. C'était en tout cas, ce qu'elle avait vu à la télé.
Non...
Ce qu'elle avait devant elle, ce n'était pas une personne qui les aurait servis aveuglement, pour une quelconque fortune ou renommée. Cette fille aux cheveux noirs et aux yeux noirs, c'était tout autre chose.
C'était un ange.
"– Vous êtes une citoyenne ? Que faîtes-vous encore ici ? La ville a été détruite depuis longtemps, et tous ceux qui ont pu se sont échappés..." commença la gardienne,
– Je...- la pauvre femme n'avait pas fini de parler qu'un subit bip-bip retentit; aussitôt les deux femmes se regardèrent, paniquées.
●Les Gardiens●
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GARDIENNE [Love & Hate]
ActionOn est dans une ère où des jeunes filles se retrouvent captives, des enfants sont exécutés et une guerre silencieuse mais pourtant sanguinolente ravage absolument tout espoir; le monde se retrouve divisé en deux, au sommet de cette pyramide impitoya...