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Laura, vingt-et-un ans, travaille dans un commissariat de gendarmerie. En tant que secrétaire, c'est à elle de recevoir les plaintes et divers appels. Ce matin, elle se rendait au travail, à sept heures trente, comme à son habitude. Habillée de son bel uniforme repassé de la veille, un chignon parfaitement réalisé avec ses cheveux châtains clair magnifiques, un léger rouge à lèvre pour mettre en valeur ses belles lèvres sur son visage de Blanche-neige, elle se dirigeait vers son bureau.

Aujourd'hui allait être un jour comme les autres. Le commerçant de la rue Saint-Jean allait appeler pour dire que des jeunes sortis du collège d'en face s'amusent à sauter en trottinette devant ses étales,  le garde de nuit allait poser ses clés sur le porte-clés à huit-heures dix, puis s'en aller. Le chef allait garer sa petite voiture familiale sur la parking de devant, en faisant de grands gestes pour râler que les gens se garent de plus en plus mal, que les permis sont donnés dans une pochette cadeau, et d'autres encore. Ensuite, il allait passer la porte du bureau, lisser sa veste, saluer Laura, s'arrêter devant la porte vitrée de son bureau pour se recoiffer, puis l'ouvrir et y prendre place.

Ainsi défilaient policiers, gendarmes, personnes et amis, devant le petit bureau de Laura, jusqu'à ce que celle ci éteigne l'écran de son ordinateur à dix-neuf heures vingt, puis prenne sa voiture pour faire le chemin inverse du matin.

Le lendemain, elle pensait que sa journée allait encore être banale, mais pas cette fois. Vers midi cinq, elle reçut un appel. Pas celui du commerçant de la rue Saint Jean, mais celui d'une petite fille.

Point de vue Laura:

-Commissariat d'Ajaccio, bonjour! Que puis-je faire pour vous?

Phrase basique de la secrétaire qui répond au téléphone.

-*B...bon....bonjour, je m'appelle Rose.* dit une petite voix.

J'ai crois d'abord à une mauvaise blague, mais je décide de rester gentille avec cette petite fille.

-Bonjour Rose. Pourquoi tu nous a appelés? Tu as un problème?

-*Heu...* hésita-t-elle. *En fait, oui.* fit-elle. *Ma maman est partie ce matin faire de la plongée avec ma sœur, et elles ne sont toujours pas revenues. Je m'inquiète.*

Je regarde ma montre. Dix-sept heures trente.

-Rose, tu es seule chez toi?

-*Heu... Oui.*

Ah. Elle est seule.

-Ton papa n'est pas avec toi?

-...

-Rose?

-*J'ai plus de papa...*

La boulette.

-Mhhh... Tu habites loin du poste de gendarmerie?

-*Non je crois pas...*

Je peux pas la laisser seule.

-Quel âge as-tu Rose?

-*J'ai douze ans.*

-Est-ce que tes voisins sont là?

-*Non, ils sont en vacances...*

-Et est-ce que tu penses que tu pourrais venir au poste seule?

-*Heu... Oui je pense.*

-Bien. Dans ce cas, tu fermes toutes les fenêtres de chez toi, tu laisses un mot sur une table ou un meuble sur lequel tu écris que tu t'es rendue au poste de gendarmerie d'Ajaccio sur ma demande. Si ta mère appelle, je te ramènerai chez toi. Sinon, tu viendras chez moi pour la nuit. Tu ne peux pas rester seule.