Allow myself to dream

Chapitre 11 - People help people - Partie 2

Lorsqu'Ethan lui jura qu'il allait bien, avant de lui faire faux bond, Cassie se rendit compte qu'elle avait peu de chance de le revoir. C'était douloureux d'imaginer la peine que ressentait son ami sans pouvoir l'aider à la soulager. Elle retourna dans le seul hôpital où elle était utile, la Clinique.

Après avoir fait un tour dans les chambres des patients, Cassie se rendit dans l'espace de surveillance. Elle avait insisté pour rester seule, puisqu'il n'y avait jamais aucune action de toute façon. La brune regardait chaque écran avec attention, mais aussi avec ennui. Une part d'elle aimait l'adrénaline que le procurait son travail avec l'équipe. Alors, quand une alerte sonna, elle ne prévint personne. Elle savait que, même si Dean était trop loin, les autres seraient prêts à l'aider. Cassie voulait leur aide, mais en reconnaissant l'une des personnes sur les caméras, elle préféra ne pas alerter les autres justiciers.

La doctoresse enfila son manteau et attacha ses cheveux pour se libérer totalement le visage. Elle ne pu s'empêcher de contempler avec admiration les costumes des héroïnes de cette cave. Plus jeune, elle regardait sa blouse avec ce même regard admiratif. Mais face aux échecs répétés pour sauver sa sœur, elle s'était si impuissante qu'elle avait cherché une autre façon de sauver le monde. Sans réfléchir plus longuement, elle attrapa le masque d'un des canaris et l'enfila dans le but de dissimuler son identité sur le terrain. En voyant son reflet dans l'une des nombreuses surfaces réfléchissantes, elle vit ce à quoi elle ressemblerait si elle était l'une des héroïnes. Cassie adorait cette idée.

Elle roulait sans la moindre prudence vers la destination d'où provenait le signal. Un méta-humain se trouvait dans cette zone. C'était un de ces énièmes squattes à l'extérieur de la ville où la misère était présente dans chaque recoins. C'était difficile de ne pas ressentir un pincement au cœur en errant ces rues. Surtout qu'en s'y rendant, elle savait exactement qui elle croiserait là-bas. Elle rajusta son masque pour couvrir son identité tout en sachant que le jeune homme la reconnaîtrait. Il l'avait vu plus d'une fois. Cassie entra dans le bâtiment avec la certitude qu'elle se dirigeait vers un danger. Elle ignorait cependant le type de méta-humain qu'elle trouverait à l'intérieur.

Il était là, assis dans la pénombre, tenant son arme de toutes ses forces. La peur crispait la main du jeune homme autour du pistolet. Il refusait d'admettre sa peur en public, mais il n'avait plus personne autour de lui depuis bien longtemps, plus personne devant qui prétendre que tout allait bien. Les fois où Cassie avait croisé son chemin, elle avait lu dans son regard ce qu'il refusait de s'avouer à lui-même. Il était terrorisé. La brune inspecta le bâtiment, puis s'arrêta quand elle fit enfin le garçon. Il était tellement jeune et fin. Comment pouvait-il survivre dans les rues de cette ville ? Ne voyant personne d'autre que lui, elle s'interrogea. L'alarme indiquait un méta, et pourtant le brun était seul. Et si c'était lui ? Et s'il avait des pouvoirs ?

Le sol se remplit d'une substance noire et collante. L'épais liquide commença à monter, envahissant peu à peu la pièce. Cassie observa l'adolescent au loin. Il ne semblait pas voir ce qui se passait, mais peut-être prétendait-il ne rien voir supposa-t-elle. C'était peut-être son imagination qui lui jouait des tours, songea-t-elle ensuite. La flaque pouvait être le simple résultat d'un baril fuyant. Et soudain, le liquide grimpa au mur comme s'il était en vie. Il longea les fenêtres et les couvris entièrement jusqu'à empêcher la lumière d'y passer. Le jeune brun leva la tête. Il remarqua enfin la présence de la substance et celle de Cassie par la même occasion. Elle comprit alors qu'il était complètement innocent. Elle identifia même la nature du liquide ; du pétrole.