La semaine prochaine, nous allons visiter un site archéologique en Égypte...
— Tu écris à Cézar ?
Njeri était debout derrière Ejiro, qui s'était assise à une table de la salle commune pour répondre à son dernier courrier de son correspondant.
— Oui, c'est ça.
— Alors, j'ai l'impression que vous vous parlez souvent, il est sympa ?
— Super ! Il est naturel, pas prise de tête, c'est agréable de parler avec lui. Et il est en septième année, alors il a plein de conseils à me donner pour les cours, c'est plutôt pratique. Et toi, qu'est-ce que ça donne, avec Vitoria ?
— Et bien, elle n'est pas très bavarde. Elle se contente de répondre par "oui" ou "non" à mes questions. Et puis, son anglais est déplorable, je ne comprends pas grand chose.
— Oh, c'est dommage. Cézar aussi fait plein de fautes, mais j'arrive quand même à le comprendre. Et il m'a dit de ne pas hésiter à le corriger, étant donné que je parle cette langue mieux que lui.
— Tu as de la chance. Dis, est-ce que tu veux venir avec Ahmad et moi à Jawanda, après avoir fini d'écrire ta lettre ?
Ejiro posa sa plume sur la table.
— Oui, avec plaisir ! Il faut que je me rachète un scalpel, pour les cours de Botanique, le mien est dans un état déplorable. Oona ne vient pas ?
— Non, elle s'entraîne au Quidditch avec Farida. Elle a trop peur de ne pas être à la hauteur, alors qu'en fait elle est super douée.
— Il va falloir l'aider à booster sa confiance en elle, sourit Ejiro.
— Ça c'est clair. Bon, je te laisse finir, tu me préviens quand on peut y aller ?
— D'accord.
Ejiro se replongea dans sa lettre.
D'après nos professeurs, ce site a accueilli d'importants rites magiques, c'est pour ça que nous allons le visiter. Je t'enverrai des photos, si tu veux !
Et vous, au Brésil, est-ce que vous avez des endroits, comme ça, chargés d'histoire de la magie ? C'est ma matière préférée, et plus tard je voudrais faire un tour du monde pour visiter tous ces lieux particuliers.
Bon, je vais y aller, mes amis m'attendent pour aller à Jawanda (c'est le village sorcier situé dans la vallée, on y descend grâce à un téléphérique ensorcelé).
À bientôt,
Ejiro.La jeune fille relut rapidement sa lettre, puis plia le parchemin et le glissa dans une enveloppe. Elle irait à la volière après son escapade à Jawanda, pour le remettre à Machu Picchu. Comme Ejiro n'avait pas d'oiseau, elle et Cézar s'étaient mis d'accord pour utiliser le perroquet multicolore du brésilien.
Elle rangea la lettre dans son sac et fit signe à Njeri, qui était assise dans un canapé.
— On peut y aller ? s'enquit Njeri.
— Oui, ça y est. Il ne me restera plus qu'à poster la lettre à Cézar.
— Parfait. Ahmad nous attend au départ du téléphérique.
Les jeunes sorcières quittèrent la salle commune et descendirent les escaliers en bavardant. Mais alors qu'elles empruntaient un couloir du troisième étage, elles entendirent des éclats de voix, non loin d'elles.
— Non, je suis désolé, je ne peux pas vous laisser dire ça !
Ejiro se stoppa net, et fit signe à son amie de rester avec elle. La personne qui venait de parler était sans aucun doute le professeur Munashe.
— Réfléchissez, Munashe ! Essayez donc d'envisager un autre point de vue !
La deuxième voix sonnait familière aux oreilles d'Ejiro. C'était une voix féminine, mais elle n'arrivait pas à se rappeler de la personne avec qui elle allait.
— Ce ne serait pas Palesa ? chuchota Njeri.
Son amie plissa les yeux et se concentra sur la conversation.
— Vous me faites peur... Seriez-vous en train d'affirmer que vous comprenez ses motivations ?
— Évidemment, que je les comprends ! Vous ne vous êtes jamais dit que s'il faisait cela, c'était peut-être pour protéger le monde des sorciers ? Notre communauté est en voie d'extinction, vous ne pouvez pas le nier. Imaginez, si un jour la magie venait à disparaître...
Ejiro et Njeri s'échangèrent un regard. Elles ignoraient le sujet de la dispute entre leurs deux professeurs, mais cela semblait être quelque chose d'important.
— Bien sûr, que ce serait horrible que la magie disparaisse, protesta Munashe. Mais cela ne veut pas dire qu'il nous faut adhérer à la cause de ce fou furieux ! Pour une fois, je suis d'accord avec Madame Nkomo, mieux vaut nous tenir éloigné de ce conflit.
— Eji', murmura Njeri. Je crois que c'est de Voldemort qu'ils parlent.
— Tu crois que Palesa pourrait vraiment être du côté de ce mec ?! souffla l'adolescente, ahurie.
— D'après ce qu'elle dit, j'en ai peur...
— Nous tenir éloigné ne servira à rien. Autant prendre parti tout de suite, c'est un problème international ! Si la magie est menacée, alors il faut que nous nous mobilisions tous.
— Mais vous vous entendez, Palesa ?! Vous êtes donc prête à soutenir cet homme, ce mage noir, dans sa conquête du pouvoir, tout cela parce qu'il est pour la suprématie de la communauté des sorciers ? Et encore, quand il parle des sorciers, il entend les sang-purs. Et pendant ce temps, que fait-il aux sorciers nés de parents sans pouvoir ?! Il les pourchasse, les torture, les assassine. Et vous avez vraiment envie de voir une telle personne au pouvoir ?
— Vous ne devriez pas en parler ainsi, Munashe. C'est à cause de gens comme vous que la guerre a éclaté, des gens qui ne se donnaient pas la peine de comprendre.
— Très bien, puisque vous ne semblez pas saisir l'aberration de ce que vous êtes en train de dire, il vaut mieux que nous nous arrêtions là.
Les pas du professeur de Défense contre les forces du mal résonnèrent dans la direction de Njeri et Ejiro. La première entraîna rapidement son amie dans la cachette la plus proche, c'est à dire derrière un placard en bois appuyé contre le mur de pierres. Par chance, lorsqu'il passa devant elles, Munashe semblait trop préoccupé pour les remarquer.
Une fois que le couloir eut retrouvé sa quiétude, les deux jeunes filles se remirent à marcher et descendirent jusqu'à l'entrée de l'école sans dire un mot. Ejiro était encore choquée de ce qu'elle venait d'entendre. Elle n'aurait jamais cru qu'une africaine comme Palesa se serait tournée vers le côté le plus sombre de la communauté sorcière. Elle venait clairement d'afficher sa prise de parti pour la personne qui terrorisait toute l'Angleterre.
Et si les partisans de ce Voldemort pouvaient être n'importe qui, cela voulait dire qu'Oona n'était peut-être pas tout à fait en sécurité, à Uagadou.
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Toutes les nuits ont une fin | fanfiction HP
Fiksi PenggemarEn février 1996, une nouvelle élève arrive à Uagadou pour la fin de ses études. Ejiro Siaré, élève de sixième année, voit la venue de cette étudiante avec optimisme. Après tout cela permettra d'augmenter les échanges avec les autres écoles de sorcel...