Partie 4

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Je bifurquai sur les sentiers du désespoir. Je n'avais jamais cru aux faiseurs de miracle ; force était de constater que Dieu avait doté certains. Les uns l'utilisaient à bon escient, les autres s'en servaient pour la déprédation. Ceux-ci ne croient-ils pas en leur créateur ? Aurait-il oublié qu'un jour viendra ? Ma subite haine envers Issa était-elle naturelle ? Le changement brusque de celui-ci était-il naturel ? À l'instant, tant de questions se bousculaient dans ma tête... J'ouvrais doucement les yeux. La lumière de la pièce dans laquelle je me trouvais m'aveuglait. Trois paires d'yeux me fixaient. Les deux d'effroi, l'autre d'incompréhension. Je me relevai. Tante Diatou s'assit à mes côtés, Belle-mère, en face de moi. Adja était, par contre, sortit du salon, après avoir signalé ma présence à ces dames.

– S'il m'arrive d'entendre de la bouche d'Issa, ce qui vient de se passer, rétorqua belle-mère, je te jure que tu n'auras que tes yeux pour pleurer.

– N'as tu pas assez de vergogne ? Ajouta tante Diatou. Ah, de mes temps, une femme que l'on répudiait gardait toujours sa dignité et retournait chez ses parents.

Je les écoutais parler, trop amusée par la situation qu'autre chose. Elles avaient perdu toute crédibilité devant moi. Désormais, je les voyais comme les femmes qu'elles étaient, méchantes dans le sang. Je crois que je me suis trop laissée faire, il fallait que j'agisse, et pour le reste de mon séjour ici, elles changeront de comportement quoiqu'il se passe.

– Adja, criais je pour que cette dernière se présente.

– Ahan ! Mademoiselle se permet dès chose maintenant, et puis quoi encore, s'écrie tante Diatou.

Je ne lui répondais pas. Adja pénètre le salon et va vers sa mère.

– Tu m'as appelée, man ?

– Non, mais assis toi puisque la stérile a visiblement quelque chose à te dire.

J'avais tellement l'habitude d'entendre ce genre de dénigrement que cela ne me faisait plus aucun effet.

– En effet oui. Je me redresse. Ta Oumy, avant mon mariage avec ton fils, tu n'avais pas caché ta position par rapport à notre relation, au nom de quoi ? Je ne le sais évidemment pas et puisqu'on y est, j'aimerais bien le savoir... Elle voulut parler mais je la coupais. Attend que je finisse, d'accord ? Hum, bref. J'ai laissé passer cinq années et tu pensais que je ne savais rien de ton passé, tu te trompes lourdement belle-maman. Waw, ne me regarde pas avec ces yeux. Je sais tout, tout, et un mot de travers, je n'hésiterai pas à le déballer devant ta fille et tu sais ce que tu risques, n'est-ce pas ? En plus vous faites bien la paire ton idiot de mari et toi. Je suis molle, d'accord. Je suis timide, c'est bien. Mais je crois que vous m'avez assez prise pour une folle ou bien c'est parce que vous croyiez que j'ai les yeux bandés ?

Elle semblait affolée, la pauvre et jetait des coups d'œil à tante Diatou qui ne pipait mot.

– Ta Diatou, dis-je en me tournant vers celle-ci, si...

– C'est bon, j'ai compris, rétorqua-t-elle en me coupant la parole.

– Et toi Adja, puis-je parler de Khadim ?

Elle secoue sa tête de gauche à droite l'air de dire non. Un sourire se dessine sur mon visage. De vraies tapettes, il suffit juste de les chatouiller un peu pour voir leurs vrais visages. Et le pire c'est que je parlais juste en l'air comme ça, je ne savais rien de leur vie sauf pour Adja. J'ai juste dramatisé les choses pour être un peu crédible et j'y suis arrivée. Elles cachaient donc quelque chose ces femmes. Je me levais pour sortir en leur lançant mon plus beau sourire devant leurs airs pantois.

À divorce prèsOù les histoires vivent. Découvrez maintenant