Une réalité imaginaire

Chapitre 5 : Iiona

<< La jouissance joue toujours un faible rôle en comparaison de l'espérance et des regrets ; quoiqu'elle nous promette le charme des souvenirs, la jouissance ne nous occupe guère que pendant sa durée ; tandis que les regrets nous accableraient, si l'espérance ne les accompagnait pas. >>

Paul Thiébault

Je suis allongée sur mon lit, les yeux grands ouverts, encore sous le choc de ce qu'il vient de se passer.

Je me tourne et regarde l'heure inscrite sur mon réveil : 4H26. Il me reste encore quelques heures à dormir, pourtant je n'ai plus sommeil.

Il fait encore nuit noire par ma fenêtre cachée par un rideau transparent. Ma chambre est très silencieuse; je repense alors à mon rêve. Je suis certaine d'avoir rêvé pourtant une petite voix au fond de moi, me dit que ce n'est pas le cas. C'était tellement réel...

Qui était cet homme ? Pourtant avait-il besoin de moi ? En quoi pourrais-je l'aider ? Ces questions restent sans réponses.

Il est aujourd'hui samedi, je devrais faire comme tous les adolescents de mon âge et faire une grande grasse matinée, mais je ne suis pas comme eux. Je suis différente, pour de nombreux domaines d'ailleurs; cependant je n'ai aucun mal à m'adapter au près des autres.

Je me lève, allume la lumière de ma chambre et je réfléchis à ce que je pourrais bien faire jusqu'au lever du soleil. Je me mets de la musique sur mon portable et je saute sur mon lit. Allongée en forme d'étoile de mer, mes pensées reprennent surface.

<< Iiona ?! Que fais-tu donc à cette heure-ci ? Chuchote mon père  surpris, de l'autre coté de la porte.

- Papaaaaa... Tu sais très bien que je fais des insomnies toutes les nuits, pas la peine de me surveiller à chaque fois que tu vois la lumière de ma chambre allumée ! Et toi alors, que fais-tu debout ?

- Je voulais juste aller aux toilettes jeune fille, recouche toi, c'est le weekend profite en pour te reposer.

- Ouais... Ouais... >>

J'éteins la lumière, baisse un peu ma musique, et je me recouche.

Une demie heure plus tard, je me suis rendormis.

Encore ce rêve !?

Je suis dans cette même pièce blanche. Je marche, je me demande si l'homme en noir et toujours là.

<< Monsieur !? Vous êtes toujours là ? Où êtes vous ? Je veux vous aider.. >>

Je m'assoie par terre, assez déçue qu'il n'y est rien d'autre que du banc encore une fois.

Pourquoi n'y aurait-il pas du jaune, du rouge, du bleu...!?

Je voudrais des fleurs, des fleurs colorées..

Je voudrais un banc en bois et un livre..

De la musique aussi..

<< Mais c'est que tu es de bons goûts Iiona ! Crie une voix que je reconnais aussitôt, l'homme en noir.

- Quoi donc ? je lui demande.

- Je suis heureux de voir que tu utilise ce don pour faire de belles choses. Tu aime la couleur à ce que je vois.

- Quel don monsieur ?

- Retourne toi.

Je fais ce qu'il me dit. Je reste bouche bée. Tout ce à quoi je pensais, vient de se réaliser.

Un banc se tient derrière moi, entouré de fleurs, aussi belles les unes que les autres. Et enfin, un livre a été posé au milieu du banc : Les 5 regrets des personnes en fin de vie de Bronnie Ware.

- Ohh.. Je dit de manière impressionnée.

- Vous avez le don de pouvoir faire apparaître ce que vous voulez ici.

- "Vous" ?

- Tu n'es pas seule.. Vous êtes plusieurs comme toi. Tu liras ce livre, il est très révélateur.

- Oui monsieur, je le lirai. En quoi puis-je vous aider...? Lors de notre première rencontre, vous me demandiez de l'aide.

- Oui, effectivement. J'ai d'énormes regrets, des regrets passées. J'ai fais des choses abominables que je voudrais réparer et abandonner, pourtant je n'y arrive pas. Elles restent, chacune d'entres elles, à hanter mon esprit. Je suis mal, terriblement mal, je voudrais tout arrêter. Je ne peux pas le faire seul. J'ai besoin de votre aide à tous les deux, je vous ai choisit. Vous avez vécu chacun des choses similaires et difficiles, vous serait en mesure de m'aider. Je suis certains que vous y arriverai ensemble, vous vous rencontrerez bientôt. Je vous en direz plus au fur et à mesure, afin que vous teniez parole. Je ne veux plus être abandonner, je ne veux plus de mensonges. Les gens disaient qu'ils tenaient à moi, et quelques semaines plus tard ils n'étaient plus présent pour moi. Alors, je veux faire en sorte que vous le soyez toujours pour moi et je serais de même présent pour vous. >>

Mon rêve prends fin à la seconde où mon père ouvre la porte de ma chambre brusquement en me criant de me lever.

<< Debout jeune fille ! Il est 12 h 30 ! Je t'ai dit de te rendormir, mais il y a des limites ! >>