Hilarité

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"Le langage du corps est universel, quoi que l'on fasse, les gestes ont toujours une signification".

Mais pour un corps ensanglanté gisant au sol, ce proverbe n'est pas très adapté. Mary était effondrée, son mari était abattu. Elle ne pensait plus à sa fille, elle était inconsciente, la bouche ouverte mais aucun son n'en ressortait. Sa respiration qui était si forte peu de temps avant, s'était stoppé. Nette. Mary était en apnée et en face d'elle se trouvait une mare de sang. Celui de son mari.

Qui sait ce qui était en train de se produire dans la tête de Mary? Se demandait-elle pourquoi son mari avait-il une arme? Se questionnait-elle sur l'avenir de sa fille? S'imaginait-elle à la place de Peter? Si c'était un rêve, ça aurait été le pire des cauchemars; mais c'était bien la réalité et la pauvre ne fut pas épargnée. Comme si cela ne suffisait pas, la chose qu'elle redoutait le plus se produit. Le téléphone sonna. Sans aucun doute la même personne décrochera, sans aucun doute il la questionnera, sans aucun doute il rigolera et sans aucun doute Mary serait encore plus en état de choc.

La mère de famille avait les yeux remplis de haine, mélangés à de la peur et à une soif de vengeance, le tout noyé par ses larmes de tristesse. Elle leva doucement la tête vers le combiné, la bouche fermée. Son regard était le même que précédemment avec une teinte de rouge donnée par les tâches de sang situées aléatoirement sur la joue. Elle se leva, tremblante, mais ne sut garder l'équilibre. Elle retenta et, s'aidant du mur, arriva jusqu'au téléphone. Elle prit une grosse respiration et décrocha dans la foulée, ne laissant pas l'occasion à son interlocuteur de parler.

"Qu'avez-vous fait ? Que me voulez-vous ? Qui êtes-vous ?"

Et, comme prévu, un ricanement mesquin sortit du combiné mais cette fois, il fut assez court. L'homme ne répondit pas aux questions de Mary et enchaîna dans la foulée.

"Félicitations, tu t'es enfin débarrassée de lui; avec mon aide certes; mais tu t'es libérée de l'emprise de cet homme.

- Vous avez tué mon mari et vous avez ma fille en otage.. Et vous voulez que je vous remercie ?

- Non, ne prends pas cette peine, ta gratitude viendra quand tu sauras qu'il comptait te tuer.

- Vous mentez, vous ne savez rien de lui. vous ignorez tout de moi et vous faites semblant de me connaître depuis longue date. Il m'a dit que vous lui aviez téléphoné aussi !

- Mary, ma chère, explique-moi pourquoi cet homme était armé alors ? Tu étais au courant ? Et entre nous, si je n'étais pas intervenu, à l'heure qu'il est ça aurait été toi le cadavre. Mais je n'ai pas appelé pour jouer les psychologues, tu t'en doutes bien, dit il en ricanant. Non, en réalité je viens te proposer ta fille contre un service. Un dernier. Tu n'entendras plus jamais parler de moi après je te le promets.

- Je vous écoute ".

Lâcha t'elle en essuyant ses larmes, les yeux fixés sur un corps trempé qu'elle avait jadis aimé. Elle avait l'impression d'être coupable de cette situation macabre.

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