LE PRINCE ET LA CHRÉTIENNE

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          Le réveillon du Nouvel An, au-delà des festivités et des traditions, revêt une signification profonde qui nous touche tous d'une manière ou d'une autre.

L'une des raisons pour lesquelles nous l'aimons tant réside sans doute dans cette prise de conscience silencieuse : celle d'avoir été gratifiés de la grâce d'entrer dans une nouvelle année, aussi incertaine soit-elle.

C'est un moment suspendu, un carrefour entre ce qui fut et ce qui sera, où l'on se retourne sur l'année écoulée avec lucidité et parfois même une pointe de nostalgie.

Avons-nous atteint les objectifs que nous nous étions fixés ?

Où avons-nous échoué ?

Qu'avons-nous réellement accompli ?

Avons-nous été suffisamment productifs, suffisamment engagés, suffisamment présents à nous-mêmes et aux autres ?

Mais au-delà de ces considérations matérielles, une autre question s'élève, plus intime, plus essentielle encore :

Quelle a été notre posture face au Divin ?

Pour un chrétien, le réveillon n'est pas seulement un bilan du visible, mais aussi du spirituel.

Avons-nous marché selon la volonté de Dieu, ou nous sommes-nous égarés dans les méandres du doute et des tentations ?

Avons-nous aimé avec justice, servi avec humilité, pardonné avec sincérité ?

Sommes-nous restés ancrés dans la foi malgré les tempêtes, ou avons-nous cédé à la lassitude et aux compromis du monde ?

Il ne s'agit pas seulement d'une introspection, mais d'un dialogue intérieur avec Celui qui nous façonne, une invitation à plonger au plus profond de nous-mêmes pour y sonder les vérités que nous fuyons parfois.

Et puis vient minuit.

Cet instant où, le cœur chargé de souvenirs et d'interrogations, nous entrons dans l'inconnu.

Tout est à écrire, tout est encore possible.

Chaque seconde qui s'écoule après minuit est une offrande, une nouvelle page vierge sur laquelle nous avons le pouvoir d'inscrire une histoire différente, plus belle, plus alignée avec ce que nous sommes appelés à être.

Le réveillon devient alors un instant de bilan, un moment sacré où l'on dépose à l'autel de l'année passée nos joies et nos peines, nos victoires et nos défaites, pour entrer dans l'année nouvelle avec un cœur renouvelé et de nouveaux objectifs.

Mais au-delà de cette introspection, ce qui rend cette nuit unique, ce qui lui donne cette chaleur inimitable, c'est la réunion des âmes sous un même toit.

Le repas de famille, ce moment où tous sont rassemblés autour d'une même table, partageant rires et souvenirs en attendant l'instant fatidique de minuit.

Autour de la table, la lueur tamisée des bougies projetait une douce clarté sur nos visages, illuminant nos sourires et nos regards empreints de réflexion.

L'odeur des plats fraîchement dégustés flottait encore dans l'air, mêlée au parfum du bois légèrement chauffé par la chaleur ambiante.

Maman: Ce que je retiens de cette année, c'est que le Divin ne nous a pas abandonnés. Nous avons traversé des épreuves, des doutes, mais nous terminons cette année dans la paix et la gratitude.

Un sourire vint étirer ses lèvres, et le mien ne tarda pas à lui répondre, écho silencieux d'une reconnaissance partagée.

Autour de nous, chacun livrait son ressenti sur l'année écoulée.