Étranger

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Étranger, quelle est cet étranger dans ma poitrine, cette chose qui saccade ma respiration, qui m'empêche de respirer à plein poumon ? Est-ce un parasite, je ne sais pas, c'est si bizarre. Et si je me concentrais dessus, qu'est-ce que ça donnerait ? Tien donc, ça me pèse sur la poitrine, c'est amusant cette chose. Mon cœur s'accélère, je me demande pourquoi. Pourquoi je sens mon cor si lourd d'un coup, est-ce que c'est cette chose dans ma poitrine, cet étranger qui provoque ça ? J'ai l'impression que ça tente de descendre, comme si ça cherchait à se faire digérer. Je sens comme une chaleur dans ma poitrine, et un nœud dans l'estomac maintenant, qu'est-ce que c'est ? Mes yeux piquent maintenant, je ne comprends pas. Est-ce que mon cor tente de me dire quelque chose ? Je ne comprends pas... Est-ce que mon cor tente de me rappeler ce qui est arrivé hier ? Certainement.

Est si j'oubliai tout ce qu'il y avait autour de moi, pour laisser s'exprimer cet étranger dans ma poitrine. Ça y est, le vide est fait. J'ai l'impression qu'il tente de me rappeler ce que c'est passé hier, que c'est-il donc passé ? Ça y est, je me souviens, c'est par rapport à ça, c'est ça qu'il veut me rappeler. Concentre toi, concentres toi sur ces souvenirs, et concentres toi sur ce que cet étranger te dit. Je me souviens, j'aurais dus être triste, mais je ne l'ai pas été. Je me souviens de la colère qui venait à la place de la douleur, et comment je l'ai laissée s'exprimer sans qu'elle m'atteigne. Je me souviens de cet autre étranger, au nivaux de mon ventre, du stress. Je me souviens de l'indifférence que j'avais face à ces deux sentiments, comme s'ils étaient faux.

Mais, de ce fait, quelle est cette boule au nivaux de mon torse ? Est-ce du stress, comme hier ? Ça y ressemble. Ce pois sur la poitrine, ce noueux au nivaux de l'estomac, c'est tout comme. Mais d'où vient ces yeux qui piquent ? D'où vient cette chaleur au nivaux du torse ? Pourquoi mon cœur bat-il aussi fort ? Et cette fatigue, ce poids qui m'ensevelit ? Je ne comprends pas.

Est-ce, de la tristesse ?

Impossible, j'aurais due la ressentir hier, et ce n'est pas assez violent. Si c'est ça, je devrais pleurer, je devrais me recroqueviller, je devrais avoir mal au cœur, ce qui c'est passé hier est trop grave. Concentre toi plus, va à un endroit où il n'y a personne, peut-être que tes sentiments se libérerons. Me voilà assise. Tien donc, j'ai replié mes jambes contre mon torse, et les est serrées contre moi naturellement. Est-ce ça ? Concentre toi plus sur cet étranger.

Ma respiration ce saccade, mon cœur bat fort, mes yeux ce ferment. Continue, ça va venir. Les peurs reviennent. Mes yeux piques, mon cœur est écrasé. Continu, ça vient. Les larmes apparaissent, et coules sur mes joues. Il est là, cet étranger, ce sentiment ! Une libération, mélangé à de la douleur, et de la tristesse. Continu, ne t'arrête pas, pas trop vite, continu de ressentir !

Le pois s'en va, il part si vite. Reste, ne part pas ! Il s'en va, il s'en va quand même. Si peu de larmes, si peu de temps passé à ressentir ce sentiment. Moins de cinq minutes, moins de cinq minutes à m'être sentie exister. Le vide est de retour, l'indifférence aussi. Était-ce réellement de la tristesse, c'est parti si vite. Il ne me reste que le souvenir, ce souvenir que je tente d'analyser, de revivre. Mais c'est si dur. Je pense qu'aujourd'hui sera un jour de vide, je ne ressens ni peine, ni joie, ni peur, ni stress. Il ne me reste que ce souvenir, ce souvenir pour avoir un semblant de peine. Je ne ressens que l'envie, l'envie de ressentir de-nouveau, de ressentir de-nouveau cet étranger en moi.

Quand elle sera là, peut-être ressentirais-je de-nouveau, c'est elle qui fait naître le plus d'émotion en moi. Peut-être me rendra-t-elle ce stress et cette tristesse qui sont partis si vite. Mais je sais, je sais qu'elle est en colère. Je sais, je sais que plus que la tristesse, elle fera naître en moi l'angoisse. Je ne veux pas de l'angoisse, je préfère tout autre sentiment que celui-ci. Je préfère encore ne rien ressentir, que de ressentir l'angoisse. Ce sentiment, pire que le stress, pire que la peur des autres. Ce sentiment de peur de perdre, de perdre ceux en qui tu tiens, ce qui te font encore te sentir vivant. Je ne veux pas le ressentir. Je ne veux pas de ça, je veux juste ma tristesse. Je veux juste que cet étranger là revienne, rien d'autre.

un étranger intérieurOù les histoires vivent. Découvrez maintenant