2014, année de ma naissance. Bon ok je suis née en 1994, mais ce n'est pas l'arrivée de mon corps sur terre qui t'intéresse, c'est le jour où cet ouf de tortue mangeuse de salade qui sommeillait en moi a éclot. Revenons sur les faits, de l'extérieur, ça m'a pris comme une envie de... femme enceinte. La plupart des gens disent qu'il faut faire un long périple avant de rejoindre la secte des saints mangeurs de carottes, que veux-tu, moi je suis une impulsive. Intérieurement par contre, j'y ai pensé et repensé sans jamais me lancer, plus le temps passait, moins manger des animaux me convenait mais j'étais trop flemmarde et j'aime trop la friture de carpe pour sauter le pas.
Un jour, à 20 ans, la petite normande exilée à Orléans pour ses études que j'étais a sauté le pas. Pouf, plus rien d'animal, du jour au lendemain ! Scientifiquement comment expliquer ce phénomène ? C'est la différence entre le moment où ta mère doit partir en croisade pour que tu manges une bouchée de brocoli et le moment où elle trouve que tu manges beaucoup trop de légumes. Tires-en des leçons, réfléchis-y à deux fois avant de forcer un enfant à manger les épinards de la discorde, tu pourrais vite regretter l'époque du steak frite. A faire à manger c'était si simple à l'époque ! Car n'en déplaise aux végénazis (vegans d'extrême droite), adopter une diet 0% animalmade, au début c'est chiant (on aura tout le temps d'en reparler).
Revenons-en à nos moutons, enfin à nos choux-fleurs pour parler en terme végétal. Au bout de trois jours, mon copain m'a demandé : « t'es vegan ? » j'ai répondu « oui » il m'a dit « ok ». C'est tout, désolé pour les fans de grands moments et les plus fleurs bleues, pas de coming out pour moi. Mes parents, ça a été plus compliqué, ne sachant pas comment leur annoncer j'ai attendu d'être au pied du mur les vacances scolaires suivantes et mon retour en Normandie pour envoyer un texto à ma mère : « On sera là à 18H au fait je suis vegan fait quelque chose que je pourrai manger stp. ». Oui le tact c'est ma grande force. Ca leur a pris deux ans et demi pour comprendre que ce n'était pas qu'une passade et je ne doute pas du fait qu'ils adressent toujours secrètement des prières aux dieux Charal et Lactel pour que j'arrête d'être une chieuse culinaire.
Ce sera tout pour la partie historique. Aux vues de l'équilibre carniste-vegan en France, il y a plus de chances que tu sois omnivore. Il va donc falloir te faire comprendre comment je me suis sentie au début. Clairement à l'intérieur c'est effet redbull garantis ça donne des ailes ! Oups pardon, référence pas très animal-friendly. Disons plutôt que j'ai compris ce qu'à ressenti Simba lorsqu'il a été baptisé par Rafiki au début du Roi Lion (avec toute la savane et la musique en fond). On se sent léger, on a l'impression que notre rapport aux animaux change qu'on entretient une relation privilégiée avec eux. Pourquoi intérieurement uniquement ? Parce que dans les faits je n'ai jamais pu murmurer à l'oreille de Tic et Tac mes deux ratounes. Elles n'ont toujours écouté que la voie de la nourriture. Ma relation nouvelle avec la faune ne m'empêchait pas non plus d'avoir peur qu'elle me grignottent les pieds lorsqu'elle se baladaient librement dans l'appartement.Bref j'avais fait le grand saut dans cette piscine de verdure. Je pensais avoir fait le plus dur, c'est beau l'innocence !
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Le jour où j'ai massacré une carotte
HumorUn livre vegan qui n'est pas moraliste ? Il faut le lire pour le croire !