Lost Memories ~ 𝒶. 𝒶𝓇𝑒𝑜𝓁𝒶

XVIII ter : Retrouvés sur le Pont des Amours

Deux hommes sur un pont, séparés par plusieurs mètres, se regardant fixement, jusqu'à en oublier où il sont et qui ils sont.

Alphonse ne pouvait décrocher son regard de celui de Morvan, et Morvan ne pouvait décrocher sont regard de celui d'Alphonse.

Noir contre vert. Parisien contre breton. Souvenirs retrouvés contre souvenirs accrochés.

Lentement, ils se rapprochèrent. Pas par pas, foulée par foulée, avec l'espoir de se retrouver.

Une fois face à face, ils s'embrassèrent. Alphonse s'en foutait royalement de qui pouvait le voir, et Morvan niquait respectueusement les mères des homophobes qui trainaient par là.
Ils s'embrassaient comme ci la fin du monde était pour demain, et que seul l'instant présent compte.

Choque des sentiments, nouveaux découverts contre vieux restés.

Après de longues minutes, ils se détachèrent, et prirent la peine de vraiment se dévisager, se voyant de nouveaux.

Silence empereur de deux regards, se détaillent comme si demain était trop tard.

Aucun des deux ne savaient quoi dire ou faire, et c'est naturellement que le gardien et le photographe sortirent en même temps : « Tu m'as manqué, tellement manqué ! »

De nouveaux noir contre vert, mais cette fois plus doux.

Le numéro seize passa son bras sur les épaules d'Arzel, et le dirigea vers le banc le plus proche. Là-bas, ils prirent la décision de se promener dans un parc voisin.

Deux être appréciant la chaleur de l'autre, main dans la main et rien dans l'autre.

Chacun s'était imaginé la situation différaient que celle-ci, où ils ne se tenaient pas la main et ne se regardaient pas d'un air amoureux. Au fond d'eux, ils ne voulaient pas aborder un sujet en particulier, mais ils savaient qu'ils allaient devoir le faire.

Deux âmes firent le tour d'un carré de gazon où des enfants courraient après un ballon, toujours infatigables.

Alphonse et Morvan s'assirent sur un banc, et regardèrent en souriant les gosses. Ils ne disaient rien, se sentant nostalgiques.

Un gardien et un photographe avec des cœurs et sentiments délicatement et d'une manière complexe entrelacés.

Areola comptait les secondes jusqu'au moment où le breton allait lui poser une question, car c'était inévitable, et se tendit quand Arzel se décolla de lui pour lui faire face.

Quand deux âmes longtemps séparées se retrouvent, comment l'histoire va-t-elle se terminer ?