Chapitre 9

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Une estrade fût installée dans le jardin afin que le Prince annonce celle qu’il avait choisi pour épouse. Il était prévu qu’Anne et Alexander partent l’après-midi même. Alexander avait souhaité connaître “celle qui allait supporter les caprices du Dauphin”. Le soleil était déjà haut et l’atmosphère était étouffante. Des serviteurs tenaient des ombrelles au dessus des princesses pour que le soleil n’abîme pas leur teint de porcelaine pour les unes et par simple courtoisie pour les autres. Toutes les prétendantes trépignaient d’impatience  et murmuraient à leurs voisines qui selon elles seraient l’heureuse élue.

Lorsque Amédée monta sur l’estrade le brouhaha fit place au silence. Le prince semblait prendre plaisir à être au centre de l’attention car il gardait le silence et regardait la foule amassé devant lui avec un sourir satisfait. Il rompit le silence avec un long discours qui remerciait les prétendantes d’avoirs fait le déplacement, qu’après de nombreuses réflexions il avait enfin choisit celle qui remplacerait sa défunte épouse. L’annonce rafraîchit l'atmosphère étouffante.

- Halona De Topazos veuillez me rejoindre sur l’estrade je vous pris. Ordonna le Prince

Des murmures consternés formèrent un brouhaha. Tous, serviteurs y compris cherchèrent qui était la personne désignée. Anne chercha Alexander du regard mais ne le trouva pas. Elle s’avança donc vers l’estrade d’un pas hésitant. Tous la laissèrent passer en se demanda qui elle était et pour quelle raison le prince l’avait choisi. Elle. l’étrangère venu d’un pays inconnu. Dans quoi me suis-je encore fourré ? se répétait Anne en s’approchant du Prince. Chaques foulés étaient plus lourde que la précédente et chaques regards étaient une le maillon de la chaîne qui se resserrait autour d’elle. Dans quoi me suis-je encore fourré ? Le prince la fixait avec un petit sourir satisfait. Il lui tendis la main ou plutôt s’en empara. Anne regarda la foule qui applaudissait par politesse mais certaines affichaient de la colère sur leur visage, d’autres de la surprises et quelques unes semblaient soulagées.

Le prince annonça que la cérémonie aurait lieu le lendemain et que toutes les personnes présentes étaient conviées.   

Les princesses se dispersèrent rapidement. Certaines hurlèrent à leurs serviteurs de se préparer à partir. Les autres retournèrent vaquer à leurs occupations.

Anne retourna très rapidement dans sa chambre. Son corps était secoué de spasmes violents. Alexander la rejoint peu de temps après le sourire aux lèvres.

- Princesse ? comment...

- Ne m'appelle plus jamais princesse ! Hurla-t-elle, j’ai rien demandé ! Pourquoi as-tu voulu rester aussi longtemps ? Tu savais qu’il le choisirait, c’est ça ?

- Anne...

Il tenta de la prendre dans ses bras mais elle recula. Son visage était déformé par la colère. Le jeune capitaine cherchait ses mots. Anne le somma de répondre. Alexander murmura des excuses avant de sortir. La futur mariée s’affala sur son lit pour y laisser s’échapper sa peine. Elle se sentait trahi, piégée par celui en qui elle avait toute confiance.

Anne finit par s’endormir. Rosalina, la servante chargée de s’occuper de de la jeune femme, la réveilla en fin de matinée afin de l’aider à se préparer pour le dîner. Anne aimait bien Rosalina. Elle était assez discrète, pas très bavarde et surtout, elle ne posait pas beaucoup de question. Comparé à Alexander, ses gestes étaient délicats, professionnelle et faisait tout pour ne pas faire mal à la “princesse”

Anne fut la dernière à entrer dans la salle, toutes les personnes présentes tournèrent la tête vers elle au moment où elle posa un pied dans la salle. Il ne restait qu’une place de libre, à la droite du prince. Elle s’y installa sous le regard insistant des convives qui ne reprirent leur discution qu’au moment où la futur mariée fut à sa place. Le prince tenta de faire la conversation mais son interlocutrice ne donnait que des réponse brèves. Ce repas lui parut plus long que les précédents. Elle fut l’une des première à quitter la table. La jeune femme passa son après-midi recluse dans sa chambre à chercher un moyen de se sortir de ce pétrin. Cependant la seule personne qui posait l’aider était Alexander, autrement dit la personne qui l’avait trahit.

On frappa à sa porte.

- Je te trouve enfin ! s’exclama une petite voix.

- Qu’est-ce que tu fais ici Yaël ? demanda Anne en reconnaissant la voix du jeune mousse.

- J’ai fini toutes mes tâches donc je t’ai cherché c’est Alexander qui m’a dit que je te trouverai ici, répondit-il.

- Je vois... rétorqua la jeune femme pensive

- J’ai entendu la nouvelle... ça… ça veut dire que tu vas rester ici ? Ou c’était prévu depuis le début ? l’interrogea-t-il

- Je ferai tout pour partir d’ici rapidement !

Le jeune garçon la prit dans ses bras. Elle fit de même. Bien qu’il n’était pas beaucoup plus jeune qu’elle, il était encore un enfant et ne comprenait pas toute la complexité de l’histoire qui se déroulait.  Alexander avait-il réellement l’intention de l'abandonner ? Savait-il que le Prince allait la choisir ? Pourquoi le Prince l’avait-il choisi ? Comment Alexander allait-il fait pour partir ? Tant de questions sans réponses se bousculaient dans sa tête.

On frappa à nouveau à la porte. Rosalina entra et s’excusa. Elle gronda Yaël quand elle le vit et l’envoya dans la cuisine. Elle demanda à la princesse si elle souhaitait qu’elle revienne plus tard. Anne lui répondit que cela était inutile et qu’elle pouvait faire son travail. Elle la regarda faire et lui proposa son aide, avant de se rappeler que ce n’était pas son rôle. Rosalina fut abasourdi et s’empressa de décliner la proposition.

Pour éviter de nouveaux faux pas la jeune femme sortit pour explorer le château jusqu’au souper.

Pendant ses recherches elle tomba sur Rosalina et un homme. Elle pensa d’abord qu’il s’agissait d’un autre domestique mais en s’approchant elle reconnu la voix d’Alexander. Ce dernier prit Rosalina dans ses bras pour en lui déclarant toute l’affection qu’il avait pour elle. Elle le lui rendit en l’appelant “irmão”. Anne n'en croyait ni ses yeux ni ses oreilles. Était-ce pour elle qu’il avait décidé de l’abonner ?

Elle s’en alla en marchant rapidement, ne pouvant courir à cause de ses chaussures et sa robe. Elle trébucha et faillit chute dans les escaliers mais se rattrapa juste à temps. Sa main s’érafla sur la rambarde et son genoux gauche se cogna contre une marche. La douleur ne l’empêcha cependant pas à rejoindre l’étage où elle rencontra son futur époux.

- Que se passe-t-il ma chère ? Demanda-t-il d’un ton faussement inquiet. Vous êtes toute essoufflée.

- Je suis juste un peu fatiguée je comptais regagner ma chambre. Répondit-elle avant de tourner les talons

- Très bien, souhaitez-vous que je vous accompagne ?

- Non, cela ne sera pas nécessaire.

Il n'insista pas mais pria une servante qui passait par là de raccompagner la jeune femme dans sa chambre et de s’assurer qu'elle ne manquerai de rien. Par le plus grand des hasards, il s’agissait de Rosalina qui s’en allait nettoyer une chambre à cet étage. Anne bouillait intérieurement et s’empressa de congédié celle qu’elle considérait comme une rivale. Elle nettoya elle-même les légères plaies qu’elle avait à la main et s'occupa jusqu'au lendemain.

La prison d'ÉmeraudeOù les histoires vivent. Découvrez maintenant