Chapitre 7 - Le fils presque parfait

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"Qu'est ce que la vie ? C'est l'éclat d'une luciole dans la nuit. C'est le souffle d'un bison en hiver. C'est la petite ombre qui court dans l'herbe et se perd au coucher du soleil."
Crowfoot (chef des Blackfeet)

Jayden

Lila marchait devant moi, j'observai son allure gracieuse et son joli déhanché. Je ne valais pas mieux que n'importe quel mec. Et malgré cette pensée mes yeux ne quittaient pas son corps. Bien sûr, mon téléphone vibra à ce moment-là dans ma poche et mit fin à ce joli aparté. Je montai à côté de mon caddie préféré, sachant que je n'en avais jamais eu auparavant. Je refusais toujours qu'une personne puisse me suivre, pour porter mes affaires. Le golf était vraiment un moment pour moi, le moyen de couper avec le reste du monde, tout comme mes instants sur un voilier. 

Je n'avais pas osé avouer à Lila, que mon grand-père paternel possédait une part du « Double Arrow Lodge ». À l'époque ses amis de la finance lui avaient vendu la chose comme : «  allier business et plaisir ». Bingo, ils avaient à ce jour trois domaines. J'adorai passer le dimanche matin avec lui et mon père, plus j'avançai en âge et plus son propre fils le battait ce qui était très drôle. Papy jouait de mauvaise foi pour expliquer ses échecs.  Le seul regret de mon grand-père était qu'aucun de ses jumeaux n'ait voulu devenir directeur de l'un de ses clubs. Il pensait pouvoir nous convaincre avec Hugo, mais mon cousin savourait sa vie parisienne et personnellement j'avais choisi de devenir médecin où la médecine m'avait choisi. La frontière était vraiment mince. 

Voir le prénom d'Hugo apparaître sur l'écran me fit sourire. Il ne lâcherait rien. L'heure ne le dérangerait absolument pas, il venait sûrement de rentrer de soirée. Non accompagné, s'il daignait appeler. 

– Hé cousin ! Alors quoi de neuf à Seeley Lake ?

– Rien de plus depuis deux jours Hugo.

Je jetai un œil vers Lila. Elle conduisait en fixant le petit chemin nous menant au début de parcours. Ou de notre long, très long parcours devait-elle penser. 

– Désolé, murmurai-je à son intention.

Elle me regarda rapidement.

– Pas de problème.

Ok ! Bon, de toute façon elle n'avait pas envie de faire la causette. 

– À qui tu parles, c'est une fille ? Lila ? Je dérange peut-être, vous êtes au trou 18, s'excita mon cousin.

– À vrai dire, on en part et on se dirige vers le trou numéro 1.

– Oh ! Mon coquin ! Tu m'impressionnes Bro, un vrai Bennett.

Mon cousin s'imaginait déjà tout un scénario, avec une fin aux petits oignons. La prochaine fois qu'il s'interrogera sur sa future carrière, je lui suggérerai réalisateur. 

– Le vrai Bennett a mangé un cookie dans l'herbe, pesta Lila, assez fort pour que mon interlocuteur l'entende. Tu devrais régler le son de ton portable, si tu ne veux partager ta fausse vie intime.

Hugo était hilare. Merde ! Ces deux-là allaient me rendre dingue. Et elle réussit à me clouer le bec.

– Lila épouse-moi ! Je suis le meilleur de la famille, hurla mon foutu cousin.

– Je vois que la modestie est dans vos gènes.

– Fais attention mec, Miss Bradley ne mord pas, elle frappe direct, plaisantai-je à mon tour. Et elle a un petit copain...

Il ne me laissa pas finir et reprit son sérieux.

– Bradley ? Merde, Jayden qu'est-ce que tu fous ? souffla-t-il.

Cette vie et celle d'après... Tome 2 (Premier Jet) Où les histoires vivent. Découvrez maintenant