C'est une chute. Une chute sans fin. Elle tombe, lente, seule, mortifiée. Elle glisse le long de parois parfois indescriptibles, inconcevables, imperceptibles. Alice. À la clé, le pays des merveilles? Elle n'y pense plus. Elle chute. Tourbillon infernal. Voilà qu'elle s'accroche; une prise, puis deux. Si elle continue, elle regagnera la surface. La surface, c'est devenu trop idyllique, trop utopique. Le bonheur, se dit-elle? Plus de larmes, plus de cris, plus de lames lacérant son cœur meurtri. Une pierre. Crac. Plus de prise. La chute reprends son court. Routine. Elle a l'habitude. Mais alors pourquoi pleure-t-elle? Temps mort, stand-bye; espérons que le temps s'arrête. Embrasse ses lèvres salées par ses pleurs, libère-la de ces affreux démons, jeune héros, si tu l'oses. Elle ne demande qu'à être aimée. Elle ne demande qu'à être sauvée. Ne la regarde pas, ou peut être que si. Orphée et Eurydice. Lapin, soit gentil, offre-lui du temps, elle peut encore s'en sortir, le tourbillon prendra fin. Ou accélère sa chute. Qui sait, l'arrivée sera probablement plus douce que le départ?
