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« Bruxelles city, 22 juillet 2019 »
Je ne sais pas à quel moment j'ai commencé à te perdre, ni comment tout cela s'est passé pour qu'aujourd'hui on se dise adieu. La seule chose que je ressens c'est ton absence, et toute une vague de sentiments.
Peut-être que je ne t'ai pas perdu, mais que mes sentiments se sont éloignés à cause de circonstances que je ne suis toujours pas parvenu à comprendre et à déchiffrer.
Je ne comprends pas comment la chaleur peut se transformer en froid glacial, en seulement quelques instants.
Lorsque l'on perd quelqu'un ou que l'on se déconnecte d'une personne, un vide insondable se forme à l'intérieur de notre corps.
Cette personne étant ce qu'elle est, elle est unique et ne pourra jamais être remplacée. C'est exactement ce qui m'arrive avec toi. Il me reste tellement de choses à faire, tellement de choses à te dire. Mais lorsque je te vois face à moi, un nœud se forme dans ma gorge et je ne parviens plus à trouver mes mots.
Comme tu es parti, je n'ai pas pu garder la promesse que je m'étais faite d'unir ma vie à la tienne pour que l'on puisse faire le grand voyage ensemble.
J'aimerais te remercier de m'avoir accompagné, de m'avoir appris tant de choses et de m'avoir permis de découvrir le monde avec toi.
Une chose est sûre, c'est que tu as fait de moi une bien meilleure personne. Grâce à toi j'ai pu commencer à me découvrir et à entrer en contact avec moi-même de manière différente. Et cette faculté a une valeur inestimable.
Je ne te l'ai peut-être jamais dit...
Les choses que je ne t'ai jamais dites sont celles que je n'ai jamais pu exprimer à travers des mots.
Les choses relatives aux sentiments, à l'amour, à la tendresse et à la nostalgie, que je ressens au plus profond de moi-même.
Je te dis aujourd'hui toutes ces choses que je ne t'ai jamais dites, mais que tu connaissais et que tu respectais.
Parce que même si nous ne sommes pas toujours semblables, tu es la personne la plus importante qu'il m'ait été donné de connaître, la plus sincère et la plus authentique.
Nous avons parcouru ensemble des chemins de traverse et des autoroutes, parce que nous avons bâti notre histoire sur nos émotions véritables.
Nous avons appris que l'amour fraternel n'est pas qu'un sentiment, c'est comme une sorte d'explosion interne qui nous amène à découvrir l'essence de la personne qui sait vous regarder dans les yeux et vous parler dans le silence.
Nous avons parlé le même langage pendant des années, mais j'ai fini par ne plus le comprendre. C'est pour cette raison qu'aujourd'hui, envers toi je m'excuse.
Mais jamais je ne t'oublierai. Tu fais partie de moi, de mon histoire, de ma vie et de mon être.
En moi, il y a un bout de toi, et je suppose qu'en toi, il y a quelque chose de moi.
Peut-être que nous ne continuerons pas notre chemin ensemble, mais il a été si bon et si authentique, si sincère et si bienveillant, que tu seras toujours quelqu'un d'important dans ma vie, mon point d'inflexion.
Et même si c'est une lettre d'adieu que je t'envoie, je ne préfère pas la terminer en te disant au revoir, car c'est quelque chose qui m'est impossible.
Tu m'as donné tellement d'amour que j'emporte aujourd'hui avec moi.
Je t'en laisse, moi aussi, enveloppé dans le creux de cette lettre.
À toi mon tendre frère Nîzar, repose toi à jamais dans ton sommeil éternel.
Je me relève du sol et lance un dernier regard à sa tombe, sa mort me rend tellement meurtris.
Il vit dans un monde meilleur aujourd'hui. Ce qui est sûr et l'a toujours été c'est qu'Il ira au Paradis et J'irais en Enfer.
