Chapitre 2

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Il commence déjà à faire tard, et je regagne la maison, sans trop savoir ce qui m'attends.

Je rentre dans la maison que je trouve ouverte. Évidemment, déjà que mes parents et ma soeur soient rentrés, cela m'étonne moins. J'arrive au grand salon, où je vois mon père assis à sa place préférée, ma mère également, et ma soeur allongée et scotchée sur son téléphone.

- Bonsoir. Je dis en passant.
- Reste là. Me dit ma mère.
- Ça y est, ça recommence pour une soirée pourrie. Je me dis sur la défensive.
- T'as dit quelque chose ?
- Qui ça ? Même pas.

Je constate alors que Wendy me regardait d'où elle était, avec un sourire. Je me rappelle de ce qu'elle m'avait dit ce matin. Et je lui fais un clin d'œil comme pour la calmer un peu.

- Alors c'est sur mes esprits que tu veux jouer ?
- C'est quoi le problème en fait ?
- Mon problème ce que tu te joues de moi.
- Comment ça maman ?
- Ne parles pas quand je te parle.
- Okay.
- Pourquoi tu rentres en retard ?

Sérieux! Elle va pas me prendre la tête parce que je suis légèrement en retard.

- C'est à toi que je m'adresse.
- Tu m'as dit de ne pas parler...
- Que quand je le veux. Grogne-t-elle.
- Et si je ne veux pas alors ?
- T'auras affaire à moi.
- Bah c'est pas la peine, je l'ai déjà.
- C'est à dire ?
- Rien.

C'est alors qu'elle s'énerve et m'en colle une sur ma joue. Je ne dis rien. J'essaie du mieux que je peux de calmer mes esprits.

- C'est bon ? Je peux partir ?
- Je n'ai pas fini. Et tu te tais...

J'aime pas les ordres, et elle le sait très bien. Si je suis têtu comme cela, c'est bien à cause d'elle. Hélas, c'est sa méthode pour me faire comprendre les choses.

Je n'entendis plus rien ensuite de tout ce qu'elle dit après. Mais j'étais toujours là, debout devant elle. L'air rêveur, perdu dans mes pensées, perdu dans cette répétition des faits, et qui a toujours tendance à me causer du tort.

Elle parle ainsi pendant des bonnes minutes. Elle ne manque jamais d'occasions pour se mettre en colère contre moi. Que dois-je faire? Lui rendre la monnaie de sa pièce? Ou m'exécuter malgré moi? Mille et une questions je me posais dans moins d'une seconde. Parmi lesquelles, celle de savoir si vraiment j'étais son fils.

- ... alors tu le fais ou non ?  Me demande-t-elle.

La main gardée sur ma joue rougie, je n'ose lui demander de répéter ce qu'elle me veut. Puisque je n'ai même pas entendu ce qu'elle me demandait, je monte les escaliers pour retrouver ma chambre.

- Attends. Me dit mon père.

Je l'attends justement me dire ce qu'il veut. Et depuis il ne parle pas.

- Je peux savoir ce comportement étrange que tu affiches ?
- Avec ?
- Ta mère.
- Tu ne te demandes pas pourquoi cela n'est pas étrange avec toi ? Juste avec elle ?
- C'est moi qui pose les questions. Pas le contraire.
- Et bien c'est étrange quand elle veut que ce soit le cas.

Je remonte alors après avoir donné ma dernière réponse. Je peux plus supporter tout ça, mais je peux bien entendre ma mère crier derrière moi.

- Voilà ! Tu lui parles, et il s'en va. Quel effronté !

Je me contente de garder ma bonne humeur jusque là (ironie bien sûr). Je me dis bien qu'elle va arrêter un jour ou l'autre. Mais quand j'en peux plus, je laisse simplement couler mes larmes.

Arrivé dans ma chambre, je prends le soin de fermer la porte à deux tours, et je me laisse effondrer juste derrière. J'entends quelqu'un derrière ma porte. C'est mon père. Mais je ne veux pas lui parler. Ça ne va rien changer.

Il frappe à la porte aussi bien qu'il le peut. Mais n'ose défoncer la porte. Il crie aussi mais je reste toujours là sans lui ouvrir la porte. Je ne veux pas lui parler c'est tout, ni à quelqu'un d'autre d'ailleurs. Si quelqu'un a raison ici, c'est toujours maman. Autant en rester là.

Je monte sur mon lit, et je pense qu'il me faut du repos. Même si je n'ai pas trop sommeil en ce moment. C'est un peu plus tard que Wendy vient frapper à ma porte.

- Kelly, ouvre ! C'est moi.

Je descends de mon lit, et je vais la retrouver.

- Tu n'as même pas pris ton repas ce soir, et je ne sais pas si tu as mangé quelque chose.
- Non je n'ai pas mangé. Et je n'ai pas faim non plus.
- Tu devrais mettre quelque chose dans ton estomac, ce sera mieux pour toi.
- Comme tu le dis, pff... Mets ça là, je mangerai plus tard. Je n'ai pas faim maintenant.

Elle dépose le plateau qu'elle détenait entre ses mains sur mon petit bureau, et reviens près de moi à la porte.

- Surtout ne dors pas avant de manger.
- Ok chef.
- Si tu veux quelque chose tu me fais juste signe.
- T'inquiète pas.

Un autre bisou sur ma joue, et elle s'en va. Je sais que je peux compter sur elle. Sa chambre est juste à côté de la mienne, donc elle peux facilement m'écouter si j'ai besoin d'elle.

Effectivement je n'ai pas faim. Mais je mange quand même pour satisfaire ma Wendy. Je suis déjà assez fatigué comme ça pour une journée de rentrée. Eh bien ça commence bien: avec des ennuis comme toujours. J'essaie de me rappeler du film d'aujourd'hui, et je m'en dors aussi vite.

***

Le matin, venu. Je n'ai pas envie de voir ma mère, et repartir pour une dispute encore une fois comme tous les autres matins. J'ai alors deux choix. Soit sortir avant tout le monde, pour ne voir personne évidemment, soit alors je reste sortir après tout le monde pour être légèrement en retard aux cours.

D'autant plus que la fatigue de la nuit dernière a encore des effets sur moi, j'opte pour le deuxième choix. Comme ça j'aurai à profiter un tout petit peu de mon sommeil.

Je décide donc de me lever à 7h et demie. Les cours débutent à 8h. J'ai moins de temps alors je préfère me mettre sur pieds directement. Sur mon portable, je trouve un sms non lu.

De: Wendy

==> Tu ne t'es pas réveillé avant et je suis parti sans te déranger. J'espère que t'as mangé ton repas hier soir.

Mais cette fille s'inquiète vraiment trop pour moi. Au moins elle.

==> C'est bon, je l'avais déjà pris.
==> C'est pas faux j'espère.
==> T'inquiète pas. Bisou.
==> Bisou.

En vrai, ce n'est qu'avec elle que je me sens être moi. Être aimé et considéré dans ma société. Elle vaut beaucoup pour moi, raison pour laquelle je l'appelle si souvent ma Wendy.

Je prends une douche le plus rapidement possible. Je me rhabille en optant pour un slim noir, un polo blanc, et un débardeur noir dessus. Il fait beau ce matin j'ai remarqué.

Je vais à la cuisine rincer le plateau que Wendy m'a remis hier soir. Et prendre aussi mon bol de céréales. C'est en entrant que je remarque quelque chose à quoi je m'attendais le moins.

HORIZONOù les histoires vivent. Découvrez maintenant