L'avion pour Nice avait atterri en fin d'après-midi dans la ville du Sud. En arrivant, les joueurs avaient formé des binômes pour les chambres de l'hôtel car le match ne se déroulerait que le lendemain.
Voyant la détresse dans les yeux de son ami, Thilo s'avança vers Maxim.
-Qu'est-ce que t'as ?
-Je sais pas avec qui me mettre dans la chambre. Normalement je serais allé avec Drax mais vu le regard que Kimpembe m'a lancé, je préfère pas lui demander...
-Tu peux venir avec moi si tu veux. D'habitude j'aime être seul mais si c'est pour aider un ami.
-Oh tu me sauves la vie hermanito !
Ce surnom avait toujours eu le don de le faire rire mais pas ce soir. Plus jamais d'ailleurs. Parce que Thilo ne voulait plus être considéré comme un simple petit frère, un coéquipier, un homme plus jeune qui avait encore du chemin à faire, une ancienne connaissance ou juste un ami.
Lorsque Maxim est arrivé au PSG, quelques semaines après Thilo, ce dernier se rappela instantanément de la première fois où il l'avait rencontré...
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Flashback-Salut, je suis Maxim !
-Thilo... Avait répondu le plus jeune, se perdant dans le visage parfait de son interlocuteur.
Le plus grand passa sa main dans le dos du plus petit, faisant de légers mouvements circulaires au passage qui provoquèrent des picotements dans tout le corps du nouveau défenseur.
-Je suis suis sûr que tu vas te plaire ici. Et si jamais t'as des question, tu sais où me trouver !
À ces mots, il lui fit un clin d'œil et le cœur de Thilo chavira en un rien de temps.
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Les années qui suivirent à Schalke en compagnie de Maxim fut les plus belles de sa vie. Ses capacités et ses performances augmentaient de jour en jour ainsi que sa musculature qui se développait rapidement.
Évidemment, le plus jeune connaissait la cause de sa motivation et de son acharnement dans le travail: Eric Maxim Choupo Moting, cet homme de sept ans son aîné, un jeu a couper le souffle, un physique avantageux et un modèle de réussite.
La seule ombre au tableau était sa femme... La première fois que Thilo l'avait rencontré il l'avait trouvé extrêmement belle et regrettait presque d'avoir des sentiments pour son mari.
Alors le revoir à Paris après tout ce temps était comme une magnifique surprise empoisonnée, un doux cercle vicieux dans lequel il savait qu'il replongerait la tête la première.
Arrivé dans la chambre, les deux Parisiens se changèrent dos à dos en continuant de converser.
-Comment ça se fait que t'es venu à Paris ?
-C'est compliqué. J'avais beaucoup de raison de venir dans ce club donc quand Thomas m'a appelé, je n'ai pas pu refuser.
-C'était quoi ces raisons ?
-Tout d'abord j'aime le club, ses joueurs et ses supporters. Et ensuite je voulais venir parce que...
Thilo qui attendait patiemment la suite, se retourna vers l'attaquant pour l'obliger à continuer sa phrase, toujours son t-shirt dans la main.
Lorsqu'il lui fit face, il fut étonné de voir l'attaquant complètement bloqué sur son corps. Il le détaillait, centimètre par centimètre comme pour s'imprégner de son image.
-T'as tellement changé... Reprit le plus vieux alors qu'il se reconcentra sur le visage de Thilo.
Le défenseur énormément gêné se retourna instantanément pour chasser les pensées qui se bousculaient dans sa tête.
-T'avais pas fini ta phrase, reprit l'Allemand tremblant.
Finalement Thilo senti des mains chaudes, passait de ses épaules jusqu'au creux de ses reins pour ensuite s'arrêta sur ses hanches.
Par réflexe, le défenseur ferma les yeux, appréciant les douces caresses qu'on lui procurait.
Maxim le retourna finalement face à lui, le surplombant de quelques centimètres, toujours ses mains posées sur le magnifique corps du défenseur qui s'offrait à lui.
-Pourquoi t'es venu ?
Le numéro 4 essayait de se donner du courage, de changer le ton de sa voix pour paraître plus confiant mais c'était raté.
-Pour toi.
Le plus jeune ne savait pas par où commencer et bégayé en s'apercevant que les mains de son aîné étaient toujours en contact avec son corps.
Il ferma les yeux, refoulant ses instincts primaires qui lui dictaient de faire des choses qui signifiaient beaucoup trop pour lui.
-Je peux pas. Je ne suis pas gay et tu as un fils toi ! C'était une mauvaise idée, tu... Tu ferais mieux de partir dans une autre chambre. Excuse moi...
-Thilo je suis désolé, laisse-moi m'expliquer au moins !
Le défenseur se dégagea de son emprise et conduisa son coéquipier jusqu'à la sortie, le poussant quasiment.
-Si j'avais su ! Thilo, non attend !
Et il ferma la porte derrière son coéquipier, déversant les larmes qu'il avait essayé de contenir depuis bien trop longtemps.
-C'est pas contre toi. Murmura le plus petit en se laissant glisser contre la porte blanche de l'hôtel.
Il s'en voulait d'aimer son coéquipier, un homme marié, un père, c'est donc pour se punir qu'il faisait tout ça. Pour ne plus ressentir ce qu'il avait éprouvé pendant trop longtemps.