Les sourcils de Nam Joon se froncèrent et je réalisai que ce que je venais de dire était complètement contradictoire. Bien sûr que ça n'allait pas. Qui pouvait bien se porter après avoir craché du sang ?
ㅡOn devrait aller à l'infirmerie, non ? questionna Jung Kook qui s'était accroupi auprès de moi.
Je réagis au quart de tour.
Il était hors de question que je remette les pieds là-dedans avant un moment.ㅡNon, non. Pas l'infirmerie. Est-ce que... Est-ce que quelqu'un à des mouchoirs ?
Le regard de Seok Jin dévia automatiquement vers Ji Min.
ㅡJi Min, t'en as, non ?
Comme si une bulle qui l'immobilisait venait d'éclater, il passa sa main dans une poche de son sac et en ressortit un petit paquet pour le tendre à Seok Jin. Ses mains tremblaient.
ㅡTiens..
ㅡMais mec, tu le fais exprès ? C'est elle qui en a besoin, pas moi.
Confus, il se retourna machinalement vers moi et me tendit l'emballage que j'attrapai sans rechigner. S'ensuivit l'un des moments les plus perturbants de ma vie où je tentais de racler ma gorge pour me débarrasser du sang resté au fond. Une bonne grosse honte. Prenant une grande bouffée d'air, je passai ensuite deux autres mouchoirs sur la flaque rougeâtre et, enfin, me relevai avec l'aide de Jung Kook.
ㅡMerci.. balbutiai-je à Jung Kook en retirant son bras de mon épaule. Je vais aller aux toilettes. Aller sans moi chez le proviseur.
Je leur laissai à peine le temps de me répondre que je partis en courant vers le cabinet le plus proche.
C'était idiot, débile, et je n'aurais même pas su expliquer pourquoi, mais les larmes coulaient d'elles-mêmes, sans que je ne puisse les retenir."Kim Seul Mi la forte tête". Tu parles.
Plus je me mirais dans la grande glace des toilettes, plus je me trouvais pathétique.Je reniflai doucement avant de commencer à me rincer la bouche. Gênée par mes cheveux, je sortis une pince de mon sac pour dégager mon visage. Mes yeux se rivèrent sur une tâche de sang mi-sèche au coin de ma lèvre que je m'empressai de gommer.
D'où pouvait provenir une telle source de sang, d'ailleurs ? Et pourquoi maintenant ?
Je n'étais pas vraiment du genre scientifique, mais je savais tout de même que ça n'était pas un très bon présage - pour ne pas dire que c'était carrément inquiétant.Je me penchai vers le lavabo pour rincer ma bouche. Comme tout le monde, sans doute, je m'étais demandée suite à cela si je n'avais pas une maladie incurable qui avait décidé de présenter ses symptômes maintenant.
La douleur était toujours vive dans ma gorge, mais toute trace de sang en était désormais chassée. Je confrontai à nouveau mon reflet et fronçai les sourcils. Non non. Ça ne pouvait pas être une maladie incurable. J'avais dû m'irriter la gorge le midi ou une connerie dans le même registre. J'en étais convaincue.
Je sortis donc des toilettes avec la ferme intention de rejoindre les garçons chez le proviseur. Je souris pour moi-même en me rappelant que ces nabots s'étaient un minimum souciés de moi. C'était assez plaisant quand on y pensait, mais ça n'effaçait clairement pas le fait qu'ils m'avaient embarquée de leur traquenard. Et je comptais bien sortir indemne de cette histoire de grenouilles.
Arrivée devant une ultime porte en acajou au fond du couloir du troisième étage, je m'arrêtai. Une petite plaque en verre avec inscrit "PROVISEUR" en noir me faisait face. Je pris une grande respiration et allais frapper à la porte quand j'entendis la voix grave de Nam Joon passer au travers.
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𝐒𝐓𝐑𝐄𝐍𝐆𝐓𝐇
أدب الهواةÀ Séoul, le danger s'étale. Il s'accroît de plus en plus, grossit à outrance ; cet affamé est ingérable. Si l'on ne fait rien, il finira par nous dévorer pour de bon. On ne fait que nous répéter ce genre de phrases depuis que cet engrenage a commenc...