VENUS
— Venus, j'ai quelque chose pour toi, m'annonce Adalson, le lendemain, lorsque je rentre du lycée.
Je tourne la tête vers lui et louche sur le gros carton entre ses mains. Il est tellement gros qu'Adalson a visiblement du mal à le porter sans le faire tomber sur le sol. Je souris puis vient m'approcher de lui, l'aidant à le soutenir. Nous posons le carton rempli sur mon lit et Adalson plante ensuite ses deux mains sur ses hanches.
Mes yeux se posent sur le carton, indécise. Que contient-il ? Lorsque je me tourne vers Adalson, je constate que celui-ci me regarde d'une drôle de manière. Je m'interroge mais choisi de ne rien dire pour le moment. Mon regard fait la navette entre le père Foster et le carton. Je coince une mèche de mes cheveux derrière mon oreille, attendant qu'Adalson dise quelque chose, mais il se contente de regarder le carton posé sur mon lit.
— Qu'est-ce que c'est ? demandé-je finalement, incertaine.
Il relève doucement la tête vers moi. D'un œil attentif, il nous regarde, moi et le carton, comme si nous étions tous les deux reliés par quelque chose qu'il m'est alors impossible à définir. Finalement, il se décide à s'approcher du lit, pose sa main sur la grosse boite et m'indique de m'assoir à côté de lui. Tranquillement, je m'exécute, la boule au ventre.
Après un dernier regard sur moi, Adalson annonce, d'une voix tremblante et incertaine :
— Des affaires à ta mère. Elles te reviennent de droit. Je sais que c'est ce qu'elle aurait voulu pour toi, Venus.
J'ai un instant de silence, mon visage rivé sur mes doigts que je triture nerveusement. Je ne sais pas quoi dire, faire ou encore penser. Les affaires de ma mère... J'ai du mal à y croire. Je pensais qu'Adalson avait tout gardé, n'imaginant pas une seule seconde qu'il pouvait en rester encore quelques-unes. Ça me touche qu'Adalson veuille que je les garde, mais je ne m'attendais pas du tout à ça, en me levant ce matin.
Et j'avoue hésiter à ouvrir ce carton. Que vais-je ressentir en tenant entre mes doigts les derniers objets ayant appartenu à la femme que j'ai tant aimée... ? Des larmes commencent à naitre dans mes yeux, mais je décide de ne pas y prêter attention. Adalson me fait un cadeau. Un si gros cadeau que je ne sais pas si je dois l'accepter ou non.
— Des affaires à ma mère ? répété-je, ne semblant toujours pas y croire.
Adalson hoche doucement la tête, les yeux rivés vers le sol.
— Oui, c'est ça.
Je ne sais pas trop quoi penser du fait qu'Adalson décide qu'il est temps pour moi de déballer les dernières affaires de ma mère. Pourquoi aujourd'hui ? Je ne sais pas, mais pour le moment, je me contente de regarder le carton.
J'ai peur, peur de devoir vivre son deuil une seconde fois...
Je détache mon regard de sur le carton et fixe Adalson de mes yeux marrons. Il me regarde un instant puis décide de se lever. Il parcourt un instant la chambre du regard, s'arrêtant sur la pluie battante qui cogne contre ma vitre.
— Bon, j'imagine que tu as besoin d'être seule. Je te laisse, Venus. Mais appelle-moi si tu as besoin de quoi que ce soit, même de soutien. Je serai là.
— Merci.
Sur ces mots, Adalson s'en va, laissant derrière lui une trainée d'interrogations. Une fois seule, je pose ma main sur le carton. La matière est plutôt rigide sous mes doigts. Ma main tremble. De peur, je suppose, j'ai du mal à me décider à l'ouvrir. J'ai beau être curieuse quant au contenu de cette boite, je suis terriblement angoissée à l'idée de trouver quelque chose que j'ignore.
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S'aimer, et rien d'autre |Terminé|
RomanceAprès le décès de sa mère, Venus doit tout quitter pour aller habiter chez Adalson Foster, le fiancé de sa mère. Du jour au lendemain, l'adolescente se retrouve dans un environnement bien différent du sien. Aussitôt, un des fils d'Adalson vient la t...