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La bande.

La bande dessinée.

                   Celle que je t'avais offerte de manière discrète pendant ce cours de philosophie, démoralisant au possible. « L'enfer, c'est les autres » qu'a dit Sartre. Qu'il m'explique alors pourquoi est-ce que c'est toi mon paradis ? Il n'avait dû tomber que sur de mauvaises personnes pour être triste de la sorte. D'un côté, je le comprends. C'est vrai que finalement, à part toi et la bande, personne n'en vaut réellement la peine à mes yeux (hormis maman, papa et mamie). Ne vaut réellement la peine que je me lie à eux, c'est ça que je voulais dire, pas qu'ils n'en valent pas la peine en tant qu'être humains et dans leur qualité d'êtres humains. Même si pour certains, ça se discute... M'enfin bref, pour en revenir à cette fameuse bande dessinée, la seule chose qui faisait qu'elle avait de la valeur à mes yeux, c'est parce qu'elle faisait briller les tiens. Elle les faisaient briller de joie et d'excitation; c'est tout ce qui me comblait. Ça, et tes doux et jolis sourires. Les bandes dessinées étaient tes lectures favorites, en plus des poèmes. Mais c'est une autre histoire. Il n'empêche que tu faisais la collection de cette BD ultra rare, ultra ancienne et surtout, ultra glauque. Du moins c'est comme ça que je la qualifiait. «En quoi des gens qui se tabassent et se font tirer dessus c'est rigolo ? » Je t'avais demandé, ne comprenait réellement pas en quoi cette bande dessinée avait sa place dans la catégorie "comique" des antiquaires à BD. « - Mais non Jungkook tu comprends pas ! C'est pour montrer à quel point l'homme est stupide et vil ! Tu vois, tout au long des chapitres, ces mecs défoncent la gueule à d'autres mecs et les tuent pour qu'ils deviennent "pacifistes" et ils font tout ça dans la violence ! Tu vois c'est complètement ironique et surtout bien débile; ils font la guerre pour avoir la paix, c'est comme faire l'amour pour devenir vierge ! Ça n'a pas de sens ! » tu m'avais expliqué en retroussant ton nez sous tes rires et en dégageant de tes yeux les mèches de tes cheveux que tu avais accidentellement coupé trop court. C'était adorable. Vraiment. Et j'avais enfin compris ton intérêt pour cette bande dessinée. C'est que t'étais philosophe en plus d'être poète. Mais bref, je savais qu'il te manquait la dernière de la collection (il aurait été difficile de ne pas le savoir vu que tu t'en plaignait à Taehyung en le tapant sur le bras tous les jours ou presque parce que je cite « t'as ton nez absolument partout dans cette ville, autant dans les bons coups que dans les coups foireux, et t'as plus de pistons qu'un pistonnier, donc comment ça se fait que t'arrive pas à m'en dénicher une ouiiiiiiin»; un vrai petit bébé. Et néologue en plus de ça. Pistonnier n'est pas un mot qui existe. Peut-être que moi aussi je viens de faire un néologisme finalement ? Qui sait si néologue est un vrai mot du Larousse. Méfiez vous d'internet. Mais qu'importe. On était un dimanche matin d'hiver, et ma mère m'avait réveillé, avant même le coq du voisin, tout ça pour aller à un marché aux puces. Je voulais pleurer de tristesse et de fatigue au réveil. Mais quand, sur une vielle table en bois défoncée, j'ai vu un coin de la fameuse première de couverte de "War and peace", c'est de joie que j'ai failli pleurer. La propriétaire du stand était une petite pimbêche arrogante et je pense qu'elle n'avait aucune idée de la valeur de ce qu'elle vendait vu que d'après elle, ce n'était qu"une vielle BD pour gamin débile que mon grand-père collectionnait, il est temps d'enfin s'en débarrasser." Je ne pris même pas la peine de la corriger, les gens de ce genre sont aussi bornés qu'ils sont stupides. J'avais alors claqué le peu d'argent de poche qu'il me restait dans cette BD, et le rouleau de papier cadeau que je m'étais empressé d'aller acheter. Il avait des petit poussin bleus dessus; c'était mignon. Le plus dur était sûrement de faire un emballage digne de ce nom. Mon emballage au final était sacrément dégueulasse. Mais ne dit-on pas que c'est l'intention qui compte et que le fond est plus important que la forme ? J'avais alors attendu le jour de ton anniversaire pour marquer le coup. Quel honte qu'ils n'aient pas bananlisé une journée de cours pour ce jour si mémorable qu'est celui où tu es née. Moi ? Dans l'excès ? Jamais. Bon okay juste un peu alors. Mais bref, quel dommage que le premier cours de cette journée qu'est la tienne soit un cours de philosophie. J'ai rien contre la philo hein, j'aime bien même; tu m'en a donné le goût, ce qui était un tantinet plus dérangeant, était que l'on aborde le chapitre le plus déprimant de l'année. Alors, comme je te voyais t'enfoncer dans tes pensées à chaque nouvelles phrases bien morbides et déprimantes du prof, j'ai décidé que je ne pouvais attendre la recrée pour te l'offrir. Ça, et parce que je voulais te voir essayer de contenir tes cris de joie et tes exclamations, un fabuleux spectacle qui attendri mon cœur autant qu'il élargit mes sourires.

                       Et c'est exactement ce qui s'est passé; tu m'as lancé un regard interrogateur en penchant la tête sur le côté. Ce n'est qu'après avoir mimé de mes lèvres un "joyeux anniversaire princesse" que tu as compris qu'il s'agissait de ton cadeau. Tu as essayé du mieux que tu pouvais de ne pas faire de bruit en déchirant le papier cadeau (c'est que les petits poussins bleus étaient drôlement bruyants) et c'est le spectacle que j'avais prévu qui a eu lieu. Après que tes yeux se soient posés sur la bande dessiné, ces derniers se sont allumés et ont brillé plus vite et plus fort que les allumettes qu'on s'amusaient à craquer. Ce n'est qu'à la fin du cours que tu as enfin pû hurler ta joie (d'ailleurs tout le monde s'est effrayé) et que dans tes bras j'ai finis compressé. J'ai passé les miens autour de toi et t'ai souri. Dommage que ce sourire n'atteignait pas mes yeux, ces derniers étant resté fixés sur le petit mot ou je m'étais déclaré, que je t'avais glissé dans la BD. Ce dernier n'avait certainement pas dû aimer l'endroit où je l'avais placé, car c'est sous le radiateur, un endroit où il sera à jamais caché et oublié, qu'il a préféré se glisser.
Était-ce le hasard qui me disait que j'avais mal fais les choses en me déclarant via un vulgaire bout de papier et qu'il était de mon devoir que je le fasse en face ou le destin qui me disait que moi aussi, comme ce petit mot m'avait fait, je devait cacher, faire taire puis oublier, les sentiments que pour toi, je cultivais. Mon choix était vite fait.

Après tout, j'ai toujours plus cru au destin qu'au hasard. 

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J'ai vraiment essayé de voir si le mot « néologue » existe et d'après Google, les mots « néologue et néologiste » existe mais ça paraissait assez louche en fait vu que y'a qu'un seul article là-dessus et en plus le mot reste toujours souligné de rouge. C'est pourquoi la petite référence au « méfiez vous d'internet » parce que ouais, ne croyez pas tout ce qu'on vous dis hehe (PROUVE LE mdrrr, y'a que moi qui regardait cette émission quand j'étais gosse ou quoi ? Personne n'a jamais la ref ). Enfin bref, y'a un peu d'"action" dans ce chapitre vu qu'on voit bien que Guk voulait se confesser mais voilàààà quoi ;)

J'espère que vous avez aimé et à toute au prochaine chapitre, j'espère

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🄻🄰 🄱🄰🄽🄳🄴 | jjkOù les histoires vivent. Découvrez maintenant