Abusé [baekyeol]

I

Je marchais au milieu de ces bâtiments en suivant au pas de course la petite dame qui me montrait le chemin. Nous entrions dans l'un de ces immeubles puis nous nous dirigions vers une salle, les élèves se faisaient entendre à l'autre bout du couloir.

« - Bonjours à tous et désolé pour ce retard. Je vous présente votre nouveau camarade, il vient d'être transféré ici. Elle tendit une main vers moi, m'incitant à prendre la parole.

- Je suis Byun BaekHyun. Merci de votre accueil.

- Bien, on va commencer le cours, tu peux aller t'installer à la table libre au fond BaekHyun. »

Je suivis ses directives et traversa la salle sous le regard perçant des autres élèves. Je n'étais pas vraiment à l'aise avec tous ces regards, je me sentais épié, surveillé, jugé et j'ai horreur de ça. Je posai enfin mes fesses sur la chaise en bois, la fenêtre à ma droite et un corps affalé sur la table à ma gauche. Le blond semblait dormir, au moins, je n'aurais pas de problèmes avec lui, enfin c'est ce que j'espère. J'ouvris mon cahier et fini par griffonner une à une les pages grands carreaux de mon stylo noir. Et ce, pendant toute la durée du cours.

Le reste de la journée se déroula comme le premier cours. Le ciel changeant au grès du vent, mon voisin se tournant au grès de ses beaux rêves. Pas une seule fois les professeurs n'ont tenté de le réveiller, ce doit être un récidiviste de la sieste en classe. Le seul moment où il s'est réveillé, c'est pendant la pause du midi et il ne m'a même pas remarqué, à mon plus grand soulagement.

Je sorti de cette salle de classe qui se faisait de plus en plus étouffante à l'entente de la sonnerie et dévala les grands escaliers encombré par les élèves pressé de rentrer chez eux. Je pressai le pas quand une voix me figea.

« - Hé ! Toi là-bas ! Attend ! L'homme arriva à ma hauteur essoufflée, c'était mon voisin de gauche. Je n'avais pas remarqué sa très grande taille, en même temps ce n'est pas facile à voir avec un dos courbé de cette manière. Un petit rire me sorti de mes pensée. Comment tu t'appelles ? Tu es nouveau n'est-ce pas ? »

Je ne répondis pas et m'enfui le plus loin possible du géant, n'arrêtant ma course qu'une fois chez moi.

Je déboutonnai ma chemise ainsi que mon pantalon dans la seconde et sautai dans ma baignoire, ouvrit le robinet, enlevai mes bandages et vidai un tube de gel douche neuf. Ce soir-là, seul la faim me fit sortir à contre cœur de cette salle de bain.

Depuis mon petit échange avec le blond la veille, ce dernier ne me lâcha pas une seul fois des yeux. Son regard était rivé sur moi, seuls les remarques des professeurs le faisait tourné la tête, mais pas pour longtemps. Il me regardai maltraiter mon stylo bille et essayais de temps à autre de regarder par-dessus mon épaule, espérant voir mon cahier. Fortement déstabilisé et mal à l'aise par cette situation, j'avais les yeux humides, me retenant de ne pas fondre en larmes, mais personne ne le remarqua, comme d'habitude, personnes ne faisaient pas attention à moi.

« - Park ChanYeol ! Je sais que BaekHyun est beau garçon mais ne veux-tu pas te concentrer sur le cours pour une fois que tu ne dors pas sur ta table ?

La classe explosa de rire et ChanYeol reprit la parole sérieusement.

- Maintenant je sais comment tu t'appelles. »

Il m'adressa un petit clin d'œil et le blond se retourna sur sa chaise, s'avachissant de nouveau sur sa table alors qu'un soufflement sortit de la bouche de la prof, les élèves n'arrivant pas à contrôler le fou rire collectif.

Seulement pour moi, c'est la goutte d'eau qui fit déborder le vase. Je sortis de cette classe en courant sous les yeux interrogateur de mes camarades de classe et prit la direction des toilettes. Je m'enfermai dans une cabine et mes larmes dévalèrent toute la longueur de mon visage pour atterrir sur le sol. Après un bon quart d'heure, je ressortis calmé et alluma le robinet, plongeât ma tête sous le flux important d'eau, frottant fortement mes joues de mes mains et me rinçant abondamment la bouche. Je relevai la tête et croisai mon propre regard, le miroir me renvoyait mon reflet. Mon image, pourtant si nette, se fissura, mon poing dans le mur, effaçant cette dernière qui m'inspirait tant de mauvais souvenirs.