le monstre du placard

le placard

Avant, quand je disais à ma mère qu'il y avait un monstre dans mon placard, elle me réconfortait, me disait des choses rassurantes et à la fin, je m'endormais l'esprit en paix.

Maintenant, il y a toujours un monstre dans mon placard, à la différence que si je lui disais qu'il était là, elle me lancerait un regard emplit de tristesse et de dédain.

Ce monstre, il a pris tellement de forme à travers les années, un gros monstre aux dents pointues  et de couleurs vives, puis un horrible démon voulant prendre mon âme et maintenant, une masse difforme sans couleur défini. Pour dire vrai, je ne l'ai jamais vue. Il ne veut pas me manger ou m'enlever, il reste là... en attendant, quoi, je ne sais pas, mais étrangement, c'est le plus effrayant. Il reste immobile mais, il est là et ce fait sentir. Je sais autant que lui que c'est moi qui ai le pouvoir mais, il me fait mal. Je sais qu'il est aussi triste et effrayer que moi. Mais si je le laisse sortir, il m'attaquera je le sais. Il montera une armée qui me regardera, me jugera. Je dois le cacher, l'enfermer. Sinon, il emmènera le malheur à tout le monde.

Cacher le monstre, cacher le monstre, cacher le monstre... personne ne doit le trouver, qu'il reste dans ce placard... sombre... à continuer à m'observer dormir, s'incruster dans mes rêves le seul endroit où il peut courir et essayer de m'attraper mais jamais au grand jamais il n'y arrivera. Jamais. Je continuerai à courir. Fuir jusqu'à la mort. Et quand je serai trop épuisé à force de courir, il y aura enfin la fin de la course. Je franchirai la ligne d'arriver et la fine corde sera brisée mais surtout libératrice. Et ainsi, mon monstre n'aura plus aucun sens et disparaîtra derrière moi et n'aura jamais la chance de me rattraper. Et je n'aurais jamais vue à quoi il ressemble même si je ne sais que trop bien que ce monstre aura la même date de naissance, la même adresse et le même grain de beauté sur la hanche gauche que moi.