Chapitre 8

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Le vent caressait doucement mon visage me procurant quelques frissons de bien être. Assise sur un banc , je regardai les enfants jouer avec leurs parents sur l'aire de jeu en face de moi.

C'était un grand terrain vert entouré d'arbres et l'on y respirais vraiment de l'air frais.

Loin des voitures ,loin de la pollution.

Des bancs y était posée un peu partout donnant un petit air encore plus tranquille à l'endroit , les toboggan , les cordes d'escalade et le marchand de crêpe au loin finissait le magnifique décor.

-Tu aimes venir ici ?

Pas d'accent...

Je ne fus même pas surprise par son intervention commençant à être habituée.

-Oui , me contentai-je de répondre en évitant soigneusement de poser mes yeux sur lui.

C'est pas possible il me suivait partout !

Quoique...

-Tu m'en veux ? Ça va ? Tu as l'air... fatiguée , demanda t-il sa voix teintée d'une certaine inquiétude que je ne compris d'ailleurs pas.

Je soupirai doucement avant de m'éloigner un peu plus de lui.

-T'en a pas marre Morghan ? Laisse moi un peu tranquille ! , M'exclamai-je difficilement.

Je me risquai à lui jeter un coup d'œil et avec ses sourcils froncés je compris vite qu'il n'avait pas compris.

Faites qu'il est les yeux vairons...faites que je ne sois pas folle...

Quand il releva les yeux vers moi pour planter son regard sombre dans le mien , je me crispai tant il était empreint de colère.

-Qui est Morghan ? Il t'embête ? , Il grognait presque , ça en devenait flippant.

-Euh..je ..bah..,répondis je , plus confuse que jamais.

Non mais c'était pas possible !

-Qui est Morghan ? , Souffla t-il entre ses dents en détachant bien les syllabes, s'approchant doucement de moi

-Toi , parvins-je à dire.

Il se recula , surpris.

-Je ne m'appelle pas Morghan .

J'écarquillais les yeux.

-Alors comment tu t'appelles ?

-Hortance , je m'appelle Hortance , déclara t-il une lueur nouvelle dans le regard.

Quoi ?

Il fallait vraiment arrêter de me prendre pour une idiote ! J'en étais sûre maintenant , il mettait des lentilles , prenait soin d'enlever ses bagues et de faire disparaitre son magnifique accent anglais.

C'était la seul et unique solution.

-Bon , là je trouve que tu exagère ! Tu peux pas arrêter de me prendre pour une conne ? J'ai compris ton petit manège , stop ! Et au cas où tu ne le serais pas Cassiopée n'est pas un jouet !

Je criai désormais , mon visage tout près du sien et légèrement essoufflée par mon petit monologue. Alors que lui , fronçai les sourcils , semblant ne pas comprendre à quoi je faisais allusion.

Bien sûr.

- Calme toi , me dit -il en me caressant doucement la joue du bout des doigts , instantanément toutes mes barrières retombèrent face à son regard empreint d'une sincérité qui me laissai toute pantoise.

-Ce n'est pas possible , tu mens , chuchoté-je en tentant de me défaire de son toucher .

Il entoura ma taille de ses grands bras et rapprocha son visage du mien , son nez se collant affectueusement au mien.

-Je ne mens jamais , murmura t-il de sa voix si grave.

-Il y a un mec ,qui te ressemble comme deux gouttes d'eau et...et, avouai-je sans terminer ma phrase.

Il se raidit , ses bras me serrant davantage  , son étreinte en plus de me rendre toute chose me faisait sentir en sécurité , protégée.

Étrange.

- Comment s'appelle t-il ? , Me questionne t-il ses yeux noirs s'ancrant aux miens.

-Morghan , soufflai-je.

Le plus étrange dans tout ça c'est que rien qu'en prononçant son nom , une émotion inconnue s'empara de moi.

J'avais l'impression de me sentir vide et..heureuse en même temps...

Ouais , c'est ça protégée et à découvert...

Ledit Hortance me lâcha brusquement , tendu comme un arc.
Ses yeux se posèrent une dernière fois sur moi pleins de colère avant qu'il ne disparaisse d'un coup sous les miens ébahis.

Ses yeux si différents des siens.

Que venait-il de se passer ?

Tout était confus dans ma tête , ce n'était décidément pas possible...

Si je le croyais cela voudrait dire qu'Hortance avait une copie conforme de  lui et que par pur hasard celle ci s'était retrouvé chez moi.

Mais en y repensant c'était indéniablement vrai , j'avais l'impression de faire face à un homme incroyablement doux la moitié du temps et à un rustre aux yeux vairons le reste.

Pourquoi ? Pourquoi a t-il fallut que je vienne emménager ici ?

AlphaOù les histoires vivent. Découvrez maintenant