II. Visite de courteoisie

13 3 0
                                    

Il sonnait 6h lorsque l'infirmière vêtue uniquement de blanc entra calmement dans la chambre. Elle portait un plateau contenant des médicaments et un verre d'eau.
Malgré ses lourdes cernes, elle souriait le plus possible en demandant d'une voix doucereuse : « C'est l'heure de votre premier médicament. Vous voulez bien le prendre ? »
Quelle question... bien sûr qu'il voulait bien le prendre. Ce n'était pas un petit bébé boudeur, c'était Baptiste. Baptiste Locatelli. Les Locatelli sont réputés pour être mature, avec un moral de fer et complètement sans cœur.
Alors que Baptiste avalait son médicament, un docteur encore inconnu entra dans la pièce.
Il demanda d'une voix assurée à l'infirmière de partir, afin de le laisser seul avec son patient.
Lorsque le docteur arriva à la hauteur du jeune homme, Baptiste le reconnu de suite.
- Qu'est ce qui t'amènes Camor ?
- Ton cher père, répondît sèchement Théo.
Les yeux du jeune brun blessé s'écarquillèrent grandement. La réponse de Théo lui avait immédiatement glacé le sang et avait laisser un long blanc dans la chambre.
Au bout d'une longue minute, il rompit enfin ce silence.
- T-tu en es sûr ?
Théo sortit son téléphone et montra le message menaçant signé « -S » qu'il avait reçu le matin même.
- M-mais c'est impossible... il est censé croupir en prison sans aucun moyen de communication avec le monde extérieur... chuchota Baptiste a lui même, comme choqué par les récentes révélations de son ennemi juré.
- Ah bah apparemment si c'est possible. C'est ce texto qu'en est la preuve ! rétorqua Théo qui l'avait entendu marmonné dans sa barbe.
Théo commença à s'en aller mais s'arrêta une dernière fois avant de sortir complètement de la salle.
- Ah et aussi, si je revois un jour ta sale gueule de fils de pute près d'Emma, jte bute.
Baptiste leva un pouce en l'air comme un signe de compréhension tout à fait ironique.

Ce dernier avait quelque chose en tête depuis un certain temps. Quelque chose qu'il voulait enfin entreprendre vraiment. Se débarrasser de son ennemi principal. Puis du suivant.

Il se leva de son lit d'un coup sec, et se dirigea - toujours en robe de chambre, avec un teint pâlot et ses blessures - vers l'ascenseur de service et appuya sur le bouton sous sol.
Une fois arrivé, il ouvrit une porte où se situait à l'intérieur ; de quoi écrire, des fils de couleur, et un immense tableau. Grâce à ça, il allait pouvoir mener à bien sa tâche principale ; envoyer Théo dans le décor.

                                    **
Lorsqu'elle franchissait le seuil d'entrée du bâtiment sombre éclatant, elle se dirigea d'office vers l'accueil afin de demander la chambre de son ami. Mais elle n'eut pas besoin de le faire ; sortait de l'ascenseur Baptiste en robe de chambre. Elle était plus que certaine qu'il n'avait pas le droit de se promener comme bon lui semblait dans l'hôpital mais plutôt qu'il devait se reposer au maximum.
Elle se précipita vers lui ;
- Bapt ! (c'était son surnom) Tu vas bien !
- Emma ?
Merde... qu'est ce qu'elle fait là ? Si elle apprend pour mon plan, je suis un homme mort.
- Mon dieu merci tu vas bien ! répétait la jeune femme en lui sautant cou.
- Oui je vais bien ma belle. répondait calmement son ami en lui caressant doucement le dos.
Lorsqu'elle relâcha son étreinte, elle regarda Baptiste droit dans les yeux pendant un long moment.
Qu'elle me regarde une seconde de plus comme ça et je jure que je lui donnerais un baiser.
Mais il n'eut même pas à le faire ; c'est elle qui vint déposer délicatement ses lèvres sur les siennes. Tellement délicatement que le monde semblait s'arrêter de tourner lorsqu'elle l'embrassait. Les gens semblaient s'arrêter de bouger, le temps de tourner et l'hôpital gris et laid dans lequel ils se trouvaient disparaissaient également.

Une fois dans la chambre de Baptiste, avant que sa belle ne reparte, il lui dit une dernière phrase qu'elle n'oublierai pas de si tôt tant elle allait la tourmenter.
« Théo... il a une forme de noirceur en lui. La même que celle que mon père avait. Dévastatrice. » Puis il s'était tourné vers elle et avait rajouté « méfie toi en comme la peste. »

Emma n'avait rien répondu. Seulement qu'elle y allait, puis elle lui avait donner un baiser sur le front.
Plus elle se répétait la phrase de son petit ami dans sa tête, plus elle comprit ce qu'il voulait dire ; Théo allait essayer de tuer quelqu'un, si ce n'était pas déjà le cas.

Vous avez atteint le dernier des chapitres publiés.

⏰ Dernière mise à jour : Nov 02, 2018 ⏰

Ajoutez cette histoire à votre Bibliothèque pour être informé des nouveaux chapitres !

La Guerre Des Clans - Saison 1Où les histoires vivent. Découvrez maintenant