Nous sortîmes du bus main dans la main. Sa main glacée ne lâchait pas la mienne et je n'avais pas envie qu'il la lâche. Lorsque je regardais au sol, je voyais les petites chaussures souillées de Aaron s'enfoncer dans la neige jusqu'à disparaître.
Une fois arrivée à mon lieu de travail, je lâchai la main du garçon et lui dis :
- Nos routes se séparent ici Aaron.
Je vis le regard désespéré de celui ci. Les larmes aux yeux, il bafouilla :
- Mais ... Je vais avoir froid tout seul dans la neige !
Je ne savais pas ce qu'il espérait vraiment de moi à cet instant. Sans savoir quoi lui répondre, je dis ces quelques mots :
- Tu n'as pas de maison pour te réchauffer ?
Le silence persistait et Aaron baissa la tête. Une goutte tomba de son nez jusque dans la neige laissant apparaître dans celle ci un creux de la taille d'un petit pois.
- Dis moi Aaron, je t'en pris ... Tu as une maison ou pas ?
- Qu'est ce que t'appelles une maison ?
Ma main veint essuyer la larme qui coulait silencieusement sur sa joue.
- Une maison où tu as ta famille ... Mais est ce que tu as une famille ?
Il pris alors ma main, l'embrassa, et parti en courant.
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Durant toute ma journée de travail je fus obsédée par l'enfant. D'où venait-il ? Pourquoi était-il dans ce bus ? tant de questions qui restaient inavouées et auquelles Aaron lui même ne savait pas répondre.
La nuit était de nouveau tombée sur Paris et c'était l'heure où je sortais du travail. Le froid était toujours là, la neige aussi ainsi que ... Aaron ! Avait-il passé la journée ici à m'attendre ? Il était assis sur un banc de l'autre côté de la rue et semblait dormir. Je m'approchai alors de lui et je le regardai longuement pleine de tendresse pour ce petit garçon dont j'ignorais l'origine. Je caressai alors doucement sa joue glacée avec le dos de mes doigts pour qu'il se réveil. Il ouvrit les yeux lentement et me dis :
- Mathilde ? On va à la maison ? J'ai froid.
Je pris alors Aaron dans mes bras pour l'emmener jusqu'à chez moi. Nos coeurs étaient l'un contre l'autre mais, bizarrement, je ne sentais pas le siens battre. Prise de panique je lui demandai :
- Aaron, ça va ?
Surpris il me répondit :
- Ben oui ça va.
Soulagée je lui expliquai:
- Je ne sentais pas ton coeur battre ...
- Ça doit être à cause de ton manteau, il est épais quand même !
- Oui surment ... ça doit être ça.
Ce petit m'intriguait ... Mais je ressentais pour lui un amour qu'on pourrait presque qualifier de maternelle. Je ne m'étais jamais attaché aussi vite à quelqu'un dans ma misérable vie et surtout pas à un enfant ; je suis plutôt du genre à les fuir habituellement et n'en ai jamais réellement voulu à vrai dire.
Nous arrivâmes à la maison. Aaron était endormi dans mes bras. J'installai un matelas pour lui à côté de mon lit puis l'allongeai pour qu'il continu confortablement sa nuit. Il était déjà une heure et demi du matin et la fatigue se faisait ressentir. J'embrassai l'enfant sur le front, me couchai dans ma couette épaisse et m'endormis aussi tôt.
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Quand mon réveil sonna, mon premier réflexe fut de regarder Aaron. Il faisait noir et je n'étais pas du tout sur de ce que je voyais. J'allai donc allumer la lumière et je regardai alors vers son lit. Il n'était plus dedans. Paniquée j'appellai :
- Aaron !
Pas de réponse. Je rappellai :
- Aaron !
Je l'entendis alors :
- Je suis dans le salon !
- Bon sang Aaron quand je t'appel répond s'il te plais !
Il me regarda confus. Je repris :
- Je vais me doucher, il y a des céréales dans le placard et du lait dans le frigo. Sers en toi autant que tu veux.
Je marchais vers la salle de bain lorsqu'il m'interpella :
- Et les petites cuillères ?
- Ah pardon, dans le tiroir en haut du placard.
- Et les bols ?
- Orh ... Dans le placard ou il y a les céréales.
Mon agréable douche dura un petit quart d'heure. Lorsque je sortis de la salle de bain, je me dirigeai alors vers le salon. Une fois dans la pièce, je m'aperçu que Aaron n'était pas la. Il n'y avait pas non plus ses couverts dans lesquelles il aurai du manger. Je pensai alors qu'il était à la cuisine pour débarrasser la table mais une fois dedans, personne. Il me faisait une mauvaise blague c'était sûr ... De nouveau je l'appelai :
- Aaron !
Rien. Je rappelai :
- Aaron !
Toujours rien.
Je me mis alors à le chercher dans tout mon appartement en vain ... Il était bel et bien parti.
J'espère que ce deuxième chapitre est à la hauteur de vos espérances ! ;)
J'en profite pour vous conseiller un livre d'une bonne amie qui s'intitule Fall de Nanou_ J'apprécie vraiment son histoire donc passez jeter un coup d'oeil ! :)
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Sickness
General FictionMathilde, jeune serveuse dans un bar, rencontre un matin d'hiver Aaron. Elle ne s'attend pas à ce que ce petit garçon mystérieux change sa vie à ce point.