Le masque des damnés Tome 1:La scène d'exposition

Chapitre 1:Le tourment de l'héritage

            Le  bruit des pneus crissant le long de la route me sortent de ma torpeur,mi-éveillé et mi-somnolent,j'entends la voix du chauffeur m'annoncer que la destination est proche.Je rééquilibre mes pensées et reconstitue la situation,je devais me rendre dans le manoir de mon  oncle décédé,le lord le plus célèbre de la famille Jefferson,celui qui lui a  offert sa prospérité.J'y vais car il y a un événement que je redoute mais auquel je suis obligé d'assister.L'héritage.En tant que fils adoptif et favori de mon "père", je suis le plus à même de prendre la succession.J'ai aimé mon père,j'ai hérité de ses valeurs et de ses capacités intellectuelles,c'est d'ailleurs pour cela qu'il m'a choisi.Pour mon esprit.Les autres membres de la famille m'aiment,ou me détestent,et moi, je les respecte.L'annonce du testament promet d'être amusant.

        Le taxi s'arrête,signe que l'on est arrivé.J'en descends,paye le chauffeur et me dirige naturellement vers la demeure de mon enfance.Une longue allée verdoyante de végétation débouche sur un immense manoir.Je m'arrête,et du haut de mes un mètre quatre-vingt-dix,j'admire. Le manoir de mon père est toujours aussi resplendissant,les pierres lustrées,les deux tours s'élevant vers le ciel,les fenêtres aussi belles qu'au premier jour,la bâtisse me dominait de toute sa taille.Là-bas,mes cheveux noirs ont poussés ,ma peau a bronzé,et mes yeux verts sont devenus vairons cachés par mes lunettes .J'ai étudié,beaucoup,jusqu'à devenir ce qu'on appelle un génie.En bas de ce monument se trouve une foule que je devine être ma famille.Je me dirige donc vers eux,optimiste et brave,du moins jusqu'à ce que j'entende une voix désagréable:

      "-Alors,bâtard,tu veux nous voler notre héritage,maintenant! Après avoir volé  l'affection de mon oncle.

           Ah! je soupirais en silence ,mon cousin Fry Jefferson  est assoiffé de richesse et est mon parfait opposé :bête,cupide,vantard,et impulsif,ou encore petit et gros.Je n'avais pas le temps d'engager une joute verbale contre lui.Il fallait être simple.

-Bonjour  Fry,dis-je calmement

-C'est tout,s'étonna-t'il,pas de piques ou de mots vexants comme tu sais si bien les faire.

-Je n'ai pas le cœur à faire ça,respectes les défunts.Le vieux n'aurait pas aimé apprendre que tu te comportes en neveu indigne, même après sa mort.

Mon cousin devint écarlate et leva la main s'apprêtant à me frapper,mes muscles se contractèrent préparant à se défendre. Jusqu'à qu'une voix nous interromps  

-Vous deux!Arrêtez!ordonna une voix que je reconnais être Milady Summer une ravissante jeune femme que Fry essaye désespérément d'épouser et à qui je l'avoue,je ne suis pas indifférent.

-Comportez-vous en gentleman que vous êtes,messieurs.dit-elle d'une vois envoûtante accompagné d'un sourire éclatant qui fit chavirer mes pensées mais avec le temps j'ai réussi à contrôler mes émotions.Ce qui ne fut pas le cas de Fry

-Ou,ooui,j-e,j-e,j-e,vous, vous, balbutia-t-il incorrectement

-Mon cousin vous salue ,milady,et moi aussi annonçai-je calmement.

Milady tourna sa tête vers moi,du haut de ses 27 ans( exactement comme moi),c'était une extraordinaire et magnifique jeune femme:ses cheveux d'or qui brillaient au soleil,son visage ovale parfaitement symétrique,son nez aquilin,son corps parfait,étaient synonymes même de beauté.Elle n'était pas seulement belle mais aussi extrêmement intelligente,elle possède après tout 190 de Q.I(plus que moi est mes 180)et est la femme la plus riche d'Angleterre.Elle était tellement estimée de mon daddy que ça ne m'étonnerait guère qu'elle ait une place dans son testament.

-Jeckyll, toujours aussi charmant à ce que je vois dit-elle enjôleur

-Oh!Je ne vous dépasse guère dans ce domaine. répondis-je

Ce qui la fit rougir."

             Au fil du temps que nous passions à  attendre que les hommes à l'intérieur préparent le manoir.J'analysais les personnes,leurs habits,leurs humeurs.Je commençai par moi,je portais une chemise blanche, à laquelle est accroché 

une cravate rouge,je portais un pantalon noir,j'étais comme d'habitude,impénétrable,ténébreux,(et un poil charismatique). Fry était très très tape-à-l'œil:chemise en or,pantalon en or,costume en or,lunettes.En or.Il l'avait l'air aussi nerveux et dépité qu'un garçon à qui l'on a volé son goûter. Milady était souriante et rayonnante(comme toujours en fait),elle portait une magnifique robe constellée de fleurs dessinées,un couvre-chef à l'anglaise ainsi qu'un parapluie noir pour se cacher du soleil.Il y'avait mon oncle Thomson,visage austère,tout comme son costume nœud papillon.J'ai compté 166 cousins et tantes,122 oncles et tantes,50 proches de la famille.338 personnes. Énorme.

        Un déclic se produisit sur la grande porte du manoir,un homme mince en costume noir(c'était une mode ou quoi?!)apparut sur le seuil il nous interpella ainsi

-Messieurs,on est prêt.

-Après autant de temps!!! hurla Fry,son cri fut suivi d'une vague d'approbation de la part de la foule

-Nous préparions  la scène.répondit simplement le monsieur

J'analysais l'homme et la situation:grand,maigre,il avait une balafre près de l'oeil gauche,ses mains étaient rouges et sensiblement gonflés preuve d'un effort physique.Il avait parlé d'une scène et le temps que ça as pris?...

-Mister Bling-Bling a raison,pourquoi autant de temps pour préparer ça?dis-je.L'héritage ce n'est pas du théâtre

-Alors,c'est vous Jeckyll,hum,il suffirait de peu vous savez... dit-il mystérieusement.Assez suivez moi

Nous entrâmes dans la maison et parcourûmes un long couloir,la porte se referma sur nous.A clé.Personne ne trouva ça étrange(sauf moi bien sûr).Nous débouchâmes sur une immense scène de théatre entouré d'hommes à la carrure de gorilles.Sur le devant un homme en costume(bon la couleur c'est pas étonnant)cravate.Un masque de théâtre souriant ,et des yeux émeraudes profonds,mais ce qui m'a choqué:est la lueur de folie dans ses yeux.Comme la mienne.

-Mesdames,Messieurs,réjouissez-vous car IL EST TEMPS DE BRISER LE TEMPS!scanda t-il d'une voix passionnée

-Bon bah.dis-je

Et là avec un sourire qui découvrit mes canines

-Je sens qu'on va passer un sale quart d'heure.