CNA

CHAPITRE 3

Sixtine

"- Où ?

- Près de la sortie, il y a des camions partout, vous ne pouvez pas les rater, je crois qu'ils se préparent à se déplacer sur une longue distance. Rylie était au bout du talkie walkie.

- Ok, Soleil, Anastasia et moi nous allons vous rejoindre. Cachez-vous en attendant que l'on arrive.

- Entendu."

J'éteignis le talkie walkie et je le posa sur une table avant de regarder les 5 autres membres de mon équipe qui m'observaient, attendant mes directives.  

"- Vous ne venez pas avec nous les garçons, Oswald est trop instable émotionnellement pour le moment, nous prendrions des risques pour rien si nous nous déplacions tous ensemble. 

- Qu'est-ce qu'on doit faire alors ? Demanda Esaac.

- Surveillez les caméras jusqu'à la fin de l'opération et une fois terminée, sauvez-vous.

- Mais si nous nous faisons prendre ? S'interrogea Arzzenboys, légèrement sur le ton de la panique. 

- Et bien... Défendez-vous."

Je n'avais pas réfléchi aux possibles péripéties que nous pouvions rencontrés en se séparant aussi bien d'un côté que de l'autre. Et à vrai dire, même en les considérant, je n'étais pas certaine de trouver des solutions. Il fallait donc agir rapidement et par conséquent leur laisser le moins de temps pour risquer de se rendre compte de notre présence. J'avais décidé de laisser nos pistolets aux garçons, j'avais simplement gardé un cuter dans ma poche. Anastasia embrassa une dernière fois Arzzenboys tandis que Soleil et Esaac continuèrent de s'ignorer. Elles étaient prêtes, il était l'heure d'avancer. 

Amande

Ce matin là était encore plus difficile que les autres, les contractions se rapprochaient dans le temps et devenaient de plus en plus douloureuses. La peur seule sans excitation ou désir montait en moi. Je n'étais pas préparée à affronter l'accouchement dans ces conditions et connaissant le mal que j'avais provoqué tout autour de moi. Tout au long de ma grossesse, aucun sentiment de culpabilité n'avait franchi mon cœur et pourtant c'était comme si du jour au lendemain, ma petite bulle avait éclaté et que je prenais enfin conscience de la vérité à laquelle je devais faire face : J'avais agit égoïstement et inconsciemment. 

Anton devait encore dormir, il était tôt, moi je ne dormais plus beaucoup la nuit. Mélodie n'avait pas mangé depuis hier matin. Je décida de lui faire une rapide assiette avec les restes de nos provisions. Je monta les escaliers avant de jeter un coup d'œil à la fenêtre de la porte. Je ne la voyais pas, peut-être s'était-elle réfugiée dans un coin de la pièce... Anton m'aurait tué s'il avait su ce que j'allais faire. Je pris la décision d'entrer quand même. La porte grinça jusqu'à s'ouvrir complètement, toujours pas un bruit de vie. Je fis alors un premier pas pour mieux voir les alentours de la pièce, personne. Soudain, je sentis une braise fraîche effleurer mon visage sur sa partie gauche. Je tourna la tête et avança doucement. Je me rendis rapidement compte que le courant d'air venait d'une fenêtre brisée au fond de la pièce. Sur ses tranchants, se trouvaient aussi du sang, elle s'était blessée en s'enfuyant. 

Je voulais prévenir Anton hâtivement mais les contractions se fit brusquement beaucoup plus fortes. Je me retrouva en quelques secondes assise à terre, souffrante, n'arrivant même plus à crier. Est-ce que c'était normal ? Arrivais-je au terme ? Est-ce que c'était ce que je devais ressentir ? Mon bébé allait-il bien ? Les questions défilaient sous mes yeux et puis subitement plus rien, le noir complet. J'avais perdu connaissance...