Écoute la musique de ton coeur.

Chapitre 4.

  -Vous n'êtes pas venu me voir, me lance M.Kaulitz en s'assoyant en face de moi.

Nous sommes jeudi, il est 12h30 et c'est l'heure du dîner à l'école. Je suis assis seul à une table dans la salle des profs. Enfin... J'étais seul, jusqu'à ce que M.Kaulitz s'assoie en face de moi.

-Alors ?

Il me regarde avec un énorme sourire attendant ma réponse. Mais je n'ai aucune idée de quoi lui répondre. Je suis gêné en sa présence mais je ne vais quand même pas lui dire ça... Si ? Dois-je lui dire qu'en sa présence je suis totalement mal à l'aise ? Bon, que puis-je lui dire comme mensonge ?

-Je devais me dépêcher, quelqu'un m'attendait, je lui réponds précipitamment en fixant mes copies à corriger.
-Ah oui ? Qui ça ?
-Hum... Un ami... Un vieil ami...

Il me regarde un moment, détaillant mon visage, comme s'il cherchait à voir si je lui mentais.
O.K, je mentais, mais ce n'était pas une raison pour me regarder comme ça, me causant de l'embarras. À cause de cela, je ne peux pas m'empêcher de gigoter sur ma chaise troublé.

-Vous pouvez arrêter de me regarder comme ça, je finis par lui demander.
-Pourquoi, demande-t-il en souriant.
-Vous me rendez mal à l'aise, je lui avoue en relevant la tête pour planter mon regard dans le sien.
-Je sais.

Il me sourit de plus belle, puis il repousse ses cheveux d'un léger coup de la main avant de se lever.

-Et vous êtes occupé ce soir ?
-Hum... Je... Non, je réponds débosselé par sa question.
-Alors, je vous attends.

Je le regarde partir en silence, estomaqué par l'arrogance de l'invitation. Mi offusque, mi-paniqué, je me creuse la tête afin de trouver ce que je pourrai lui raconter pour éviter cette situation, en vain.

...
Comme à l'habitude, il est déjà 17h lorsque je me décide de rentrer chez moi. J'ai enfin terminé de corriger mes copies. Je répète les mêmes gestes que d'habitude, mallette, clés et manteau de printemps. Je me suis décidé d'ignorer l'invitation de M. Kaulitz. Pas question de me retrouver seul avec lui!

Je marche silencieusement dans les corridors vides de l'école, lorsqu'arrivé près des portes du stationnement, je m'arrête. Je réalise que ce soir, je n'entends rien, aucune mélodie ne provient de la classe de M.Kaulitz. Curieux, je m'approche de sa classe un petit sourire au coin des lèvres.
A-t-il quelque chose en tête ? Une surprise ? Non, je ne vois pas pourquoi il ferait ça. Surexcité, comme un gamin qui veut son bonbon, à l'idée que M.Kaulitz ait pu me faire une surprise, je m'avance. Je délire, complètement, mais je m'en fous. Je continue à m'avancer en silence et lorsque j'arrive à la porte je suis figé par ce que je vois.

Il est dos à moi et je vois Mme. Champagne l'embrasser à pleine bouche et il ne semble pas du tout détester leur baiser. Les bras ballants, laissant une larme couler le long de ma joue, je me suis détourné et je suis parti chez moi...