Notre Journal Intime [ TERMINÉ ]

11- Tensions

PDV : Léna

- Maman ?

- Cuisine.

J'enlève ma veste, dépose mon sac sur le canapé et me rends dans la cuisine.

- Bonjour, dis-je en faisant la bise à ma mère

- Bonjour ma chérie, me répond-elle en souriant

Je dirige mon regard vers ce qu'elle tient dans les mains : un économe ainsi que quelques pommes de terre.

- Tu cuisines ?

- Oui, tu vois bien. J'ai envie que l'on dîne en famille, ce soir.

Je hausse un sourcil, surprise. Ma mère ne cuisine jamais, soit elle n'a pas le temps, soit elle est trop fatiguée. Alors on commande, on achète déjà fait, ou on se débrouille pour préparer un truc.

- Maman, la dernière fois que tu as essayé de cuisiner tu as tenté de faire cuire des pâtes... sans eau !

Ma mère roule des yeux.

- Léna, ce n'était pas précisé sur le paquet qu'il fallait ajouter de l'eau pour les faire cuire !

J'explose de rire.

- En tout cas, si tu te poses la question, il faut faire cuire les patates dans de l'eau, hein.

- Merci pour le conseil. Sinon où est ta sœur, vous n'êtes pas rentrées ensemble ?

J'arrête de rire et mon visage se referme.

- Non. Elle a dû rentrer avec ses nouveaux amis.

Ma mère fronce les sourcils, perdue.

- Qu'est-ce qu'il se passe entre vous Léna ? J'ai l'impression que vous n'êtes plus aussi complices qu'avant, proches aussi, que vous vous êtes éloignées. Vous étiez pourtant inséparables.

Je m'assois sur une chaise haute, face à ma mère.

- Lisa a beaucoup changé, tu sais maman. Elle n'est plus comme avant. Et moi aussi, j'ai évolué. Je me suis rendue compte que notre relation ne me convenait plus à moi aussi, j'étais dépendante d'elle, je ne pouvais rien faire sans elle. Et elle comme moi, on ne voulait plus cela. Il m'a juste fallu plus de temps pour m'en rendre compte.

Ma mère pose un regard admiratif et bienveillant sur moi.

- Ma puce... tu es si mature, et si intelligente. Je suis tellement, tellement fière de toi.

Malgré le fait qu'elle soit souvent très prise par son travail, ma mère nous aime très fort ma sœur et moi. Nous sommes ses raisons de vivre, et, même si parfois elle est maladroite dans sa façon d'agir, elle nous aime tellement.

- Merci, maman.

Je suis sortie de la cuisine, puis suis allée dans ma chambre afin de réviser un peu.

Quelques minutes plus tard, la voix de ma mère résonne dans le loft dans le but de nous appeler pour manger ;

- Les filles ! On mange !

Lisa, qui avait dû rentrer entre temps, sort de sa chambre et dévale les escaliers sans m'adresser un mot. Je sens le repas va être génial. Je descends à mon tour, et m'assois à table face à ma sœur, ma mère nous rejoint, un plat dans les mains contenant une purée de pomme terre et trois steaks.

- Bon appétit les filles ! Je tiens à dire que je suis particulièrement fière d'avoir réussi à cuisiner cela, sans rien faire cramer, s'extasie ma mère joyeusement