Partie I

948 54 29
                                    

L'équipe de France s'entraînait pour la Coupe du Monde, comme depuis quelques mois maintenant. Tout ce passait bien, même trop bien pour que cela ne paraisse pas suspect. Les joueurs rigolaient ensembles comme à leurs habitudes, mais se concentraient quand il le fallait. Seulement, deux joueurs dérogeaient à cette règle. En effet, Florian et Lucas ne pouvaient s'empêcher de se bouffer du regard, et quand leurs regards se croisaient, ils se souriaient d'un air complice. Ils ne firent que communiquer, avec des mots ou non, durant toute la séance, et cela agaçait un peu Didier, embêté que ses deux joueurs ne se concentrent pas. Comme la fin de l'entraînement approchait, notre entraîneur décida de le finir par un match.

« Bon ! les interpella-t-il. On va finit par un match. Je vais nommer deux capitaines, et vous allez choisir vos joueur, okay ? »

Les joueurs hochèrent de la tête, et Deschamps reprit :

« Hugo ! Tu seras capitaine de l'équipe bleue ; Olive de la rouge. »

Les équipes furent faites, et le coup d'envoi du match fut sifflé. Florian et Lucas se retrouvèrent l'un contre l'autre, et ils étaient prêt à tout pour impressionner l'autre.

Les deux équipes commencèrent doucement, quelques offensives par ici, des prises de balles par là, mais tout s'accéléra lors du premier tir cadré, signé AG7. Les attaquants essayaient de percer une défense plus active. L'équipe bleu, dont faisait partis Griezmann et Thauvin, faisait de plus en plus d'offensives vers le gardien rouge, Alphonse Areola. L'autre équipe, elle, déjouait les offensives, mais prenais trop de temps pour construire une attaque, et ils ne déclenchaient des percées que quand ils n'y avait plus de possibilités.

Après 30 longues minutes de jeu, le premier but fut marqué par le numéro 7. Le deuxième par Mbappé, et le dernier par Mendy. Le score était alors de 2 à 1 pour les bleus.

C'est alors qu'Antoine vit un couloir vide devant lui, et comme il avait le ballon au pied, il se précipita, dribbla un défenseur qu'il ne put identifié, et il vit du coin de l'œil que Florian était libre. Il lui fit la passe, une qui montra son niveau international, et le marseillais la reçu bien dans les pieds. Le numéro vingt accéléra sa course, étant proche du but, mais il ne vit pas Hernandez qui lui fit un tacle. Comme il courrait vite, et qu'il se prit les pieds du espagnol, il tomba par terre.

La tête du joueur de l'OM fut la première à toucher le sol, rapidement suivit du reste de son corps. Il reste quelques secondes allongé, se remettant du choc. Il essaya de se relever, mais il avait l'impression que le monde tournait trop vite. Thauvin ferma les yeux, se mit à quatre pattes et réussit à s'assoir. Il devinait la présence de ses coéquipiers autour de lui, et de Lucas à ses côtés qui lui demandait comment ça allait. Le numéro 21 aida le numéro 20 à se relever, et passa un bras autour de sa taille et l'autre sur ses épaules. Florian s'accrocha à son ami, aimant son contact que même la douleur ne parvenait à atténuer, et faillit laisser échapper un gémissement de mécontentement quand son amour secret le posa délicatement sur le banc.

Lucas laissa les médecins s'occuper de celui qui lui faisait tourner la tête, et eut un pincement au cœur quand il les vit emmener le marseillais à l'infirmerie. Il voulut les suivre, mais Didier le prit à part pour discuter. Il le suivit donc, et se prépara à recevoir un de ces sermon dont seulement Deschamps en avait le secret. Il était déjà impatient de voir son Flo', mais la culpabilité le prenais aussi aux tripes.

Et ce que le joueur appréhendait arriva. Le sélectionneur lui fit non seulement un sermon grandiose, mais le punit de corvée de patate pour demain midi. Puis, Didier le lâcha et il fut inutile de lui dire d'aller voir comment aller le blessé car le madrilène fonçait déjà à l'infirmerie.

Florian avait mal à la tête, mais il persistait à dire aux toubibs que tout allait bien, qu'il pouvait se tenir debout sans problèmes et qu'il voulait partir de la chambre austère. Il était toujours en train d'argumenter avec les médics quand l'objet de tous ses mœurs, au sens littéral comme figurer, entra dans la pièce, avec le chasuble de l'entraînement encore sur le dos. Le blessé soupira, en se disant que le madrilène allait peut-être réussir à le faire sortir de cet enfer, mais il fut déçu quand le numéro 21 commença à lui dire excuses sur excuses. Le marseillais le fit arrêter, ne lui en voulant absolument pas et que c'était juste le jeu, il en avait vu des plus vertes durant sa carrière.

Les médecins prescrivirent, ou plutôt forcèrent, Flotov à rester dans sa chambre le reste de la journée, et ni lire, ni regarder des écrans. L'espagnol, se sentant toujours coupable et ne voulant pas le laisser seul, resta avec lui, après avoir pris une douche et enfilé des vêtements propres. Ils parlèrent de tout et de rien, côte à côte dans le lit. Ils n'étaient pas spécialement proche, mais de fil en aiguille, les deux joueurs se rapprochèrent, jusqu'à ce que leur visage ne soit qu'à quelques centimètres l'un de l'autre. Leurs souffles se mélangeaient. Ils ne parlaient plus. Leur yeux fixait les lèvres de l'autre.

Florian n'arrivait plus à réfléchir. Lucas était proche. Beaucoup trop proche. C'était une torture pour lui, et tout ce qu'il avait envi de faire c'était d'embrasser ses lèvres qui le tentait depuis bien trop longtemps. Il voyait que son vis à vis hésitait lui aussi, y avait-il une chance que... Le marseillais ne put aller au bout de sa pensée car des lèvres se pressaient contre les siennes. Il ne réagit pas pendant quelques micro-secondes, se demandant si c'était réel, avant de répondre au baiser.

Si le paradis existait, alors Thauvin y était. Il se sentait flotter dans les airs, ou alors allongé dans de la barbe à papa. Le baiser était d'une douceur infinie, et les deux tourtereaux ne se séparèrent que quand l'oxygène leur manquait, et replongeait immédiatement sur les lèvres de l'autre.

Le baiser passa lentement de douceur à passion et sentiments pendant longtemps refoulés. Les deux footballeur s'étaient redressés sur leurs coudes, mais le numéro 20 poussa le 21, qui se rallongea sur le dos, et le marseillais se trouvait au-dessus de lui. Après de longues minutes, les deux hommes se séparèrent, et, en se regardant dans les yeux, ils se dirent « Je t'aime ! »

Le reste de la journée ils le passèrent, sans surprise, dans le lit à se câliner et se dire des mots doux. Le soir, en descendant dans la salle à manger, avec l'autorisation du personnel médical, les deux marseillais avaient leur mains liés, mais les séparèrent rapidement quand Paul fit une remarque très « paulienne », donc pas vraiment drôle, et rougirent un peu.

Pendant le repas ils ne firent que se dévorer des yeux, et ne parlaient qu'entre eux, laissant leur amis de côté et ne s'en souciant pas plus que ça.

Le soir, quand Lucas fut sûr que tout le monde dormaient, il alla à pas de loup dans la chambre de Flotov, et ils passèrent la nuit dans les bras de l'autre.

ᏜᏜᏜᏜᏜᏜᏜᏜᏜᏜᏜᏜ

Deux Marseillais  ~  𝓁𝓊𝓇𝒾𝒶𝓃Où les histoires vivent. Découvrez maintenant