Ça fait deux semaines que mes parents sont au courant et ce n'est pas la grande joie à la maison. Mon père m'ignore totalement et ma mère m'adresse la parole seulement pour savoir comment avance la grossesse. J'en suis à trois mois et dans six mois, je devrai sortir de la maison. Alors pour ne pas me retrouver dans le besoin, j'ai cherché du travail et par chance, j'en ai deux. Le matin je vais à l'hôpital fann comme interne vu que j'ai assez d'expérience et le soir, à partir de 17h, je suis vendeuse dans un glacier pas loin de chez moi au sacré coeur jusqu'à 23h. Je sais c'est assez tard surtout pour une femme dans mon état mais que faire ? Lorsque je rentre le soir, je vois dans le regard de mon père de la déception. Sûrement il pense que sa fille s'adonne à des choses pas très catholiques mais bon je n'en tiens pas compte et je vis ma vie. J'assume mes responsabilités et comme ma mère me l'a dit, damey fass jom tei liguey( je reprends du poil de la bête et je travaille). Je touche par mois avec mes deux salaires cent trente milles francs. J'aurais pu avoir plus mais bon c'est mieux que rien. Avec ce que j'ai mis de côté dans mon compte bancaire pendant ces dernières années, je serai tranquille pendant ma période de congés maternité avant de me replonger dans le travail et les études.
Avec mes deux jobs, j'échappe à l'ambiance de la maison et c'est pas mieux. Aujourd'hui, on est dimanche et c'est mon jour de repos. Je décide d'aller voir mes parents pour leur présenter mes excuses parce que depuis que l'histoire a éclaté, je ne me suis pas excusée au près de mon père. Je prends une douche vite fait et m'habille. Je descends les rejoindre au salon. Je les trouve entrain de discuter et de rire mais dès que j'entre, niom niar nieup fass sene kaname. Tiey Yallah(ils renfrognent leurs visages. Eh Dieu).
Je m'avance vers le fauteuil qui se trouve à leur gauche, m'assois et baisse la tête. Au bout d'une minute interminable, je décide de prendre la parole :
- papa, maman, j'aimerai vous parler
Ils ne disent rien et ne me regardent même pas. Je continue quand même :
- je tenais à m'excuser. Je sais que je vous ai déçus et énormément blessés et ce n'était pas mon intention. Je vous demande pardon. Dis-je, la tête baissée
- Sigil xol meu(lève la tête et regarde moi), me dit mon père
Je fais ce qu'il me demande et je me rends compte qu'il me regarde avec colère. Je ne comprends pas le pourquoi de ce regard. Je pensais qu'il commençait à s'adoucir mais je pense que je me trompais. Il reprend la parole :
- meune na xam fi ngey jaagar jaagari journée bi yeup beu goudi ngey sogeu dougou ci keur bi ? Tu penses que tu es à l'hôtel ou bien ? (Je peux savoir où tu passes tes journées jusqu'à tard le soir ?)
- Même pas papa. Il se trouve que j'ai trouvé du travail et c'est là-bas que je passe toutes mes journées
- Anh da ngey wonei ni amo kilifeu ? So amei liguey nga deuk ak ay niit do leine ko yeggal ? (Quand tu vis avec des gens tu ne leurs dis pas que tu as un travail ?) Nous sommes tes copains Eva ? Réponds moi ! Me crie-t-il
- Papa vous ne me parlez pas depuis que vous avez appris pour ma grossesse. Tu m'ignores totalement et maman ne cherche qu'à s'enquérir de l'avancée de ma grossesse. Je ne savais pas quand vous en parler
- Anhh lolou motax ? Loukhew tey ba nga nieuw yeggal niou ko ? Parce que daf la nex rek nga nei tey mom ay niit nga nekal kone warr nga leine xamal ni da ngey liguey ? ( Anh c'est pour cela ? Pourquoi aujourd'hui tu viens nous l'apprendre ? Parce que tu t'es rendu compte que tu vivais avec des gens et qu'il est temps que tu leur dises que tu travailles ? )
- Non papa c'est pas ça, dis-je, tête baissée
- Comme tu penses que tu n'as de compte à rendre à personne, à partir d'aujourd'hui fais ce que tu veux. Cette maison te sers juste de toit. Nelaw dong nga fi ame(tu ne feras que dormir ici). Assure-toi de manger avant de rentrer de ton soi-disant travail parce fi lekk dou dougou seu guemine (tu ne mangeras plus ici)
Puis il se lève et sort du salon. Peut-on m'expliquer ce qui vient de se passer ? Je suis tellement ébahie que je ne vois pas ma mère se lever à son tour.
- Iow Nancy niit nga ? Est-ce que iow lepp dik neu ci seu bopp bi ? (Nancy es-tu une personne ? Est-ce que tout va bien dans ta tête)? Vu que tu refuses de réfléchir, débrouilles toi.
Avant qu'elle ne sorte du salon, je la rattrape et lui dis :
- Ay maman ne me fais pas ça. Maman si je ne mange plus ici, j'aurai des dépenses alors que je veux mettre assez d'argent de côté pour pouvoir survivre après. Maman ngir Yallah
- Boul meu saraxtou mane (ne me supplie pas). Fallait y penser avant.
Puis elle sort à son tour et me laisse seule. Voilà, Yallah fi la ma done xarei nak. Je suis dans la merde maintenant.
—————————
Coucou la famille. J'espère que ça va ? Alors voilà la deuxième partie comme promis. Vous aimez ? Vous n'aimez pas ? Faites-le moi savoir dans vos commentaires (si vous n'aimez pas) ou en cliquant sur like (bah si vous aimez évidemment). Bisous bisous 💋
VOUS LISEZ
Après la pluie...
RomansaQuand l'amour nous tient, plus rien ne compte. Nancy Eva Fall est guidée par ce sentiment. Tout ce qu'elle fait, elle le fait par amour pour les autres, sa famille, ses amis... Amoureuse, elle le fut. Et brisée, fut sa récompense. Elle verra sa vie...