Chapitre 37 : La course aux révisons

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     Gribouille ferma les yeux et se mit à ronronner, blotti contre le torse de son maître. Unster le caressa quelques instants avant de le reposer par terre. Le chaton poussa un miaulement plaintif lorsque ses coussinets entrèrent en contact avec le carrelage froid du couloir.

     -Désolé, boule de poils, s'excusa le jeune homme avant de s'engager dans les escaliers.

     -Ce soir, entrecôte et pommes de terre sautées ! annonça fièrement sa mère lorsqu'il apparut dans le salon.

     -Miam ! s'enthousiasma Sébastien en s'installant à table.

     -Ça va te changer de tes plats cuisinés immondes, souri son père qui s'assit en face de lui.

     -Je ne vous garanti pas que ce soit bon ! prévint sa mère en déposant le plat sur la table. Bon appétit !

     Unster sourit. En effet, cela n'avait rien à voir avec ce qu'il avait l'habitude de manger.

     -Alors, Sebby, comment ça se passe le lycée ? s'enquit son père.

     -Ça va, mentit Unster. Le bac approche, les profs nous mettent vraiment la pression.

     -C'est normal, répondit calmement sa mère. C'est un examen important, décisif pour votre avenir.

     -Oui, je sais. Clem nous a fait un planning de révisions jusqu'aux épreuves.

     -J'aime beaucoup cette petite, commenta son père. Elle te motive à travailler.

     -Oui...

     « Miaou ! » mendia Gribouille en s'asseyant aux pieds de l'adolescent.

     -Tu es trop petit pour l'entrecôte, Grib !

     Cependant, Unster ne pu résister au regard plein d'espoir de son petit chat. Il lui coupa un tout petit bout de viande et le lui donna. Le chaton le mangea rapidement avant de lécher les doigts de son maître.

     -Heureusement qu'on avait dit : pas de nourriture pour les animaux, le réprimanda sa mère.

     -Tu peux vraiment lui résister maman ? Regarde le ! C'est impossible de lui dire non !

     -Oui, oui, c'est bon, ça ira pour cette fois, accepta sa mère en observant le petit animal couché en boule.

      Le reste du repas se passa dans la bonne humeur. Ils discutèrent de choses et d'autres et Unster était très heureux de passer un peu de temps avec ses parents. A la fin du repas, il les aida à débarrasser la table avant de monter dans sa chambre pour travailler. Blondie n'allait sûrement pas le laisser tranquille une seule soirée jusqu'aux examens. Il s'installa donc en tailleur sur son lit, son cahier de maths sur les genoux. Gribouille vint alors se coucher à ses côtés.

     -T'es un vrai pot de colle toi aujourd'hui, remarqua le jeune homme. Qu'est-ce qu'il te prend ?

     La petite boule de poils ferma les yeux en ronronnant et Unster le caressa distraitement en relisant son chapitre de maths. Il s'efforça de rester concentré pour ne pas penser à cette mystérieuse conversation qu'il avait surprise dans les toilettes. Il ne comprenait pas ce que cela signifiait. Que faisaient-ils là, tous les deux ? Et ce bruit de bisou alors ? Sébastien secoua la tête et déploya un effort considérable pour rester concentré. Il avait l'impression de découvrir le chapitre, sur lequel ils avaient pourtant passé de nombreuses heures en début d'année.

     Lorsque l'écran de son radio-réveil afficha 22h30, le jeune homme remis son cahier dans son sac et se glissa sous sa couette, en prenant soin de ne pas réveiller son chaton, profondément endormi à ses pieds. L'adolescent s'endormi rapidement ce soir là. A peine avait-il fermé les yeux qu'il tomba dans les bras de Morphée.

     Le lendemain matin, Unster fut réveillé par le grattement de son chat contre la porte.

     -Ah oui, la litière, grogna-y-il en se levant à contrecoeur.

     Il libéra l'animal qui dévala les escaliers, suivi par son maître qui traînait les pieds. Comme chaque matin, Unster vida une boîte de pâté dans la gamelle du petit chaton, puis il se dirigea vers le frigo pour prendre une bouteille de lait. Pendant qu'il mangeait ses céréales, en lisant distraitement le dos du paquet, il se dit que la présence de ses parents avait été de courte durée. Il se retrouvait à nouveau seul avec son chat, dans cette maison trop grande pour eux.

     Il se prépara rapidement, verrouilla la porte de la bâtisse, et se dirigea vers son arrêt de bus. Ce matin-là, ils s'étaient donné rendez-vous une heure avant leur premier cours afin de continuer le programme strict et intensif imposé par Blondie.

     -Je n'aurais jamais cru que tu viendrais ! s'exclama-t-elle joyeusement en le voyant arriver.

     -Je m'étonne moi-même parfois, souri Unster. J'ai même révisé les maths hier !

     -Mais quelle mouche t'a piqué ? se moqua Brioche qui venait d'arriver.

     -A croire qu'il est devenu sérieux ! ajouta Grim.

     -Les miracles existent ! renchérit Siph.

     -Oh ça va, arrêtez de vous moquer ! râla Unster.

     De bonne humeur, le petit groupe se dirigea donc vers le même arbre que la veille. Ils s'assirent en cercle et Clémence sorti son planning.

     -Aujourd'hui, on commence par une heure de philo, on continue à midi par une heure de maths et vous terminez ce soir par une heure d'anglais.

     Cette fois-ci, les garçons approuvèrent sans rechigner. Blondie sourit devant leur résignation, puis reprit :

     -Bon alors. Unster, qui a dit « Je pense, donc je suis » ?

     -Euh... Descartes ?

     -Bravo !! s'exclama Clémence. On dirait presque que tu as écouté en cours !

     -Eh oh, ça suffit tous là ! se plaignit Unster en souriant. Je vous signale que je travaillais, en début d'année.

     -Peut-être, mais t'étais pas dans ce lycée, on n'en aura jamais la preuve, remarqua Siph.

     -Oui, c'est vrai, acquiesça Brioche. J'ai tendance à oublier que tu es arrivé en milieu d'année. J'ai l'impression que tu as toujours été là !

     -C'est vrai tout ça, les interrompit la seule fille du groupe. Mais est-ce que tu es capable de me donner la citation en VO Brioche ?

     -« Cogito ergo sum » ! s'exclama ce-dernier. La VO ça me connaît ! Je regarde tous les films en anglais sous-titré.

     -Mais quel menteur ! accusa Grim en riant. Tu parles pas un mot d'anglais !

     -Et alors ? Je m'améliore ! Et de toute façon, Descartes ne parlait pas anglais.

     Blondie soupira. Les garçons étaient incapables de rester concentrés plus de cinq minutes.

     -Est-ce qu'on pourrait reprendre s'il vous plaît ? On ne va jamais en voir le bout !

     Ils reprirent donc leurs révisions, en tentant de rester concentrés, jusqu'à la sonnerie annonçant le début des cours. Ils ramassèrent donc leurs affaires pour se diriger vers le bâtiment, plus déterminés que jamais.

[Unstiteuf] Ça reste entre nousOù les histoires vivent. Découvrez maintenant