Just a dream

VIII

— Allez, sors d'ici. En plus t'as cours aujourd'hui, tu ne vas pas encore les rater, si ? me demande Maël sur un ton de reproche.

Mes doigts se serrent encore plus autour de ma couette, que je remonte jusqu'à ce qu'on ne voit plus mon visage. Je ne veux plus sortir, l'évènement de samedi m'a assez perturbé. Alors même si un jour s'est écoulé, mon cœur est beaucoup trop abîmé pour l'instant.

— Bon, va lui parler. Il y a forcément un truc qui se passe. Il ne t'a pas non plus embrassé pour rien.

Ma tête se lève directement, et je lui répète pour la millième fois en vingt-quatre heures :

— Ses lèvres ont frôlé les miennes, nuance.

— C'est la même chose.

Je lui lance un regard noir, et il me répond simplement par un sourire malicieux. Je n'ai même plus de force pour jouer à ce jeu avec lui.

— Je pense sincèrement que tu devrais t'expliquer avec lui. Il ne sait même pas que tu l'aimes !

— Et il ne le saura jamais, je rétorque directement.

Un souffle d'exaspération s'échappe de sa bouche. Puis, comme s'il venait d'avoir une idée, un grand sourire vient illuminer son visage et il sort de ma chambre à la vitesse de l'éclair.

Ça ne sent pas très bon, tout ça.

Mon cœur, aussi brisé soit-il, se met à battre plus fort. Mon frère serait capable de tout lorsque je ne vais pas bien, tellement que cela me fait peur.

J'ai comme le pressentiment que mon ancien meilleur ami va débarquer, poussé par Maël.

Mes intuitions sont toujours les bonnes. Comme je l'avais prédit, Noam arrive en se plaignant, et mon jumeau se trouve derrière lui, ses mains sur les yeux du garçon que j'aime. Mon regard croise celui de Maël, et le sien est rempli de malice, et je n'aime pas ça, mais alors pas du tout.

Putain de merde.

Est-il sérieux ?

Ma bouche s'ouvre en grand, et je ne sais pas quoi dire. J'aimerais ne jamais avoir appelé mon frère samedi, pour tout lui expliquer. Quel con je suis.

Mon frère pousse d'un coup sec mon ancien meilleur ami, puis il ferme directement la porte derrière lui et j'entends la serrure se fermer.

Il avait les clés ce connard ?

Ma main part se réfugier sur mon visage, pour le cacher. Il doit être complètement rouge en ce moment. Je voudrais m'enterrer vivant, comme ça plus besoin de faire mon enterrement. Ce serait cool, n'empêche.

— Ah, s'exclame Noam en voyant où mon frère l'a emmené.

Il se gratte l'arrière de sa nuque, gêné, avant de regarder partout autour de lui.

— Je... J-je dois avoir mes clés dans le t-tiroir.

J'ouvre le tiroir et remarque qu'elles n'y sont pas.

Putain de merde Maël.

— En fait non...

— Ce... Ce n'est pas grave...

Je sors de mon lit pour rejoindre le rebord de ma fenêtre. J'en ai besoin, même si la cause de mon mal être est avec moi. En réalité, je m'en contre fiche qu'il soit là ou pas. J'ai juste besoin de sentir cet air si frais contre mon corps à moitié dénudé.

Quelques minutes après, je sens mon ancien ami s'installer près de moi, et mon corps se crispe directement.

Pourquoi se met-il à côté de moi ?