Deb

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Perdu dans un monde, il nous est impossible de trouver l'issue pour sortir. Les cauchemars vous tourmentent, les rêves vous fuient, j'avais peur. J'étais terrifié. Et pourtant, d'un côté j'avais survécu, mais pour combien de temps ? Je n'en savais rien. J'étais prostré dans l'inconnu. Et depuis que j'y étais, je n'ai jamais su m'y faire. Comme si là, n'était point ma place.

Était-il si simple de retrouver ma vie d'avant ? Fallait-il seulement tendre le bras et dire « Amen » ? Faut-il savoir qui et pourquoi nous ont-ils amené ici ?

Comme si l'univers se refermait sur nous.

J'étais seul, j'étais vide, et j'avais mal. Une vive douleur au coeur, la solitude de plus reste votre seule amie. On est souvent bercé par le silence et nos âmes noires.

L'homme est faible, la vie est cruelle. Quoi de mieux pour vivre heureux ?

Je m'asseyais sur mon lit et plongeais mon visage à l'intérieur de mes mains. Mon dos était lourd, je ne désirais qu'une chose c'était de m'allonger et de fermer les yeux.

La souffrance émanait de mon coeur ne cherchant même pas à l'emprisonner avec elle. Non, elle voulait faire montrer aux autres à quel point la vie pouvait être cruelle.

Je gigotai à l'intérieur de mes draps comme si j'étais mal à l'aise. Ma journée était terminé et après avoir quitté Eren a l'autre bout de la rue, je me retrouvais à présent entouré par le silence, et par mon ami le noir. Nous étions fin février, mes partiels approchaient et la nuit se couchait tôt. Quoi de mieux pour vivre au jour le jour?

De Gamin à 18:44
On s'appelle ? :)

De Livaï à 18:45
Non gamin désolée je peux pas.

De Gamin à 18:45
Ohh... mais ça fait longtemps qu'on s'est pas appelé ... ça me manque ... ;(

Je posai mon téléphone à côté de moi et soufflai. Et maintenant que devais-je faire ? Lui céder parce qu'il fallait que je m'avoue que lui aussi me manquait ? Il en était hors de question, Kenny allait bientôt arriver, et je me devais de travailler.

De Livaï à 18:48
Non je suis désolé, je suis occupé, une prochaine fois.

Je me sentais mal. Le rejeter de la sorte me faisait me détester moi même. Mais ma fierté l'avait rapidement emporté, je mis mon téléphone en silencieux et me levai vers mon bureau.

Le triste temps par derrière la fenêtre me paraissait en même temps si froid. Je ne m'étais jamais réellement demandé si il en valait la peine de prendre plaisir à tout.

« -Livaï, bordel le repas. Lance une voix rauque à l'autre bout du couloir. »

Je n'avais même pas eu le temps de toucher un cahier que l'autre venait d'entrer encore une fois ivre dans l'appartement. Je décidai de me lever sous peine sinon de m'attirer les foudres de Kenny. Je sortis lentement de ma chambre, laissant mes bras trainer le long du corps et mes jambes me mener jusqu'a la cuisine.



« -Bordel Eren qu'est ce que tu fous à m'appeler toutes les cinq minutes, soufflai-je agacé, le télephone pendu à mon oreille.

- Livaï ! Enfin tu me reponds ce dernier au bout du fil.

- Je t'ai dis que je n'avais pas le temps. Répétais-je sarcastique.

- Je m'en fiche, les devoirs attendront.

- Non Eren.

- Livaï sérieux, quand cesseras-tu de me repousser-

- Bonne soirée. Le coupais-je agressif. »



Je n'entendis pas sa dernière réponse, je raccrochai. Je n'avais pas décidé de manger ce soir, si en plus il venait troubler mon enthousiasme pour rester concentré, il allait sérieusement m'entendre.

Les démons me hantaient. Ma nuit devenait de plus en plus insupportable comme si le diable en personne s'était faufilé à l'intérieur de mon âme. Mon corps se battait pour survivre alors que mon esprit cherchait à mourir. J'avais froid, peur. J'étais terrifié, à nouveau perdu dans mon monde.

Les gens disent souvent qu'il faut laisser ses peurs derrière sois. Mais comment les laissez si nous ne savons même pas qui elles sont. De quoi étais-je terrifié ? Qu'est ce qui bloquait mon esprit jusqu'à ne plus le laisser s'endormir. Les nuits pour certains sont si paisibles tandis que pour d'autres, elles ravivent le feu des enfers qui vient incendier tout paradis. Pas même un héro peut nous débarrasser de ces flammes ardentes. Je me sentais brûler à petit feu. Et mon bûcher c'était la lune. Cet astre lumineux qui ne reflétait que la noirceur du ciel.

Les étoiles ne guident pas, elles meurent.

La lune n'éclaire pas, elle transperce les rayons d'un soleil chaud.

La nuit n'apporte rien sauf le froid et le chaudron noir où  baignent les plus sombres pensées d'un monde.

Ou encore certains diront que l'on n'est jamais seuls. Oui, je savais que je n'étais  pas seul. Mes démons étaient avec moi. Et ils me tenaient la main sans plus me lâcher. Et j'avais fais la grossière erreur de leur proposer de m'accompagner pour soulager ma tristesse. Ils avaient tué mon espoir, et maintenant ils vont me détruire mon rêve.

Pourquoi est ce que je ne versais jamais de larmes ? Parce que je croyais encore que les plus beaux sourires luttaient à travers les larmes. Exprimer ne serait-ce qu'un peu de gaieté était déjà plus simple que de dire pourquoi j'étais triste.

J'allumai brusquement ma lampe de chevet, le souffle court. Je scrutai la salle à la recherche d'ombres noires. Mon coeur avait besoin de s'épancher, car ma douleur ensevelie par le silence et le noir était un soudain accroissement de peine.

Je penchai légèrement ma tête dans le vide allongé sur le rebord de mon matelas. Je sentis mes mains trembler, et mes yeux devenaient flous. Mes jambes s'agitaient brusquement à l'intérieur de mes draps. Mon coeur tambourinait violemment contre ma poitrine. J'ouvrai la bouche et laissai filer un cri silencieux de désespoir. Je me sentais si faible.

La dépression frappe malheureusement au hasard, car c'est une maladie et non pas un état d'âme.

« L'humeur dépressive impose soudain les affres du désespoir. »

Dépression.

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DaydreamersOù les histoires vivent. Découvrez maintenant